Assassin’s Creed Embers : le réalisateur Laurent Bernier nous parle de son expérience

Laurent Bernier a toujours été intéressé par le cinéma et s’est intéressé à la réalisation de courts métrages depuis de nombreuses années, menant ainsi par exemple à bien plusieurs projets Kino. S’il a collaboré à des séries telles que Et Dieu Créa Laflaque (2006) ou Fungus The Boggeyman (2004), c’est pourtant bien dans le monde du jeu vidéo qu’il a trouvé les opportunités qui l’ont mené à la réalisation d’Assassin’s Creed : Embers. Il a ainsi débuté chez Ubisoft en tant qu’animateur des cinématiques du premier épisode. Puis il a été mis en charge des effets visuels sur Assassin’s Creed : Lineage : « C’était un peu comme d’être assistant réalisateur, nous explique-t-il. Et avoir pu travailler avec Yves Simoneau à la réalisation, ça m’en a vraiment appris beaucoup ! »

Réaliser Assassin’s Creed : Embers représente une véritable opportunité pour Laurent Bernier. « Ça fait sept ans que je travaille avec l’équipe, nous dit-il. Ils auraient pu choisir facilement un grand nom qui aurait fait une publicité supplémentaire au film. Mais ils me connaissent bien, nous partageons une vision et une manière de travailler. C’est une belle preuve de confiance qu’ils me font là. Le film va potentiellement être vu par des millions de personnes, c’est une visibilité plus large que mes Projets Kino ! »

Réaliser le film a cependant comporté de nombreux défis, comme de trouver une fin à la hauteur du personnage d’Ezzio Auditore et des attentes élevées qu’en ont les fans. Élément surprenant, le rythme du film semble avoir été l’objet d’un travail particulier et de réflexions au sein de l’équipe : « Dans le monde des jeux vidéo, nous sommes habitués à un rythme très nerveux, avec beaucoup d’action, explique Laurent Bernier. Mais Ezzio est ici un vieillard, et pour respecter son âge j’ai souhaité travailler avec un rythme plus représentatif de ce qu’il est devenu ». Il y a donc certes des scènes d’action spectaculaires dans le film, mais les innovations qu’apporte Embers relèvent davantage des techniques de narration, avec un rythme lent, des silences, des regards, etc. « Au final, conclut Laurent Bernier, c’est la production qui donne l’avis final. Mais en plus d’être d’accord avec cette approche, j’ai eu toute la latitude quant au choix des plans ou de la musique, en plus d’avoir pu contribuer au processus d’écriture ».

Avec l’arrivée potentielle de projets de courts et de longs métrages, Laurent Bernier espère poursuivre sur cette lancée pour Ubisoft. Mais les projets personnels ne manquent pas en attendant. Outre un documentaire sur le thème de la séduction et certains projets expérimentaux mêlant 3D et esthétique non-narrative, il travaille maintenant depuis trois ans sur un projet de série qui pourrait voir le jour prochainement. Intitulée temporairement Les Paranos, elle dépeint la vie d’un cinéaste amateur dont on découvre progressivement la personnalité et l’histoire par le biais de ses films.