Marine Haverland explique le B.A.BA de l’écosystème audiovisuel belge pour favoriser les coproductions Québec-Belgique
Que ce soit pour l’acquisition de financements ou pour le partage d’expertises technologiques, les acteurs du secteur audiovisuel du Québec et de la Belgique sont de plus en plus amenés à travailler ensemble. Les coproductions vont donc bon train, notamment depuis la mise en place du traité de coopération économique, renouvelé il y a deux ans lors de la visite d’État de la Reine des Belges à Montréal. Ces coproductions sont de plus facilitées par une francophonie belgo-québécoise commune. Avant de se lancer dans l’aventure de la coproduction, les sociétés québécoises doivent cependant connaître le B.A.BA de l’écosystème audiovisuel belge, afin d’augmenter les chances de succès de leurs collaborations. Retour avec Marine Haverland, conseillère audiovisuelle chez hub.brussels, afin de découvrir le fonctionnement de l’écosystème audiovisuel belge.
Agence créée en 2016, hub.brussels a pour mission de favoriser le développement de l’entrepreneuriat dans la Région de Bruxelles-Capitale. Un des pôles visés par l’organisme est le secteur de l’audiovisuel, dont s’occupe en priorité screen.brussels, avec du financement de contenus, de l’accompagnement d’entreprises et de l’assistance pour la recherche de lieux de tournage. « Nous faisons du conseil et du développement économique pour les entrepreneurs bruxellois, mais nous les accompagnons aussi s’ils veulent s’installer à l’étranger. Nous aidons également les entrepreneurs étrangers à s’installer à Bruxelles », détaille Marine Haverland. La tâche est cependant complexe, car à l’image du Québec, il y a en Belgique plusieurs niveaux de pouvoir : le niveau fédéral, le niveau communautaire et le niveau régional.
Pour obtenir des aides financières belges, il faut donc bien connaître ces différents niveaux de pouvoir. « Le niveau fédéral gère le tax shelter pour l’audiovisuel ; le niveau communautaire — flamand, germanophone et francophone — gère les fonds culturels ; le niveau régional — Flandres, Wallonie et Bruxelles — évalue les projets sur des critères économiques », explique Marine Haverland. Au niveau fédéral, tout contenu audiovisuel est accepté sous le tax shelter, à l’exception des jeux vidéo et des contenus publicitaires. Au niveau communautaire, le VAF a créé le VAFLAB pour soutenir la réalité virtuelle et le VAFGAMESFUND pour soutenir le jeu vidéo. Du côté de la fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission des Arts Numériques soutient les oeuvres numériques et les films en réalité virtuelle. Au niveau régional, il existe trois fonds régionaux pour les arts audiovisuels : Wallimage, Screen Brussels et Screen Flanders.
Au sein de screen.brussels, quatre verticales ont été déterminées pour aider efficacement les entrepreneurs : le Fund, la Film Commission, le Cluster et le Business. Le Fund finance des contenus audiovisuels : films, séries télévisuelles, jeux vidéo, oeuvres de réalité virtuelle, oeuvres interactives, podcasts et arts numériques. La Film Commission est un bureau d’accueil des tournages, qui aide les équipes à trouver des lieux de tournage adaptés à leurs besoins dans la Région de Bruxelles-Capitale. Le Custer fait quant à lui de l’accompagnement d’entreprises audiovisuelles, avec comme visée de dynamiser l’écosystème. Enfin, le Business est une ligne de financement d’entreprises audiovisuelles. « Notre objectif est véritablement de générer du développement économique en culture », affirme Marine Haverland.
Du côté des médias numériques, les oeuvres immersives sont mises à l’honneur chez screen.brussels. « Nous essayons aussi de développer le secteur des jeux vidéo, qui est encore très petit à Bruxelles. À Montréal, c’est très bien développé, donc c’est un modèle dont nous nous inspirons pour créer des incubateurs et des fonds de financement. Nous essayons par exemple d’ouvrir le tax shelter aux jeux vidéo », confie Marine Haverland. L’art interactif est à l’inverse très développé dans la Région de Bruxelles-Capitale, notamment grâce aux actions de la RTBF qui encourage la production de webséries et de webdocumentaires. Pour dynamiser les secteurs en retrait, la stratégie de screen.brussels est ainsi d’encourager l’installation d’entreprises étrangères à Bruxelles, comme les entreprises québécoises.