Druide, 25 ans de développement et d’engagement dans la société
Au même moment où Druide informatique fêtait ses 25 ans d’existence, l’entreprise fondée par Éric Brunelle, Bertrand Pelletier et André d’Orsonnens, lançait la dixième édition d’Antidote ainsi que deux nouvelles versions de sa méthode pour apprendre à taper plus vite, Tap’Touche – Édition familiale et Tap’Touche – Édition personnelle. Le moins que l’on puisse dire est que 2018 fut une année occupée pour l’équipe. Nous avons rencontré le cofondateur, président du conseil et chef de la direction at Druide informatique pour discuter de ces 25 dernières années.
Toutes les années charnières de Druide se trouvent en corrélation directe avec l’évolution de son logiciel phare, lance tout de go André d’Orsonnens. Sauf la transaction entre l’entreprise et Québecor, lorsque ce dernier s’est retiré de la distribution de logiciel, au tournant des années 2000. « Le tout s’est tellement bien passé, explique-t-il. Les employés de Québecor sont passés chez Druide et nous avons gardé la structure de Québecor, gérée par Druide. Il faut comprendre que quand les représentants n’ont pas une grosse valise de produits à présenter aux enseignes, cela devient un avantage. Ils présentaient Antidote et Tap’Touche tout en ayant le même temps pour présenter leurs produits. » Cette transaction a fait une différence appréciable sur le chiffre d’affaires de Druide.
Pour être un bon partenaire de Québecor, l’entreprise a continué à distribuer certains produits dont ceux d’Auralog, entreprise française éventuellement rachetée par Rosetta Stone et dont le logiciel Tell Me More était le plus gros logiciel d’apprentissage de langues au monde, distribué en exclusivité au Canada par Druide. Mais, éventuellement, l’entreprise québécoise a décidé qu’il s’avérait plus pertinent de développer et distribuer ses propres produits. « Aujourd’hui, Antidote demeure un produit d’appel, note le président du conseil. Nous sommes capables de vivre sur ce seul produit qui fonctionne très bien et qui connaît un fort taux de roulement de stock dans les enseignes. » Cette décision a permis à Druide de consacrer toutes ses énergies à ses logiciels et à ses livres. Et chaque nouvelle édition d’Antidote se transforme en nouveaux paliers pour l’entreprise fondée en 1993 par un informaticien (Éric Brunelle), un mathématicien (Bertrand Pelletier) et un avocat (André d’Orsonnens).
« À peu près tous les trois ans, nous réussissons à lancer une nouvelle édition d’Antidote et à surprendre les gens, note André d’Orsonnens. Les gens nous disent qu’ils n’arrivent pas à croire qu’on puisse encore améliorer le produit. Notre croissance se poursuit depuis les 19 dernières années. Nous sommes vraiment chanceux. » Le cofondateur croit que la raison pour laquelle l’entreprise se trouve en pleine santé réside dans le fait que les Québécois ont encouragé et soutenu Druide dès la première édition d’Antidote. Le logiciel a d’abord été proposé au Québec, malgré quelques petites imperfections que le public a pardonnées, avant de partir à l’assaut de l’Europe. « L’adoption ici a été tellement rapide que, dès la première version, en 1997, nous avons connu une croissance ininterrompue », ajoute-t-il.
André d’Orsonnens tient d’ailleurs à souligner l’importance des programmes de crédits d’impôt tant du Québec que du Canada, qui ont permis à Druide de faire de la R&D, sans obligation de résultats immédiats. Ces programmes financent l’innovation au sens pur, note-t-il, permettant aux entreprises de développer des outils et de faire de la recherche. « Le génie de l’équipe de développement y est aussi pour beaucoup », reconnaît-il.
Dès la sortie de la première version d’Antidote, Druide a mis en place des outils pour manifester son implication sociale. Le tout premier fut le programme de remise aux écoles. Ainsi, si 50 000 exemplaires d’Antidote sont vendus au détail dans un pays participant, des écoles de ce pays se partagent le droit d’installer Antidote sur 5 000 ordinateurs, s’ajoutant aux licences déjà acquises. Ce programme, d’abord disponible au Canada et en Belgique, va bientôt s’étendre en France et en Suisse.
« Il est important de penser à notre communauté, estime André d’Orsonnens. Nous avons déjà atteint le demi-million $ à la Fondation Paul-Gérin-Lajoie. À travers tous ces gestes, nous demeurons cohérents et axés sur l’éducation, au rayonnement et à la promotion du français. » En 2016, Druide et sa filiale, les Éditions Druide, annonçaient leur soutien à la Ligue nationale d’improvisation (LNI) pour les cinq prochaines années, par le biais d’une étoile qui récompenserait le joueur ou la joueuse qui utiliserait le mieux le français. À la fin de l’année, celui ou celle qui a cumulé le plus d’étoiles se voit remettre la Coupe Druide. L’entreprise s’engage également auprès de la Fondation pour l’alphabétisation et, seul engagement non lié à l’éducation, le programme OSEntreprendre.
Un quart de siècle plus tard, Druide continue de se tourner vers l’avenir, avec des investissements dans l’apprentissage profond et le développement de ses produits. L’avenir passe par le développement d’Antidote, qui se décline dorénavant, en version bêta, sur le Web et sur le téléphone intelligent.