Formation EXPERTS : Bob-Antoine Ménélas plonge dans l’univers de la réalité augmentée et de l’information spatiale
Au terme de deux maîtrises spécialisées en réalité virtuelle et augmentée ainsi qu’en expérience immersive, Bob-Antoine Ménélas entame un doctorat qu’il termine en 2010 à l’Université de Paris Sud XI. Il s’envole par la suite à l’Université de Calgary, où il effectue des recherches postdoctorales jusqu’en 2011, alors qu’il décroche un poste de professeur agrégé en informatique à l’Université du Québec à Chicoutimi. Il y introduit les cours de réalités virtuelle et augmentée en plus de ceux sur l’informatique mobile. Le voilà qui prête ses services pour deux formations offertes sur la plateforme d’apprentissage en ligne EXPERTS, propulsée par SYNTHÈSE – Pôle Image Québec.
La première formation concerne l’« OpenGL ES sur Android et applications de réalité augmentée ». « La réalité augmentée, c’est le fait d’ajouter des informations numériques sur un monde réel. Et l’une des bonnes librairies qui permet de le faire c’est l’Open Graphic Library, une librairie graphique très utilisée sur les appareils et les jeux. On se demande alors comment les programmes intègrent ces informations pour les téléphones. On commence de bas niveau, en tentant de comprendre c’est quoi le GL et d’effectuer les différentes étapes de traitement pour arriver à afficher quelque chose pour l’utilisateur », résume Bob-Antoine Ménélas en entrevue.
La connaissance d’OpenGL reste un incontournable pour maîtriser le cœur de la programmation graphique. Les objectifs du cours, spécifie le formateur, sont de bien comprendre chaque aspect du pipeline graphique, surtout dans un contexte mobile. « Le téléphone, même s’il est très puissant, demeure mobile et les ressources sont très limitées en termes de mémoire, de capacité de calcul et de gestion de la batterie. On a beau faire la meilleure application qui soit, si elle draine le “jus” du téléphone, personne ne voudra l’utiliser. Il faut tenir compte de ces contraintes et imaginer des applications qui prennent en compte ces paramètres », prévient-il.
La première partie du cours vise la librairie OpenGL ES et la seconde étudie en détail certaines applications de réalité augmentée. La formation de 15 heures, axée sur la pratique, s’adresse aux personnes ayant une connaissance avancée de la programmation objet et de la programmation graphique. « Pour faire ces choses, ça demande des compétences mathématiques. Il faut comprendre le pipeline graphique. Ça s’adresse donc à des gens qui veulent parfaire leurs connaissances et qui voudront mettre en pratique leurs notions mathématiques pour concevoir des éléments graphiques qui répondent à ces besoins », indique le professeur titulaire.
La seconde formation s’intitule « Information spatiale et réalité augmentée (conception et programmation) ». « Lorsqu’on parle d’expérience immersive, on fait surtout de nos jours référence à l’informatique spatiale. Pourquoi ? Parce qu’il y a un géant de ce monde, Apple, qui arrive à faire changer les façons de travailler et qui amène le côté informatique avec son fameux casque Vision Pro pour que ce soit diffusé partout dans le monde », explique le professeur titulaire.
Plus exactement, les 13 heures de cours, tant théoriques que pratiques, proposent d’entrer en profondeur dans le concept d’informatique spatiale et d’évaluer son potentiel dans la vie de tous les jours ainsi que dans l’univers du jeu vidéo. « L’informatique spatiale, c’est de faire en sorte que l’informatique ne soit plus concentrée tout simplement sur un ordinateur, mais plutôt qu’elle soit disséminée tout autour de l’environnement et que l’on puisse interagir avec elle », définit Bob-Antoine Ménélas.
La formation se déploie en trois parties, la première est spécifiquement consacrée à l’informatique spatiale, la seconde étudie quelques principes pour une intégration réussie de l’environnement de réalité augmentée et la troisième s’attarde à la programmation avec l’exploitation de la librairie géospatiale ARCore. « Pour ce cours, je pense que toute personne qui s’intéresse à la technologie, qui conçoit déjà ou veut concevoir des applications, va y trouver son compte. Ce sont de nouvelles façons de faire et elles vont arriver beaucoup plus vite que l’on ne pense. Il faut arriver à pouvoir y réfléchir et puis contribuer à cet écosystème », mentionne celui qui est également directeur des études supérieures en informatique à l’UQAC.
Enfin, il stipule que les objectifs de cette formation sont de comprendre les fondements de l’informatique spatiale et la conception de l’environnement centré sur l’utilisateur, ainsi que de s’assurer que la fabrication d’applications puisse répondre efficacement aux différents besoins technologiques de l’utilisateur.