Le studio belge MagicStreet place les outils numériques au coeur de ses créations scénographiques
C’est pour développer davantage la dimension numérique de ses scénographies qu’Antoine Goldschmidt a fondé MagicStreet. Sa passion ? Les nouvelles technologies et les possibilités interactives qu’elles offrent. Expert en créations pour les expositions muséales, mais également pour les installations dans l’espace public, le studio belge multiplie les projets à l’international : Canada, Corée, France, Koweït, etc. MagicStreet étant en pleine croissance, Antoine Goldschmidt souhaite aussi poursuivre les collaborations avec des artistes. Il entrevoit pour cela peut-être la création d’un collectif. Entrevue avec Antoine Goldschmidt, fondateur et directeur artistique de MagicStreet, pour en apprendre plus sur les activités du studio, ses lignes artistiques et ses projets d’avenir.
Studio de scénographie et de design dans le secteur de l’audiovisuel, MagicStreet crée des expériences en son et lumière pour les dômes et les installations, notamment. « Nous créons des expériences immersives et interactives, essentiellement au service d’un contenu, dans le cadre d’expositions muséales, dans l’espace public, pour des galeries d’art numérique, etc. », résume Antoine Goldschmidt. Afin de créer ses expériences, MagicStreet se concentre sur le parcours de l’utilisateur, afin de s’assurer que celles-ci font sens.
En termes d’historique, MagicStreet a été créé par Antoine Goldschmidt, il y a un peu plus de cinq ans maintenant. D’abord scénographe et gestionnaire de projets chez Tempora, société belge spécialisée dans la scénographie d’expositions, en Europe et à l’international, Antoine Goldschmidt décide de monter sa propre structure. Son but ? Intégrer de plus en plus d’outils numériques aux scénographies qu’il crée, notamment en utilisant les nouvelles technologies. « Les scénographes utilisent déjà ces outils dans la scénographie en général, mais je voulais pousser un peu plus loin cet aspect. J’avais envie de véritablement développer la dimension multimédia de mes créations. Et c’est ce qui m’a donné envie de créer MagicStreet », commente-t-il.
De fil en aiguille, MagicStreet collabore non seulement avec des musées, mais aussi avec des organismes publics ou privés, sur des projets d’installations dans l’espace public, qu’ils soient temporaires ou pérennes. Les clients visés par Antoine Goldschmidt se divisent en trois volets : le volet public, le volet artistique et le volet privé. « Je travaille pour la Ville de Bruxelles et ses grands événements artistiques, lorsqu’ils comprennent une dimension interactive ; je travaille aussi pour des sociétés de l’événementiel, lorsqu’elles souhaitent faire des mapping pour des clients ; enfin, je travaille sur des créations d’installation numérique, en collaboration avec des artistes », explique Antoine Goldschmidt.
Actuellement, en dehors des projets de scénographies en Belgique et en France, MagicStreet développe quelques projets à l’international. « Il y a pour le moment surtout un ancrage belge et français, mais qui m’a quand même amené à partir en Corée pour un opéra sur lequel je m’occupais de la technique et de l’audiovisuel », explique Antoine Goldschmidt. Le projet était celui de l’artiste Thomas Israël. « J’ai aussi des contacts pour faire des installations lumineuses pour un festival au Koweït au début de l’année. Il y a donc une internationalisation », ajoute le scénographe.
Antoine Goldschmidt aimerait aussi pouvoir s’exporter davantage au Canada, notamment en collaborant avec des institutions québécoises. Le chorégraphe entretient déjà des relations avec la SAT, pour qui il a créé un spectacle de dôme. « Je collabore déjà beaucoup avec le Canada et le Québec, notamment parce qu’une partie des outils numériques que j’utilise sont développés par une société canadienne : Derivative avec le logiciel TouchDesigner », confie le scénographe. Ce logiciel permet à MagicStreet de faire des rendus visuels en temps réel, ainsi que de créer des expériences interactives en se connectant à d’autres outils numériques.
Antoine Goldschmidt conduit également une veille technologique au Québec, lieu extrêmement dynamique dans le secteur de la création numérique, en se rendant à des festivals, forums et salons majeurs. « L’année dernière, j’étais à Mutek pour suivre ce qui se passe à Montréal. Il y a là une véritable communauté tournée vers les développeurs, avec lesquels je suis très proche », explique le scénographe.
En termes de projet d’avenir, Antoine Goldschmidt souhaite poursuivre le développement de MagicStreet comme une structure extrêmement flexible, capable de s’adapter à différents contextes et différents projets. « J’aimerais pouvoir grossir sans mettre trop de pression sur la structure. Il y a un désir fort de croissance et de collaborations avec d’autres artistes. J’imagine un collectif de sociétés ou d’artistes indépendants, qui permette à chacun de développer ses projets selon son propre agenda et ses propres moteurs », conclut le scénographe.