[PODCAST] Le secteur manufacturier a besoin d’expertise pour entreprendre son virage numérique et viser l’exportation
Le secteur manufacturier, comme tous les autres secteurs, doit prendre le virage vers une transformation numérique afin de faire face aux nouveaux enjeux et pour viser l’exportation de ses produits. Dans un récent balado d’« On parle techno », l’Association québécoise des technologies (AQT) a invité Luc Leblanc, président d’Orthogone Technologies (entreprise québécoise qui offre des solutions d’ingénierie hautement spécialisées, axées sur la conception de produits innovants nécessitant une connaissance approfondie du développement logiciel, des systèmes embarqués, des FPGA et des systèmes sur puce), à discuter des types de solutions dont a besoin le secteur manufacturier pour la fabrication et la transformation de ses produits.
On observe que les technologies évoluent très rapidement et que la transformation numérique pousse les entreprises à les adopter, note Luc Leblanc. Orthogone vise d’abord et avant tout à aider les entreprises à changer leur modèle d’affaires, qui était jusqu’à récemment basé sur la vente de produits vers un modèle axé sur les services récurrents. Il donne un exemple concret : Orthogone vient de collaborer avec une entreprise qui fabrique des appareils de rayon X pour les mammographies. Alors qu’il y a quelques années, l’appareil s’avérait la solution, aujourd’hui, il fait partie des solutions. Il peut envoyer un nombre incroyable de photos qui permettront de développer des algorithmes qui pourront à leur tour améliorer le produit en continu. Le tout a pu se faire grâce à la transformation numérique et à la connectivité au nuage.
Est-ce que, dans l’industrie manufacturière, certains secteurs ont davantage besoin de solutions numériques ? « En fait, on observe un grand besoin partout, toutes verticales confondues, répond Luc Leblanc. Mais le plus gros défi pour les compagnies manufacturières réside dans l’accès aux talents, le nerf de la guerre. Et c’est à ce besoin que nous répondons. » Orthogone oeuvre auprès d’une quarantaine d’entreprises manufacturières chaque année et a créé un groupe d’ingénierie qui soutient ses clients dans la formation et la rétention de la main-d’oeuvre hautement qualifiée. « Les études de marché pointent le fait que les technologies sont de plus en plus présentes et de plus en plus complexes, ajoute-t-il. Et des entreprises comme la nôtre vont devoir accompagner de plus en plus ces entreprises, et pas seulement les start-ups et les petites entreprises. En fait, 80 % de notre chiffre d’affaires se fait avec des compagnies très établies qui n’ont pas de problème de ressources financières, mais qui manquent de talents. »
Orthogone n’intervient pas dans la conception d’un produit, mais apporte une valeur ajoutée au moment de développer des améliorations à un produit existant ou lorsqu’on doit ajouter de nouvelles fonctionnalités. Car c’est à ce moment que les clients ont besoin d’une firme de design qui peut apporter une expertise pointue à un moment précis.
Les entreprises manufacturières ont de plus en plus conscience de l’importance de l’exportation de leurs produits à l’international, même si cette prise de conscience reste assez récente. « On voit une transition des compagnies québécoises qui veulent exporter, grâce à des programmes gouvernementaux, souligne le président d’Orthogone. On le remarque de notre côté : avant, les grands manufacturiers américains voulaient notre expertise, et on voit que ce sont de plus en plus d’entreprises locales qui veulent accélérer l’innovation pour développer de nouveaux marchés. »
Ce nouvel élan vers les marchés internationaux est issu directement de la volonté du gouvernement québécois qui a mis en place de nouveaux programmes depuis deux ans, et particulièrement d’Investissement Québec, qui a commencé à donner des outils, pas uniquement monétaires, mais aussi des expertises qui viennent soutenir les entreprises manufacturières lorsqu’elles développent de meilleurs produits pour l’exportation. « Je le constate lorsque je vais dans des salons professionnels, le Québec s’en tire très bien et les entreprises d’ici ont des produits intéressants à présenter au monde », mentionne enfin Luc Leblanc.