Jeu vidéo : Louis-Félix Cauchon est soulagé de voir ses « craintes » partagées
Louis-Félix Cauchon était ravi de répondre à l’appel lancé à l’industrie du jeu vidéo par SYNTHÈSE - Pôle Image Québec dans le cadre d’une étude récente. Le président du studio Jeux Boréalys trouve que l’étude résonne beaucoup avec les changements qu’il a observés dans l’industrie ces dernières années.
Louis-Félix Cauchon dit ne pas être surpris des résultats de l’analyse : une pénurie de main-d’oeuvre, le besoin d’actualiser les formations sans cesse pour répondre aux transformations technologiques et l’automatisation des processus de création, ne sont que quelques enjeux qu’a pu constater le président de Jeux Boréalys au cours des dernières années.
Selon l’entrepreneur, la solution aux enjeux soulevés par l’étude est bipartite, voire tripartite « au mieux ». « On a besoin d’un lien étroit et organique entre les institutions d’enseignement et les entreprises, puis avec les centres de recherche aussi, dit-il. On n’a pas besoin que toutes les entreprises soient sous un même toit avec toutes les institutions d’enseignement. On a juste besoin d’un certain échantillon à partir duquel il sera possible par la suite de venir le projeter sur le reste des institutions et de l’industrie. »
Il n’est pas le seul à faire cette recommendation. Une enquête publiée par SYNTHÈSE - Pôle Image Québec au mois de décembre 2021 a également soulignée l’importance de cultiver une plus grande collaboration entre les institutions d’enseignement et de recherche et les entreprises en création numérique.
Le rapport « Travailler en création numérique : évolution des métiers graphiques 2D-3D et enjeux de formation » liste le développement des canaux de communication et des activités de maillage structurées comme une piste de réflexion pour répondre aux enjeux de l’adéquation formation-emploi. Il s’agit également d’homogénéiser l’accès aux informations des entreprises des trois secteurs ciblés par l’étude (effets visuels et animation, jeu vidéo et expériences virtuelles immersives) pour les établissements collégiaux et universitaires.
Pour sa part, Louis-Félix Cauchon insiste pour que cette collaboration soit créée organiquement « à la cafétéria ou bien lors de conférences », afin d’éviter un modèle états-unien « où les institutions d’enseignement sont très commanditées par l’industrie » et de maintenir l’indépendance de ces dernières. « C’est difficile pour une entreprise de se commettre à employer et à former des juniors sans avoir une meilleure perception du retour possible, poursuit-il. Ce qui aide, c’est le niveau de formation des étudiants et plus de contenu académique qui reflète des mises en situation réelles de l’industrie, tout en gardant quand même l’indépendance des institutions.
Le président de Jeux Boréalys suggère aussi de monter des classes maîtres offertes par les experts de l’industrie afin de former les enseignants dans le but d’augmenter le niveau de compétitivité du Québec dans l’industrie mondiale. Enfin, le développement d’un répertoire de recherche axé spécifiquement sur les gains potentiels en entreprise est une autre solution à considérer, dit Louis-Félix Cauchon : « Les entrepreneurs n’ont pas le temps d’aller décortiquer des recherches académiques. Il faut un répertoire déjà synthétisé pour un public de dirigeants d’entreprises qui affiche clairement quels sont les gains. »