Est-ce la fin de l’empire Luc Besson ? Visé par les plaintes de viol et/ou d’inconduite sexuelle de neuf femmes, le réalisateur-producteur français n’arrive pas à relever son studio Europacorp, grandement affaibli par ces accusations comme par l’échec des titres « Valérian et la Cité des mille planètes » et « Kursk ».
Jamais Europacorp n’avait traversé une telle crise. La société fondée en 1992 ferme actuellement son unité de distribution de films, qui pèse pour environ un cinquième du chiffre d’affaires et qui avait pourtant remporté de nombreux succès au fil des ans. Les partenaires du cinéaste se retirent discrètement. Philippe Kaempf, en charge de la distribution et fidèle lieutenant du réalisateur, a annoncé qu’il quittera le navire d’ici quelques jours. Le catalogue des films maison sera, soit vendu, soit co-distribué avec des sous-contractants ou des tiers.
Aux États-Unis, le studio Lionsgate, que l’on croyait repreneur de la société (avec quelques autres pressentis) il y a encore quelques mois, aurait reporté aux calendes grecques la sortie du long métrage « Anna », qui devait marquer le retour triomphant de Besson à la réalisation. La sortie française de ce thriller, quant à elle, est repoussée de janvier à mars, et le nouveau film du réalisateur Guillaume Canet, « Nous finirons ensemble », suite du succès « Les petits mouchoirs », est reportée de mars à mai (le studio Pathé serait intéressé à s’en charger).
Durant ses belles années, Europacorp distribuait une dizaine de longs métrages par an. Ce nombre a baissé à deux ou trois au cours des derniers exercices financiers. Le volet production d’Europacorp ne va pas mieux, selon des informations rapportées par la presse française. On apprend dans les colonnes de Médiapart que la compagnie a cessé, dès les premières accusations de viol et de harcèlement, l’été dernier, de fonctionner normalement. Le développement et la coproduction seraient au point mort.