«Crash».
Photo: Capture d'écran de la b. a.
L’oeuvre de David Cronenberg est un cinéma du repli intérieur, où les êtres singuliers qui le composent ne cessent de montrer le monde sous un miroir déformant. Du 1er décembre au 16 janvier, la Cinémathèque québécoise proposera un cycle rassemblant tous les longs métrages du cinéaste canadien, pour la plupart présentés en 35 mm.
« David Cronenberg a créé un monde aux dimensions multiples, posant inlassablement la question des limites de la condition humaine, qu’elle soit physique, morale, existentielle, souligne Guillaume Lafleur, directeur de la diffusion, de la programmation et des publications de la Cinémathèque québécoise. Cette programmation est une traversée depuis les débuts montréalais dans le cinéma d’exploitation produit par Cinépix ("Rabid", "Shivers") jusqu’à "Maps to the stars", brûlot sur le mode de vie californien actuel au sein de la jet-set. Un univers à part se met en place, de "The Fly", film marquant une ascension vers un large public, jusqu’à "Existenz", où brancher un tuyau de chair dans une fente dorsale parait aller de soi. Nous vous invitons à venir (re)découvrir l’oeuvre de ce cinéaste unique sur grand écran »
Expositions
Deux expositions viendront complémenter ce cycle dédié à David Cronenberg. Du 9 décembre au 13 février, « House of Skin », s’installera dans la salle Norman-McLaren. Pour cette commande de la Cinémathèque québécoise, l’artiste Sabrina Ratté s’est librement inspirée de l’ambiance et des thèmes de films de Cronenberg : « The Fly » (1986), « Scanners » (1981), « Videodrome » (1983), « Dead Ringers » (1988), « The Brood » (1979), « EXistenZ » (1999) et « Crash » (2004). L’installation vidéo monumentale est projetée sur un écran en demi-lune, baignée dans une ambiance sonore inquiétante, signée Roger Tellier-Craig. Suspendues entre la vie et la mort, ces entités difformes se fondent avec la technologie qui les entoure. Cinq téléviseurs cathodiques accompagnent la projection et poursuivent l’expérience cronenberguienne. L’exposition « House of Skin » est présentée par la Cinémathèque québécoise, en coproduction avec ELEKTRA. Aussi, du 2 décembre au 6 février, le Foyer Luce-Guilbeault accueillera, pour sa part, l’exposition « Parasites et dépendances » : une série d’affiches, photos et artéfacts des collections de la Cinémathèque autour des films de David Cronenberg.
Les expositions de la Cinémathèque québécoise sont accessibles gratuitement.
David Cronenberg est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste canadien. Il est l’un des principaux initiateurs de ce que l’on appelle communément le genre body horror, ses films explorant la transformation viscérale du corps, l’infection, la technologie et l’imbrication du psychologique et du physique. Dans le premier tiers de sa carrière, il a exploré ces thèmes principalement à travers des films d’horreur et de science-fiction tels que « Scanners » (1981) et « Videodrome » (1983), bien que son travail se soit depuis étendu au-delà de ces genres. Les films de David Cronenberg ont polarisé les critiques et le public ; il a été acclamé par la critique et a suscité la controverse pour ses représentations du gore et de la violence. Ses films ont remporté de nombreuses récompenses, notamment le prix spécial du jury au Festival de Cannes 1996 pour « Crash », une récompense unique qui se distingue du prix du jury car elle n’est pas décernée chaque année, mais uniquement à la demande du jury officiel, qui, dans ce cas, a décerné le prix « pour son originalité, son audace et sa témérité ».
L’horaire et les billets pour le cycle « Cronenberg, au risque du repli » sont disponibles au cinematheque.qc.ca.
