VIDÉO : iSCAN, la numérisation 3D de précision qui veut rendre service au divertissement
Au cinéma comme dans le jeu vidéo, l’extrapolation et la modélisation approximative sont de mise. Mais iSCAN veut changer la donne : l’entreprise propose d’acquérir rapidement et avec précision des données d’environnements, objets ou personnes, pour les modéliser dans des formats qui peuvent être utilisés par les professionnels du numérique. « On a des techniques et outils qui permettent de documenter des environnements rapidement, à coût compétitif et avec des niveaux de précision extrême, impossible à atteindre autrement. Et tout ça, pas en Angleterre ou aux États-Unis, mais au Québec ! », signale Richard Lapointe, président d’expertise laser 3D iSCAN.
Une maîtrise en géomatique et un diplôme en aménagement du territoire en poche, cet ancien archéologue est aujourd’hui à la tête d’iSCAN, une entreprise de services en numérisation laser 3D, qui documente des immeubles, des environnements urbains et des sites archéologiques. En collaboration avec TNG Visuals, l’équipe est également en mesure de numériser des objets ou/et des personnes. « L’industrie du divertissement consomme énormément de 3D, et on veut toucher ces personnes-là. Notre expertise peut vraiment être mise au profit de leurs projets », souligne Richard Lapointe. « On est très complémentaire avec elle, on peut fournir toute la documentation et la modélisation à un haut niveau de précision, que les entreprises des effets spéciaux par exemple peuvent ensuite utiliser et emmener plus loin ».
Motivé par la volonté de rendre service à des professionnels en architecture, en aménagement, en urbanisme, en ingénierie et à des gestionnaires immobiliers sur la documentation technique de leur environnement, Richard Lapointe fonde iSCAN en 2009, au sein d’une autre entreprise de 3D. En 2011, il reprend ces deux entreprises. Depuis, iSCAN se développe et comprend aujourd’hui 10 techniciens, qui travaillent à temps plein sur des projets de documentation d’immeubles et de sites. L’équipe peut occasionnellement monter, jusqu’à 38 personnes à l’automne 2015 par exemple, pour s’adapter à des besoins toujours plus grands.
Si la majorité de la clientèle d’iSCAN est constituée de professionnels en architecture, en urbanisme, en aménagement ou en gestion immobilière, l’entreprise s’en va de plus en plus vers le divertissement, notamment dans le domaine de la projection vidéo. Dernièrement, l’entreprise a scanné et a généré un modèle 3D du Parlement d’Ottawa. À cette occasion, deux scanners ont été utilisés, un à courte portée, l’autre à longue portée, pour un relevé de 6 heures pour le Parlement et l’Esplanade. Au total, plus d’un milliard de coordonnées a été généré. Ensuite, une personne à temps plein s’est occupée de la modélisation, étape qui a pris un mois. « Depuis toutes les projections sont travaillées depuis notre modélisation 3D. Et dès que les artistes allument les lumières et les projecteurs, ça fit complètement. Pas besoin d’aller-retour, de retravailler le modèle, ça marche du premier coup », ajoute Richard Lapointe.
La numérisation laser 3D, c’est un peu comme de l’arpentage. Mais plutôt que d’avoir des points aléatoires ou prépositionnés, la numérisation laser 3D permet d’obtenir l’ensemble du paysage en 3D, qui peut être repris et représenté à plusieurs fins : sur des plans 2D, des dessins d’élévation, des modélisations 3D, des simulations d’aménagement, des analyses ou du monitoring de déformation de mouvements de sites dans le temps. Les technologies employées sont des scanners 3D, de très courte à moyenne/longue portée. « Ce sont des lasers qui sont envoyés dans l’espace qui vont capter de façon panoramique un environnement donné et qui vont également prendre une série de photos de cet environnement-là. En combinant les stations les une avec les autres, ça nous permet de créer un modèle 3D qui est basé sur un nuage de points, qui est à l’échelle. On parle de milliers de coordonnées, de précision millimétrique, qui permettent de reconstruire cet environnement-là en fonction des besoins des professionnels ou des gestionnaires », précise Richard Lapointe. Une fois que le nuage de points est capturé, il est possible d’isoler un bâtiment ou de nettoyer la zone au besoin, avant de l’exporter dans les suites Autodesk, Bentley, Maya, 3DS Max, etc.
Si l’entreprise est ravie de réaliser des projets de plus en plus importants, son enjeu actuel est de faire connaître et d’exporter son expertise vers d’autres industries. « Les professionnels des effets spéciaux et du cinéma méconnaissent encore ces outils et techniques. Au mieux, ils savent que ça se fait en Angleterre, aux États-Unis… mais on offre ce service au Québec ! On travaille dessus depuis des années, on a un véritable savoir-faire qui est vraiment complémentaire à l’industrie du divertissement », conclut le président d’expertise laser 3D chez iSCAN.