Si son instinct l’a menée vers le roman « Ör » de l’Islandaise Audur Ava Ólafsdóttir, paru en 2017, Léa Pool croit que c’est, en partie, en raison de ses propres racines européennes. Les conflits qui sévissent sur le continent outre-Atlantique créent une angoisse plus profonde chez les citoyens, ne serait-ce que la guerre en Ukraine, qui n’avait pas éclaté au moment de l’écriture du scénario, bouleversant davantage l’Europe que l’Amérique. Outre cette dimension, la cinéaste admet se reconnaître beaucoup dans l’oeuvre de l’auteure : des personnages en transition, des lieux de passage et une démarche féministe. Voilà ce qui l’a menée à traduire au grand écran ce manuscrit, devenu « Hotel Silence » et racontant le parcours de Jean, un homme endeuillé qui part dans un pays détruit par la guerre.