Nicolas Bouillot, Emmanuel Durand et Michal Seta.
Photo: SYNTHÈSE
Formation EXPERTS : Le trio fondateur du Lab148 démystifie l’usage de l’IA en création numérique
Cela fait maintenant près d’un an et demi que les codeurs, experts en création numérique et en innovation technologique Nicolas Bouillot, Emmanuel Durand et Michal Seta, ont fondé le Lab148, leur coopérative de travail spécialisée en création numérique. Forts de nombreuses années d’expérience en la matière – notamment grâce à leur ouvrage au laboratoire de recherche de la Société des arts technologiques (SAT) – les membres du trio accompagnent des particuliers et des organismes dans leurs démarches et processus créatifs. Une mission qui leur a permis de constater que la méconnaissance envers l’intelligence artificielle est toujours d’actualité et qui les a convaincus d’élaborer une formation sur le sujet, offerte sur la plateforme EXPERTS de SYNTHÈSE.
« Pendant notre première année d’existence, commente Emmanuel Durand, on a eu beaucoup d’opportunités pour travailler avec l’intelligence artificielle, d’une façon ou d’une autre. On s’est rendu compte – ça a été une surprise – que ces outils sont à la fois très connus médiatiquement et très méconnus techniquement. Leur mise en œuvre dans des contextes de création, c’est quelque chose qui n’est pas évident pour tout le monde et c’est pareil pour les possibilités de l’IA : comment ça fonctionne et qu’est-ce que ça permet de faire. C’est très obscur pour beaucoup de gens, incluant ceux qui sont dans le domaine créatif et dans les studios. Donc, on a vu une opportunité de proposer une première formation là-dessus. »
Intitulée « Utiliser des Intelligences Artificielles locales dans un processus de création numérique », la formation orchestrée par les fondateurs du Lab148 en collaboration avec l’UQAT, est maintenant disponible sur la plateforme EXPERTS de SYNTHÈSE. Elle vise à instruire les travailleur·se·s du milieu de la création numérique sur les nouvelles technologies issues de l’intelligence artificielle, afin qu’elles et qu’ils puissent les intégrer au mieux dans leurs pipelines créatifs, tout en prenant en compte leurs particularités et leur évolution rapide.
Séparé en cinq capsules vidéo d’une durée de vingt à trente minutes, le programme de niveau avancé est offert en français et en anglais. Il aborde des sujets tels que : la génération d’image avec Blender, l’intégration d’un robot conversationnel à un moteur de jeu ou encore la séparation de sources sonores préenregistrées. De plus, à l’instar de leur mission au sein de leur propre organisme, les fondateurs prônent l’usage de logiciels ouverts, facilement disponibles et prennent pour fil conducteur l’intelligence artificielle accessible locale, c’est-à-dire qui ne repose pas sur des services en ligne potentiellement éphémères.
« On préfère des intelligences artificielles qui s’installent sur des machines, qui peuvent être contrôlées, précise Nicolas Bouillot. Il y a un besoin dans le milieu d’archiver les expériences muséales ou artistiques créées numériquement pour pouvoir les rejouer plus tard. Si elles ne reposent que sur des services tiers en ligne, celles-ci pourraient complètement changer et l’expérience originale pourrait alors disparaître. »
Cet enjeu de pérennité occupe une place importante dans la formation, ajoute Emmanuel Durand, compte tenu des expériences qu’ont vécu et dont ont été témoins les membres du trio avant et depuis la fondation du Lab148. « On a eu plusieurs exemples d’artistes qui ont fait des œuvres qui reposent sur de l’IA qui communique avec des serveurs distants. Si l’API (l’interface d’application de programmation) du modèle utilisé change – hop ! – l’installation ne fonctionne plus, il faut la mettre à jour et c’est un processus qui n’est pas évident. Donc, le fait de vraiment maîtriser comment nos outils sont installés – leur écosystème en quelque sorte – ça ne résout pas tout, mais ça facilite la pérennité de nos installations. »
Somme toute, les chercheurs espèrent non seulement enseigner aux créatifs du numérique comment employer au mieux l’intelligence artificielle pour leurs projets, mais aussi leur inculquer un certain « goût de l’aventure », comme l’illustre Nicolas Bouillot. « On a tous nos outils préférés qu’on maîtrise en création et on a tendance à rester avec eux. Cette formation, elle donne les clés pour aller fouiller ailleurs, surtout via des plug-ins à ajouter à des outils déjà existants. Ça permet d’explorer, d’aller plus loin... »
Cette volonté d’améliorer l’autonomie des membres du milieu est également appuyée par Michal Seta. Selon lui, ceux et celles qui ne se limitent qu’aux services offerts par les géants du Web ne font que suivre l’innovation imposée par ces derniers. « En suivant ce genre de formation, on développe la capacité d’approcher des projets novateurs. Ça nous permet de nous libérer un peu de ce que nous proposent les entreprises qui ont les plus gros moyens de marketing. On peut ainsi peut-être aller au-delà ou à côté de ce qui nous est présenté et de ce qui est le plus visible, parce que souvent, l’innovation sort des chemins battus. »
Pour ne pas manquer cette nouvelle formation, il suffit de s’inscrire dès maintenant sur la plateforme d’apprentissage en ligne EXPERTS, déployée par SYNTHÈSE.
L’inscription est gratuite et réservée exclusivement aux professionnel·les des studios membres de : La Guilde du jeu vidéo du Québec, BCTQ et Xn Québec. La plateforme est également accessible gratuitement aux nouveaux diplômé·es d’un programme de formation en création numérique issu d’un établissement d’enseignement supérieur public du Québec, et ce, pendant un an après l’obtention du diplôme.
