Formations EXPERTS : Jaime Monsalve démontre les usages de Solaris et l’intérêt de l’USD
Spécialiste des effets visuels et de la création d’environnements numériques, Jaime Monsalve évolue dans le milieu de l’animation et du design graphique depuis bientôt vingt ans. Après avoir quitté sa Colombie natale pour s’installer au Québec en 2019, il s’est fait un nom à l’École des arts numériques, de l’animation et du design de l’Université du Québec à Chicoutimi (NAD-UQAC), où il partage depuis son savoir relatif à la suite de développement Solaris. Des connaissances relayées à un plus grand nombre aujourd’hui, via une formation disponible sur la plateforme EXPERTS de SYNTHÈSE – Pôle Image Québec, intitulée « Solaris - Lookdev, Layout et éclairage ». Qui fait Quoi / Le Lien MULTIMÉDIA est allé à la rencontre de Jaime Monsalve pour discuter de son expérience.
Solaris est une fonction intégrée du logiciel de modélisation et d’animation 3D Houdini, développé par la société torontoise SideFX. Elle permet à ses opérateurs d’employer des techniques avancées pour leurs projets d’environnements en images de synthèse, liées au développement de l’apparence visuelle (Lookdev), de la composition spatiale (Layout) et de l’éclairage (Lighting). Une caractéristique notable de cette plateforme est qu’elle est basée sur l’Universal Scene Description (USD), une technologie élaborée par le studio Pixar que Jaime Monsalve qualifie de « langage » commun pour les différents moteurs de rendu.
« La scene description, précise l’instructeur de l’École NAD-UQAC, c’est tous les éléments qui constituent un environnement numérique : géométrie, lumière, caméras… Peu importe le logiciel qu’on utilise, celui-ci doit traduire l’information de la scène pour que notre moteur de rendu la génère convenablement. Le problème, c’est que chaque logiciel, que ce soit Houdini, Maya ou Blender, utilise un langage différent pour traduire la scène au moteur de rendu, qu’il s’agisse de Karma, Arnol ou Renderman ! C’est comme si tu prenais une personne qui parle français, une qui parle anglais et une autre qui parle espagnol, et que tu leur demandais de te décrire le contenu d’une pièce : tu n’aurais pas exactement la même description selon la personne. Alors, Pixar a créé un nouveau langage bidirectionnel qui permet à n’importe quel logiciel de donner la même description à n’importe quel moteur de rendu, et vice-versa. »
Ainsi, en plus d’enseigner aux apprenant·es comment utiliser Solaris au meilleur de ses capacités, Jaime Monsalve espère leur enseigner le fonctionnement de l’USD ainsi que ses usages dans un contexte professionnel. Ce langage universel entraîne selon lui de nombreux avantages, notamment parce que la plupart des studios d’effets visuels et d’animation actifs au Québec, emploient des logiciels différents à l’interne. Intégrer un paradigme commun à toutes ces entreprises aurait donc pour effet bénéfique d’encourager le travail d’équipe et la collaboration dans le milieu.
« L’USD a aussi des points forts à l’interne, ajoute le formateur, parce qu’il permet de travailler en couches, en layers, plus ou moins comme Photoshop. Un studio qui a intégré l’USD peut donc dédier un layer à chacun de ses départements et leur permettre de travailler en se référant l’un avec l’autre. Normalement, dans un pipeline standard, chaque département doit attendre avant de commencer son travail que le département précédent, termine le sien. L’USD permet à tous les départements de travailler en même temps sur son layer, de partager une première version aux autres et d’appliquer des corrections par la suite au besoin. Ça permet des gains de temps et d’efficacité. »
La formation de Jaime Monsalve (Solaris - Lookdev, Layout et éclairage) est disponible sur la plateforme EXPERTS en français et en anglais. Le formateur souhaite que chacun·e des apprenant·es prennent conscience des bienfaits de l’USD et milite pour que cette technologie soit davantage adoptée au Québec.
« Malheureusement, il y a encore très peu de studios qui l’ont fait, parce que c’est difficile pour une grosse compagnie d’implanter quelque chose de nouveau dans son pipeline déjà établi. Ça prend beaucoup de temps ! Mais, je crois que plus il y aura d’artistes qui comprennent les avantages de l’USD, plus il y aura de pressions pour qu’il soit intégré. Je crois qu’à terme, ça permettra aux studios de créer de meilleurs films et de meilleures séries. »
Pour ne pas manquer cette nouvelle formation, il suffit de s’inscrire dès maintenant sur la plateforme d’apprentissage en ligne EXPERTS, déployée par SYNTHÈSE.
L’inscription est gratuite et réservée exclusivement aux professionnel·les des studios membres de : La Guilde du jeu vidéo du Québec, BCTQ et Xn Québec. La plateforme est également accessible gratuitement aux nouveaux diplômé·es d’un programme de formation en création numérique issu d’un établissement d’enseignement supérieur public du Québec, et ce, pendant un an après l’obtention du diplôme.