Mass Effect 2 de Bioware / Distributeur EA
Bioware s’est donné pour mission de réinventer le jeu de rôle à la sauce américaine. Avec Mass Effect 2, la preuve est faite que le studio maîtrise de plus en plus son art. Sheppard doit de nouveau faire ses preuves auprès de l’Alliance tout en protégeant les intérêts de l’humanité. L’équipe du Normandy se retrouve devant une menace qui s’apparente davantage au suicide qu’à une mission. De nouveaux alliés et d’anciens amis viendront aider le commandant dans sa quête pour sauver des millions de vies. Un deuxième chapitre fascinant où le scénario prend clairement le dessus sur l’action.
Curieusement, la grande force de Mass Effect 2 se trouve dans ses cinématiques. Souvent honnis des joueurs détestant cette coupure, Bioware réussi là où plusieurs jeux échouent : nous garder sur notre siège lors des dialogues. Le fait que l’on puisse choisir nos répliques et que celles-ci aient un impact à terme sur le jeu n’apporte rien de nouveau, mais Mass Effect 2 le fait avec une finesse peu commune. Petite pointe d’originalité, le joueur a désormais la capacité d’interrompre, à certains moments déterminés, la cinématique pour faire un bon ou un mauvais geste. Ces choix ont souvent des conséquences intéressantes.
Le « jeu de rôle » à proprement parler (c’est-à-dire se mettre dans la peau de notre héros) fabrique des moments forts du jeu. Que l’on ressasse de vieux souvenirs avec la médecin de bord autour d’un verre de brandy, que l’on s’intéresse au passé tumultueux de notre ancien compagnon d’armes ou que l’on décide de draguer une des officiers de bord, le joueur dévoué pourra passer un nombre incroyable d’heures à simplement faire et refaire le tour de son vaisseau pour approfondir ses relations avec ces personnages. Leur loyauté est essentielle si on veut être capable de compter sur leur appui jusqu’à la fin.
Le jeu de tir à la troisième personne s’est également amélioré. Se mettre à couvert est désormais plus simple et les ennemis offrent plus de fils à retordent. Comme dans le premier titre, on se trouve souvent dans l’obligation d’arrêter l’action pour utiliser nos différents pouvoirs, une nécessité si on veut tirer son épingle du jeu (même dans la peau d’un soldat). Ces arrêts nous donnent un avantage stratégique important et nous donnent un peu le sentiment d’être un imposteur. Un défaut en partie corrigé par le fait que l’on peut assigner certains pouvoirs à nos contrôles pour les utiliser en temps réel.
Les mini-jeux se sont grandement améliorés, même s’ils deviennent rapidement redondants. L’exploration des planètes est probablement la plus grande amélioration du jeu et les voyages spatiaux sont aussi plus intéressants. Les joueurs pressés qui aiment être constamment dans l’action y trouveront le grand défaut du titre.
Au final, Mass Effect 2 se veut un jeu de grande qualité qui ne décevra pas celui qui l’achète. En créant un véritable pont entre le jeu de rôle et le jeu de tir, Mass Effect 2 y trouve un équilibre unique qui saura plaire à un très large public. De tous les jeux de BioWare, il s’agit probablement du plus complet, ce qui n’est pas peu dire.
