CES 2022 : John Deere dévoile un nouveau tracteur 8R entièrement autonome
Pendant que le Québec est fortement frappé par la pandémie, le Consumer Electronics Show (CES) bat son plein à Las Vegas, dans l’État du Nevada. L’entreprise américaine John Deere a donné une conférence dans le cadre du CES 2022 le 4 janvier. À cette occasion, le géant en agriculture a annoncé qu’un nouveau tracteur 8R entièrement autonome serait disponible pour les agricultures en 2022. Contrairement à d’autres modèles, ce nouveau tracteur n’a pas besoin de quelqu’un à l’intérieur de la cabine pour effectuer du labourage.
Muni de plusieurs technologies de pointe, le nouveau tracteur 8R entièrement autonome vient transformer le milieu agricole. En effet, les tracteurs de John Deere peuvent déjà se déplacer tout seul, mais il faut absolument que quelqu’un soit assis dans la cabine. Avec une autonomie entière, le tracteur va pouvoir fonctionner pendant des heures sans que personne soit derrière le volant. Lors de la conférence, John Deere n’a pas annoncé un nouveau tracteur de A à Z, puisque des équipements vont pouvoir être ajoutés aux tracteurs 8R de la compagnie. Ces nouveaux équipements sont entièrement basés sur la technologie, ce qui permet à l’agriculteur de connaître une multitude d’informations avec une application mobile. Pour l’autonomie complète, 12 caméras et un GPU NVIDIA doivent être ajoutés sur le tracteur 8R. L’agriculteur pourra maintenant démarrer le tracteur à distance tout en faisant une autre tâche.
La conférence de John Deere au CES 2022
Depuis 4 ans, John Deere travaille sur ce prototype du tracteur 8R entièrement automatique. L’agriculteur du Minnesota Doug Nimz a testé ce prototype sur sa ferme de maïs de 2 000 acres. Pour lui, il s’agit d’une innovation qui pourrait bien changer l’entièreté de son entreprise. « Quand j’ai commencé l’agriculture, la technologie n’existait pas. Tout était fait manuellement. Je n’ai vraiment jamais pensé que je verrais un tracteur autonome dans ma carrière d’agriculteur. Pour moi, c’était vraiment excitant. La première fois que j’ai pu prendre le tracteur autonome dans le champ, j’ai glissé mon téléphone et j’ai regardé le tracteur démarrer sans personne à l’intérieur de la cabine. Je peux surveiller le tracteur, je peux vérifier le niveau de carburant. Je peux aussi vérifier dans l’application combien de terrain il reste. S’il y a quelque chose dans le champ, le tracteur s’arrête et m’alerte », raconte Doug Nimz.
En tant qu’agriculteur depuis des années, Doug Nimz affirme que le tracteur autonome pourrait régler plusieurs problèmes de nombreux agriculteurs. De plus en plus, les gens délaissent la campagne pour aller s’installer vers les villes urbaines. Aux États-Unis, c’est 80 % de la population américaine qui habitent maintenant en territoire urbain. Pour un agriculteur, il s’agit ici d’une énorme barrière puisqu’il devient très difficile de trouver une bonne main-d’oeuvre. Avec l’autonomie complète d’un tracteur, les agriculteurs pourront surmonter cette barrière par la technologie. « Dans les exploitations agricoles, la main-d’oeuvre est toujours un défi. Nous avons besoin de main-d’œuvre pendant de nombreuses heures. L’autonomie va nous aider car nous pourrons tirer un tracteur sur le champ et le laisser fonctionner 24 heures sur 24. Elle nous aidera également à faire face aux conditions météorologiques difficiles. Ce qui m’excite le plus dans l’autonomie, c’est de ne pas être enfermé dans une cabine toute la journée. Cela me permet de mieux gérer mon entreprise, car je peux me consacrer à d’autres tâches », souligne l’agriculteur du Minnesota.
À ce sujet, la vice-présidente des systèmes de production et d’agriculture de précision chez John Deere, Deanna Kovar, mentionne que l’autonomie complète est une transformation qui va révolutionner le travail des agriculteurs d’aujourd’hui. « Il y a 20 ans, lorsque la conduite autonome a fait son entrée dans les exploitations agricoles, il s’agissait d’une technologie transformatrice. Soudain, les agriculteurs n’avaient plus à concentrer leur attention sur la conduite de la machine dans le champ. Au lieu de cela, ils ont pu s’occuper des mille choses auxquelles ils doivent penser chaque jour dans leur exploitation », explique Deanna Kovar.