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    Le Web rassemble des artistes québécois et égyptiens avec le projet Rachid et Rosette

    Le Web rassemble des artistes québécois et égyptiens avec le projet Rachid et Rosette

    2 décembre 2009, 00h10
         |      Article rédigé par Charles Prémont     

    La pierre de Rosette, cette fameuse stalle qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens, évoque les pyramides, les pharaons et le cours du Nil. Le symbole parfait de l’exotisme que l’on se fait de la culture du Moyen-Orient en Occident. « Il y a un paradoxe que l’on vit ici, explique Salah D. Hassan, un des commissaires du projet. Nous avons un désir très fort d’embrasser la culture arabe, mais avons peur de l’islam. C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes attirés par la culture classique du Moyen-Orient. » Le Lien MULTIMÉDIA a rencontré les deux commissaires, Salah D. Hassan et Isabelle Bernier, peu après le lancement du site.

    Devant la survalorisation que fait l’Occident de la culture pharaonique par rapport à la culture contemporaine de l’Égypte, l’idée d’utiliser la Pierre de Rosette comme élément rassembleur pour les artistes du projet est venue tout naturellement à Isabelle Bernier. « Cette pierre a une grande importance historique et possède plusieurs connotations symboliques, explique-t-elle. Non seulement évoque-t-elle l’archéologie et la linguistique, mais c’est aussi un objet culte en haute technologie où l’encodage et le décryptage prennent une importance toute particulière. On retrouve des dizaines de sites et d’entreprises qui y font référence. »

    Difficile également de passer à côté de l’aura colonialiste qui entoure cet artéfact. Rapportée d’Égypte par les troupes napoléoniennes, la Pierre de Rosette a beaucoup contribué à relancer « l’égyptomanie » européenne. « C’est une référence muséologique intéressante, dit Isabelle Bernier. Il y a eu beaucoup de pièces archéologiques qui ont été volées au Moyen-Orient et qui se trouvent aujourd’hui dans les musées occidentaux. Ces vols étaient souvent le résultat d’offensives occidentales et, encore aujourd’hui, nous poursuivons nos attaques dans cette région. »

    Le Web était donc la plateforme parfaite pour tenter de créer une réflexion autour de cette problématique. « Ce qui est intéressant de l’art sur le Web, c’est qu’il n’y a pas d’objets produits, explique Salah D. Hassan. On se sort donc automatiquement du marché de l’art. En même temps, l’exposition virtuelle sera sur le Web pendant des années, ce qui nuit encore à sa valeur marchande. C’est une voie alternative qui critique ce désir de vouloir monnayer à tout prix l’art et la technologie. »

    Comme elle oeuvrait avec un budget famélique, le Web a aussi contribué à ce que cette exposition soit possible. « Personne ne m’aurait donné de l’argent pour que je puisse partir faire du repérage d’artistes en Égypte, explique Isabelle Bernier. Tout s’est fait par courriel. J’ai passé les trois dernières années à écrire des centaines de messages électroniques pour convaincre les artistes là-bas que nous étions sérieux. Après tout, comment pouvaient-ils savoir que nous n’étions pas simplement une fraude de plus ? »

    La commissaire a d’ailleurs eu une surprise lorsqu’elle s’est rendu compte que l’informatique était loin de faciliter le travail dans une collaboration qui demandait de passer de langues latines à l’arabe. « Nos versions de logiciels ne fonctionnent pas avec les lettres arabes, explique Isabelle Bernier. C’était vraiment l’enfer, il fallait faire mille acrobaties pour parvenir à utiliser leur alphabet. Comme quoi la colonisation va jusque dans l’informatique. »

    En donnant une flexibilité d’interprétation presque absolue par rapport au thème, les commissaires croient qu’il est encore tôt pour se prononcer sur ce qui ressort de l’exposition. Néanmoins, certains aspects fondamentaux semblent s’imposer. « On pense qu’il y a trois sens principaux qui se dégagent de l’exposition, dit Salah D. Hassan. On trouve des œuvres qui s’attaquent plus directement au postcolonialisme alors que d’autres se trouvent du côté de la linguistique et de la traduction. Certains artistes ont aussi choisi une interprétation plus personnelle. »

    Chose certaine, le projet est toujours vivant et sera appelé à se transformer au cours du temps. « La réception a été très positive et nous attendons que le public s’y mette aussi, dit Salah D. Hassan. Certaines pièces nécessitent que les gens s’y intéressent et ce sera intéressant de voir comment le site va évoluer avec le temps. »

    Rachid et Rosette

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