La Fondation Raoul-Barré engage 20 000 $ pour soutenir les cinéastes d’animation avec la Cinémathèque
Nouvellement mise sur pied, la Fondation Raoul-Barré, initiative de Gaspard Fauteux, petit-fils de l’artiste multidisciplinaire québécois Raoul Barré, annonce un tout premier partenariat avec la Cinémathèque québécoise. La Fondation souhaite être un agent de développement afin d’encourager la recherche et la création dans les différentes disciplines artistiques auxquelles Barré s’est intéressé tout au long de sa carrière.
L’entente prévue avec l’institution cinématographique consiste en une aide d’un montant de 4 000 $ par année sur cinq ans, pour la tenue des Sommets du cinéma d’animation, festival consacré à l’animation sous toutes ses formes. En vertu de cette entente, l’événement, qui décerne chaque année un prix du meilleur film étudiant canadien, renommera ce prix en l’honneur de ce pionnier du cinéma d’animation : Prix Raoul-Barré. Ainsi, les Sommets remettront dorénavant une bourse de 2 000 $ à la lauréate ou au lauréat.
« Dans un texte de 1976 intitulé "Barré l’introuvable", l’historien de l’art André Martin écrit que "Raoul Barré demeure l’un des créateurs les plus mal connus et les plus attachants de ce début du siècle", mentionne Gaspard Fauteux, fondateur de la Fondation Raoul-Barré. Cette citation m’a toujours un peu peiné et cela m’incite aujourd’hui à y remédier. Que la Fondation Raoul-Barré puisse s’associer aux Sommets du cinéma d’animation organisés par la Cinémathèque québécoise est un premier pas important dans ce sens. Je souhaite aussi assurer la pérennité de l’œuvre de Barré en entreprenant différentes actions dont celle d’encourager et de faciliter l’accès des jeunes aux études supérieurs en histoire de l’art et du cinéma. »
« L’une des salles d’exposition de la Cinémathèque québécoise porte le nom de Raoul Barré, ce qui montre le lien étroit qui existe entre lui et notre institution, commente Marcel Jean, directeur général de la Cinémathèque québécoise. Associer cet artiste multidisciplinaire, qui est aussi un pionnier de l’histoire du cinéma d’animation, à un prix décerné au meilleur film étudiant canadien m’apparaît tout indiqué pour souligner la nécessaire relation entre le passé et l’avenir du cinéma. Raoul Barré a innové, il a inventé, et c’est ce que nous attendons des jeunes artistes. »
Raoul Barré est né en 1874 à Montréal. Il mènera une carrière de peintre jusqu’à la fin de ses jours, certaines de ses toiles étant aujourd’hui conservées dans des institutions prestigieuses. Il fait ses débuts dans la caricature et l’illustration dans différents journaux québécois dès 1894. Également bédéiste, il fait paraitre dans La Presse « Pour un dîner de Noël » (1902), première BD québécoise publiée dans un grand journal, et la série « Les contes du Père Rhault » dans La Patrie du Samedi (1906-1908). Cependant, c’est comme pionnier du cinéma d’animation américain qu’il est aujourd’hui le plus reconnu à l’international. En effet, Raoul Barré s’établit aux États-Unis au début des années 1910 et fonde à New York l’un des tout premiers studios d’animation au monde. Il y réalise et produit plusieurs courts métrages d’animation issus des séries « Animated Grouch Chasers » (1915-1916), « Phables » (1916) et « Mutt and Jeff » (1916-1920). Il réapparait brièvement dans l’industrie du cinéma d’animation vers 1926-1927 pour travailler au studio de Pat Sullivan sur la série des « Felix the Cat ». Il décède en 1932.
Les Sommets du cinéma d’animation auront lieu du 9 au 14 mai 2023. L’appel de films du festival est en cours et se poursuit jusqu’au 20 février. Les Sommets sont une production de la Cinémathèque québécoise. Tous les détails au sommetsanimation.com.