Une première collaboration fructueuse entre PHI et TAICCA
Établie par le Ministère de la Culture en 2019, la Taiwan Creative Content Agency (TAICCA) est un organisme qui, grâce à l’appui du gouvernement, soutient l’industrie créative taïwanaise. Plus particulièrement, c’est à travers l’appui des créateurs des secteurs du cinéma, de la télévision, de l’animation, de la musique, du jeu vidéo et des arts visuels, notamment, qu’il vise à déployer le talent national au-delà des frontières. L’une des initiatives développées afin d’y parvenir est un partenariat avec le Centre PHI, dans le cadre de l’exposition Chaos et mémoires. 4 oeuvres taïwanaises y sont présentées jusqu’au 11 juin.
De plus, Min-Win Kuo, cheffe de projet, partenariat international, département du contenu et de la technologie culturelle pour TAICCA, était en visite à Montréal aux côtés de Singing Chen (« The Man Who Couldn’t Leave »), Craig Quintero (« All That Remains ») et Kuan-Yuan Lai (« Missing Pictures – Episode 2 »), trois des quatre cinéastes derrière les oeuvres offertes au Centre PHI. Tous et toutes ont pris part à une conférence animée par Myriam Achard, cheffe des partenariats et nouveaux médias et relations publiques chez PHI. Fish Wang, qui signe « Red Tail », sa quatrième oeuvre, s’est joint au groupe en visioconférence.
« Récemment, un des objectifs de TAICCA est d’investir le contenu culturel et technologique. Pour nous, la définition de contenu culturel et technologique inclut le contenu numérique, immersif, la réalité augmentée et virtuelle, bref, un contenu qui utilise les nouvelles technologies comme format. Ça n’a pas nécessairement besoin d’être la XR ou la VR, mais ça peut être du théâtre immersif. Nous encourageons les talents de Taïwan à collaborer entre eux. Notre but est de créer une plateforme pour que ceux qui se spécialisent dans ces nouvelles technologies et les créateurs puissent communiquer ensemble », explique Min-Win Kuo en entrevue.
La collaboration avec le Centre PHI entre en plein dans la mission de TAICCA, indique la cheffe de projet. En plus de soutenir la production, la distribution et le marketing des oeuvres conçues par les créateurs, l’organisme cherche à bâtir des partenariats à l’international. C’est en 2018 que Min-Win Kuo a fait la connaissance de Myriam Achard. Pendant 5 ans, elles se sont côtoyées dans différents événements et marchés sur la planète. Au fil des discussions, la cheffe des partenariats et nouveaux médias et relations publiques chez PHI tentait de trouver une manière de concrétiser ce désir réciproque d’association. C’est à la Mostra de Venise en 2022, lorsqu’elle a expérimenté trois oeuvres taïwanaises en compétition dans la section Venice Immersive que tout s’est précisé.
« Ce qui provenait de Taïwan, dans les oeuvres XR, était d’une qualité exceptionnelle. Et ce que nous proposons chez PHI est je crois, de façon de très humble, d’une grande qualité également. Pour moi, c’était clair, ça allait être notre manière de collaborer », raconte Myriam Achard. Par la suite, le choix de programmer ces quatre oeuvres du 22 mars au 11 juin s’est façonné de manière très organique avec TAICCA. Cette vitrine permet, d’un côté, au public de découvrir de nouvelles histoires et de nouvelles formes d’écriture d’un territoire qu’il ne soupçonnait pas aussi riche et actif en termes d’oeuvres XR. Et de l’autre, les créateurs taïwanais peuvent rejoindre un auditoire plus large que celui du festival de film, qui souvent regroupe exclusivement des membres de l’industrie. « Il n’y a pas beaucoup d’espace dans le monde qui dédie toute sa programmation à des oeuvres XR ou VR. C’est l’une des raisons pour laquelle le Centre PHI est reconnu internationalement », souligne Myriam Achard.
Puis, de part et d’autre, PHI et TAICCA espèrent que ce partenariat puisse se prolonger sur d’autres formes. PHI Studio, qui produit des oeuvres expérientielles, dont « Space Explorers : L’INFINI », une collaboration créative avec Felix & Paul Studios, examine les possibilités de travailler avec Taïwan sur un projet à travers la coproduction.
« De notre côté, c’est aussi quelque chose sur lequelle nous travaillons, ajoute Min-Win Kuo. Dans les dernières années, nous avons entretenu des relations étroites avec les communautés XR européennes, surtout la France. Et lorsque je suis entrée dans cette communauté en 2018, le Canada était aussi un pays en forte position, avec lequel nous souhaitions développer des liens. Les créateurs français et canadiens sont souvent des modèles pour les talents taïwanais. C’est donc très significatif, après ces années, de contribuer et collaborer avec les professionnels de ces deux pays. »