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    [PODCAST] Giro s’est taillé une part enviable du marché du transport en commun Jean Aubin. Photo: Courtoisie

    [PODCAST] Giro s’est taillé une part enviable du marché du transport en commun

    3 mars 2023, 07h30
         |      Article rédigé par Sophie Bernard     

    Depuis plus de 40 ans, Giro offre des solutions en transport. L’entreprise compte aujourd’hui 250 clients à travers le monde, son client typique étant la Société de transport de Montréal (STM). Dans les années 1970, Jean-Yves Blais, un étudiant de l’Université de Montréal, et son professeur, Jean-Marc Rousseau, offraient grâce à un processus manuel les horaires des autobus.

    Évidemment, au fil des années la solution s’est automatisée, mais le principe demeure le même : prendre un modèle mathématique et résoudre des problèmes par la modélisation pour trouver des solutions, a expliqué Jean Aubin, président et chef de la direction lors du podcast « Solutions technos dans le monde du transport », organisé par l’Association québécoise des technologies.

    Le coeur de métier de Giro demeure le même aujourd’hui : aider les sociétés de transport à créer des horaires. « Par exemple, pour une ville, combien d’autobus cela prend pour offrir le service ? illustre Jean Aubin. Et il ne s’agit pas juste de la sortie du garage. Il faut aussi voir l’utilisation du garage A pour un parcours optimisé. Une fois que le chauffeur est sorti, il ne peut pas travailler 20 heures, donc il faut découper la journée et donc construire les horaires. » Le transport en commun se veut précis pour que les coûts soient le moins élevés possible.

    Récemment, certaines villes ont adopté des autobus électriques. Par contre, l’autonomie de ceux-ci demeure aussi limitée que ceux au diesel. Il faut donc développer des modules mathématiques qui sous-tendent ce changement. « Il faut ajouter des modèles mathématiques et les données des nouvelles technologies, note le PDG de Giro. Nous utilisons l’intelligence artificielle dans toutes sortes de prototypes et elle demande beaucoup de données. Il faut prendre le contexte de chacun des clients qui ont des données spécifiques. C’est clair que des véhicules autonomes, il y en a de plus en plus. » Jean Aubin donne l’exemple du REM, qui ne fera pas appel à des chauffeurs. Les enjeux du transport logistique présentent, quant à eux, d’autres défis, particulièrement en contexte de pénurie de main-d’oeuvre. Les entreprises de transport ont de la difficulté à embaucher des chauffeurs. Cela ouvre donc des possibilités pour des entreprises comme Giro.

    En Amérique du Nord, les chauffeurs choisissent leurs horaires, leurs parcours et leurs vacances selon leur ancienneté. Avant, lorsque deux chauffeurs arrivaient au garage pour un même parcours, ils devaient le choisir sur un mur. « En Europe, ils n’ont pas les mêmes principes, note le PDG. Il y a une différence assez grande dans la façon dont les structures sont faites. L’ancienneté n’est pas importante. »

    Avec ses 40 ans d’expérience, Giro a de la chance. L’entreprise s’est centrée sur l’autobus, mais établir des horaires de transport par rail soulève des défis similaires. Par contre, les trains ont des équipages et on peut aussi y ajouter ou enlever des équipements. Et quand un autobus tombe en panne, on peut le contourner, alors qu’on ne peut pas dépasser un train immobilisé sur la voie ferrée. Cela pose d’autres défis de modélisation.

    Giro aime être niché et Jean Aubin estime qu’il serait assez différent d’ouvrir de nouveaux marchés. Par contre, l’entreprise québécoise a fait de belles rencontres au fil du temps. « La SNCF, qui s’occupe du transport sur rail en France, nous a fait confiance. Avant, elle détenait le monopole et elle a dû s’ouvrir à la concurrence. Or, notre logiciel HASTUS permet de réaliser des économies. Le fait d’avoir des clients à Los Angeles, New York, Paris, Montréal, Ottawa ou encore en Australie peut être attractif pour les employés. » Un voyage à Sydney, ça ne se refuse pas.

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