Nathalie Clermont rappelle les initiatives du FMC en matière de parité et de diversité
Destiné à la programmation télévisuelle qui se décline sur les plateformes traditionnelles ou numériques, le Fonds des médias du Canada a instauré au fil des ans divers programmes dans le but de répondre et refléter les besoins des communautés culturelles, linguistiques et géographiques. Tout comme Téléfilm Canada et la SODEC, l’institution a développé des activités de parité l’année dernière. Nathalie Clermont, directrice de la gestion des programmes, a discuté des enjeux qui se présentent à son équipe et elle dans un contexte où la très grande majorité du financement est destiné au programme des enveloppes de rendement. Qui fait Quoi était présent au panel-discussion « Images de femmes et diversité » organisé dans le cadre de Vues d’Afrique.
« On ne choisit pas les projets. Donc, il fallait trouver un moyen d’inciter les télédiffuseurs à déclencher des projets gérés par des femmes au niveau de la production, de la réalisation et de la scénarisation », rappelle la directrice de la gestion des programmes qui a exigé que 15 % des budgets alloués soient dépensés sur 40 % des projets dont les postes clés étaient occupés par des femmes.
D’autres programmes sélectifs où des jurys externes identifiés par le Fonds des médias du Canada permettent aussi de choisir des projets qui seront financés. Nathalie Clermont souligne que les membres de ces comités sont toujours déterminés à partir d’un ratio égalitaire entre les hommes et les femmes.
Du côté de la diversité, le FMC propose depuis plusieurs années différents programmes destinés aux communautés culturelles, dont un programme destiné à la production autochtone. « Depuis l’an passé, c’est un jury composé de représentants des communautés autochtones qui choisit les projets », souligne la directrice de la gestion des programmes.
Elle signale que le Bureau des productions audiovisuelles autochtones mis en place en partenariat avec le Réseau de télévision des peuples autochtones, l’Office national du film du Canada, CBC/Radio-Canada, Téléfilm Canada et l’Association canadienne de la production médiatique est réfléchi afin de devenir une entité autonome dans le choix des projets sélectionnés que ce soit en télévision ou au cinéma.
Depuis 2010, le Fonds des médias du Canada offre un programme de diversité linguistique s’adressant à des productions où la langue parlée doit être autre que le français, l’anglais ou les langues autochtones. Ce programme est doté d’un budget de 3 millions $ ce qui permet de financer une vingtaine de projets par année, indique Nathalie Clermont. « On voit une grande professionnalisation des oeuvres qui se développent au cours des ans. Les producteurs prennent beaucoup d’expérience et de nouvelles voix naissent grâce à cette initiative. »
Enfin, depuis quelques années, l’institution canadienne établit des ententes de coproduction avec des agences de financement dans le but de stimuler le codéveloppement en médias numériques et en télévision. Les huit différentes organisations avec lesquelles le Fonds des médias du Canada collabore proviennent de pays tels la Colombie, l’Afrique du Sud, le Danemark, l’Irlande, la Palestine, la Nouvelle-Zélande et le Mexique. Cette année, se sont ajoutés la Belgique et le Luxembourg.
« La coproduction est très importante, insiste Nathalie Clermont. Ça donne la possibilité aux producteurs canadiens d’avoir accès à d’autres formes de financement, mais aussi à d’autres marchés et à d’autres auditoires. C’est vraiment le nerf de la guerre avec la masse de contenu qui existe partout : de pouvoir offrir sa vision du monde aux autres. »