L’Université de Mons mène une série d’actions liées au développement numérique
Professeur au sein de l’Unité de Technologie de l’Éducation de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation (FPSE) à l’Université de Mons, Bruno de Lièvre est également conseiller du recteur aux stratégies numériques pour l’enseignement. L’établissement universitaire, qui est la seule université à offrir une formation sur l’usage du numérique en éducation en Belgique francophone, a récemment entrepris une série d’actions liées au numérique. Lors de son passage à MTL connecte, faisant partie d’une délégation belge mise à l’honneur durant l’événement, le chercheur a évoqué ces initiatives porteuses avec Le Lien MULTIMÉDIA.
En premier lieu, le professeur mentionne un projet de quatre années aux côtés de l’Université de Lille, notamment, sur les badges numériques. La FPSE cherche d’une part à valoriser les personnes qui suivent une courte formation cumulant des badges, afin de faire valoir l’ampleur des cours suivis et les faire reconnaître au même titre qu’une maîtrise. D’autre part, l’établissement veut aider les entreprises à pouvoir identifier à travers ces badges numériques publics les profils pouvant les intéresser.
La deuxième initiative énoncée par Bruno de Lièvre est en lien avec la sobriété numérique. « Une de mes collègues est experte dans ce domaine et a développé des programmes de formation pour tout l’enseignement fondamental, c’est-à-dire pour les élèves du primaire jusqu’à la fin du secondaire. Elle travaille sur un référentiel de compétences sur la sobriété numérique », indique le professeur.
L’usage de la réalité virtuelle est également au coeur des préoccupations de la FPSE. « Un de mes collègues en faculté de biologie a développé dans son cours des animaux en 3D. Nous pouvons entrer à l’intérieur de l’animal avec le casque de VR. Nous travaillons avec ce département afin d’intégrer des parcours pédagogiques qui permettent de découvrir ces animaux. Nous allons donc pénétrer dans l’animal et des questions seront posées. L’étudiant doit trouver la solution. Il y a alors une interaction visuelle qui se passe dans l’environnement », décrit Bruno de Lièvre.
Ses collègues et lui étudient également les moyens de stimuler les mêmes dimensions chez des élèves du primaire. L’objectif est de pouvoir faire évoluer la représentation d’un insecte ou d’un animal auprès des écoliers grâce à la réalité virtuelle.
Puis, l’intelligence artificielle s’impose dans les projets de la Faculté selon deux usages, le premier étant l’évaluation des étudiants. « Nous utilisons des prompts de ChatGPT dans lesquels nous intégrons des critères. Avec les documents de nos étudiants, nous essayons de voir dans quelle mesure l’évaluation de ChatGPT peut s’automatiser. Ça permettrait de gagner du temps. Et pour l’instant, ça a l’air de plutôt bien marcher ! » souligne le chercheur.
Le second usage de l’IA se trouve auprès des agents conversationnels. L’auditoire des classes de Bruno de Lièvre passera de 100 à 700 étudiants en 10 ans. Comment est-il possible alors de tous leur répondre ? Lors du confinement, la FPSE a utilisé Microsoft Teams. Elle continue de l’employer avec les étudiants et y a intégré un agent conversationnel qui répond aux questions des étudiants pour tout ce qui concerne le plan de cours, certaines définitions données en classe ou des exercices. « C’est d’une part de la programmation que nous faisons nous-mêmes et d’autre part de l’intelligence artificielle pour créer une augmentation », précise le professeur.
L’établissement universitaire investit également dans le domaine des compétences numériques des enfants avec le développement de guides pédagogiques pour expliquer aux enseignants en quoi consistent ces compétences et la manière de les mettre en oeuvre dans leur classe.
Enfin, la Faculté travaille sur un projet d’approche pédagogique MATIS (mathématiques, arts, technologies, ingénierie, et sciences) (STEAM en anglais). Elle forme les enseignants sur ces préoccupations et les aide à mettre en place des activités spécifiques aux jeunes femmes.
En 2022, à MTL connecte, la FPSE a établi de nombreux contacts ayant mené à l’initiation de divers projets. Bruno de Lièvre espérait créer de nouveaux ponts durant cette nouvelle édition, en plus de faire connaître les différentes initiatives que l’établissement développe.
« Nous avons aussi envie de montrer qu’une université produit du savoir et des objets. Mais nous ne sommes pas nécessairement capables de mettre ces objets sur le marché. Le lien avec les entreprises devient alors nécessaire pour possiblement s’associer », conclut le conseiller du recteur en stratégies numériques.