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    ULTRASONS : une série de concerts où brillent les étudiants en musiques numériques Nicolas Bernier à Mutek ES. Photo: Alba Rupérez

    ULTRASONS : une série de concerts où brillent les étudiants en musiques numériques

    11 avril 2017, 06h00
         |      Article rédigé par Frédéric Bouchard     

    Les 25, 26 et 27 avril se tiendra une nouvelle édition de l’événement ULTRASONS. Présentée par la Faculté de musique de l’Université de Montréal et par le secteur des musiques numériques, la série de concerts propose, entre autres, de réunir la relève de différentes classes sur la scène de la salle Claude-Champagne. Les étudiants de Robert Normandeau, Jean Piché, Georges Forget, Patrick Saint-Denis et Nicolas Bernier y présenteront leurs oeuvres multiplateformes. Entre performances et oeuvres audiovisuelles, ces jeunes compositeurs révéleront les avenues possibles de la musique électroacoustique. Le professeur adjoint et artiste Nicolas Bernier précise le contenu de ces spectacles.

    « La première chose à dire c’est que c’est une surprise chaque année, révèle Nicolas Bernier. Ce n’est pas comme un festival où il y a un directeur artistique et où on choisit nos artistes. Il y a plein d’étudiants qui travaillent sur des projets et c’est prêt à la dernière minute. Tout peut changer, tout peut arriver. »

    Les conditions dans lesquelles se retrouvent les spectateurs lors de ces concerts sont exceptionnelles, estime le professeur adjoint. Non seulement le public est plongé dans l’obscurité, mais il profite d’un système de son qui comprend entre 25 et 30 haut-parleurs. L’ouverture aux musiques numériques a permis de voir apparaître davantage de performances et d’installations.

    Un vaste éventail de propositions

    Parmi les concerts en préparation par les étudiants, Nicolas Bernier note une pièce d’experimental turntabalism. « Francis Lecavalier a construit une table tournante avec quatre têtes de lecture. J’imagine que tu peux aller sampler à quatre endroits en même temps sur un vinyle », explique-t-il.

    Émile Ouellet-Delorme, pour sa part, utilise un drone. Celui-ci est alimenté par des SMS envoyés par le public. Une interface permet de visualiser les interactions. Quant à Étienne Roy-Bourque, il fait dans la performance post-nucléaire : portant un casque d’aviateur des années 30 qui contient une caméra, il filmera sa bouche. Ces images seront analysées et produiront du son en plus d’être envoyées sur un vieux téléviseur attaché à son casque par une chaîne de métal.

    L’artiste et professeur cite aussi les projets des étudiants du chargé de cours Georges Forget : Gian Tenio Carlone combinera une écriture plus didactique et rigoureuse à du hip-hop alors que Benjamin Merle présentera une pièce électro-pop où il s’amusera principalement à « tourner autour d’une pulsion » en essayant de ne jamais totalement tomber dans le panneau.

    Jérémie Ricard a pour projet de sortir des clichés angoissants en offrant une pièce ludique et réjouissante. « C’est vrai que les néophytes vont souvent associer des sons qui ne proviennent pas d’instruments traditionnels à de la musique de film d’horreur. Lui s’est lancé le défi que ce soit lumineux », précise Nicolas Bernier.

    Un accompagnement personnalisé

    Tous ces projets voient le jour grâce à des cours du baccalauréat, de la maîtrise et du doctorat en musiques numériques. Règle générale, les étudiants bénéficient d’un accompagnement qui comprend notamment une rencontre individuelle avec le professeur où ils présentent l’évolution de leur projet et discutent des possibilités pour améliorer et faire progresser le tout.

    À ce propos, nous avons eu l’occasion d’apercevoir quelques minutes d’un projet dès notre arrivée dans les bureaux du professeur à la faculté de musique de l’Université de Montréal où il nous a reçus. Alexis Langevin-Tétrault, un étudiant de première année à la maîtrise, nous a fait voir une vidéo de sa proposition : une performance où il parvient à créer des sons à partir d’un assemblage de câbles qu’il manipule et sur lesquels sont disposés de petits micros.

    Ce qui enthousiasme le plus Nicolas Bernier devant toutes ces propositions est la faculté des jeunes à aller puiser dans leur intimité pour composer leur pièce. Il pense notamment à Charlie Beaulieu, un de ses étudiants qui va composer une musique avec son rythme cardiaque à partir d’un stéthoscope posé sur son coeur. « C’est fascinant de voir comment leur parcours et la personnalité musicale se définissent, indique l’artiste. Ils finissent toujours par trouver quelque chose de très personnel. »

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