L’exposition « Matières indociles » est commissariée par Olivier Marboeuf dans le cadre de la seconde édition d’Af-flux Biennale Transnationale noire, intitulée « Transmission noire, mille chemins d’humanité ». Elle présente le travail des artistes Diane Cescutti, Gwladys Gambie, Myriam Omar Awadi, Ludgi Savon, Mawena Yehouessi ainsi que l’Archive Bouba Touré.
Le commissaire explore à OBORO le paradoxe de la visibilité des communautés noires dans les espaces de l’art globalisé et le risque que les corps noirs ne deviennent de nouveau les matières premières d’une économie qui les surexpose et les épuise à la fois. En réponse à cette injonction de présence, les artistes invité·e·s travaillent toutes et tous, dans des techniques allant du costume à la vidéo en passant par l’installation, le son et la photographie, à construire des stratégies de ruse, de présences insaisissables, fugitives.
Olivier Marboeuf est auteur-conteur, commissaire d’exposition et producteur de cinéma, originaire de Guadeloupe. Il a fondé avec l’auteur franco-béninois Yvan Alagbé dans les années 1990 les éditions Amok (devenues Frémok), éditeur de bande dessinée de recherche, puis l’Espace Khiasma, centre d’art visuel et de littérature vivante (2004 à 2018) dédié aux représentations minoritaires, contribuant à introduire les théories postcoloniales sur la scène artistique française. Il partage actuellement son travail entre écrits spéculatifs, dessin et production de films au sein de Spectre Productions. Il bénéficie pour l’année académique 2023/2024 du Banister Fletcher Fellowship au sein de l’Institut Universitaire de Londres à Paris (ULIP) où il développe une recherche autour de l’archive des présences diasporiques caribéennes à Paris et à Londres.
La mission d’Af-flux, Biennale Transnationale noire est d’organiser un ensemble d’expositions, de conférences et d’activités d’art contemporain dédié aux artistes noirs dans divers lieux au Québec et au Canada. L’objectif est de réunir en un même événement d’envergure les oeuvres d’artistes afrodescendant·es des Amériques et d’Europe, ainsi que d’artistes africains vivant hors du continent. Cet événement rassemble des artistes établi·es et émergent·es afin d’ouvrir un dialogue transnational d’art contemporain. La première édition de la biennale, Monde bossale, a eu lieu en 2021.