EN DIRECT DE SXSW - Avec « Birdlime », Evan DeRushie veut éveiller les esprits à la traite d’animaux sauvages
Spécialiste de l’animation image par image, Evan DeRushie, un diplômé du Collège Sheridan, en Ontario, a beaucoup travaillé en animation pour la télévision, peaufinant sa technique en stop-motion. Son premier film, « The Fox and the Chickadee » (« Le renard et la mésange » en v.f.), sorti en 2012 et que l’on peut visionner sur le site de l’ONF, utilisait la même technique. Dans « Birdlime », le réalisateur raconte l’histoire d’un oiseau qui réussit à s’échapper de la vente illégale d’oiseaux. Nous avons discuté avec Evan DeRushie avant son départ pour SXSW où son film est présenté en première mondiale.
« Je voyageais en Thaïlande en 2012, avec ma copine et nous nous sommes arrêtés dans un petit café, raconte-t-il. J’ai vu un oiseau dans une cage avec un écriteau interdisant de prendre une photo. Je me suis intéressé à la façon dont il bougeait et dont il faisait du bruit et j’ai demandé au patron du café à qui l’oiseau appartenait. Pour le moment, à lui, m’a-t-il répondu. Je lui ai demandé si je pouvais prendre une photo sans allumer le flash et il m’a expliqué que le problème n’était pas le flash, mais le fait que des touristes prenaient des photos de ces oiseaux, puis, en rentrant chez eux, voulaient en acheter, ce qui perpétue l’idée de la normalité des animaux en cage. »
Son film, dont on peut voir la bande-annonce ici, part du point de vue de l’oiseau, alors que, blessé à une aile, il est sauvé par un homme, qui ressemble au patron de café rencontré en Thaïlande par Evan DeRushie. Alors que l’homme attend que la blessure soit guérie avant de libérer l’oiseau dans la nature, ce dernier ne sait pas ce qui l’attend. Le film a été financé par le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts de l’Ontario, le réalisateur tenant à préciser que, sans ceux-ci, « Birdlime » n’aurait pas pu voir le jour. La Toronto Animated Image Society lui a également permis de travailler pendant neuf mois dans ses locaux et d’utiliser les équipements à faible coût.
« Avec ce film, j’essaie de lancer un message positif sur la façon dont on possède les animaux et dont on les traite, ajoute-t-il. J’aimerais le voir présenter dans des écoles et des bibliothèques, mais je ne pense pas vraiment à la distribution lorsque je fais un film. Je sais très bien que je ne ferai pas d’argent avec ce type de projets et je ne pense même pas à la vente. »
À SXSW, « Birdlime » est projeté lors de trois séances, le 12 mars à 10h45, le 13 mars à 20h15 et le 16 mars à 15h.