[PODCAST] Joey Desjardins développe un cinéma d’animation surréaliste et cartoonesque
C’est par divers concours de circonstances que Joey Desjardins s’est mis à explorer le cinéma d’animation. Dans un cours à l’École de design de l’UQAM, il est introduit au graphisme animé (motion design) par un enseignant passionné. Grand amateur de cartoons, il est tout de suite happé par cette forme cinématographique. Ce type de dessins est d’ailleurs celui qu’il décide de reproduire dans sa pratique, notamment pour le court métrage qu’il prépare durant la 6e résidence en cinéma d’animation de la Cinémathèque québécoise.
« Ce sont principalement des films étudiants que j’ai faits, raconte le jeune réalisateur en entrevue. J’en ai aussi fait deux hors des cours. J’ai tout de suite commencé à explorer le surréalisme et l’absurde. Mon premier film était un 15 secondes d’un gars assis à une table avec une pomme. Il la croque et il y a un ver luisant fluo. Il se met à danser. »
Dans le cadre de la résidence, il aspire à peaufiner cette approche en reprenant ses thèmes fétiches, soit le fantastique, le surréalisme et le folklore afin de proposer un film plus personnel et, avance le cinéaste, un peu plus sérieux. « L’orbe mystérieux » est un conte folklorique inventé dans lequel un vagabond se met à suivre un étrange orbe à travers une forêt. « L’histoire tend à changer souvent, indique celui qui travaille sur son scénario depuis plusieurs semaines. Le mystère est vraiment important. »
Joey Desjardins essaie de penser son projet en animation 2D traditionnelle. Or, au stade où il se trouve, c’est-à-dire le développement, il reste ouvert à n’importe quelle forme. « Je suis capable de le voir en stop motion, en 3D. Ce qui est important pour moi en ce moment est d’avoir de bons personnages. S’ils fonctionnent bien et qu’ils sont graphiquement intéressants, ils peuvent être faits dans plusieurs médiums et nous allons les reconnaître quand même. J’aime le dessin, la peinture, la 3D, les puppets de stop motion », confie-t-il.
En revanche, il a commencé à esquisser quelques croquis. Cette fois-ci, c’est un certain réalisme qui se dégage de son travail. Après trois semaines, il constate tendre vers un trait plus synthétisé avec des couleurs appliquées, bref, un style un plus naïf qui évoque moins le cartoon télévisuel et dont le trait s’inspire de la littérature jeunesse. « Mais ce ne sera pas un film jeunesse », prévient le cinéaste.
Fasciné aussi par les sons et la musique dans le cinéma d’animation, il aimerait que l’habillage sonore de « L’orbe mystérieux » soit très ambiant et lugubre. Encore une fois, les sons devront être assez surréalistes et la musique sera peu présente.
« J’ai commencé il y a trois semaines en ayant une idée assez précise. Cette idée s’est complètement dissoute, ce n’est plus du tout le même projet. Je suis un peu perdu entre le point A et le B, mais je vois la lueur du point B. Mon scénario et mes personnages changent beaucoup. Le style graphique évolue aussi, c’est un peu nébuleux où j’en suis, mais ça avance », note celui qui a notamment signé le court métrage d’animation « Cheveux », sélectionné à Fantasia et aux Sommets du cinéma d’animation.
En parallèle, Joey Desjardins souhaite travailler davantage ses illustrations dans l’optique de mettre en images des livres jeunesse, une autre passion qu’il entretient depuis longtemps. « Je vais toujours on the side écrire des petits scénarios et des idées, ça c’est sûr », atteste-t-il.