Lors de la journée un Internet plus sûr, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a rappelé aux parents et au public que la sextorsion est en expansion et fait de plus en plus de victimes chez les jeunes de 14 à 24 ans. La sextorsion est un cybercrime qui frappe les jeunes dans chaque province, territoire, région et ville du pays.
Dans certaines circonstances, la sextorsion entraîne des conséquences graves pour les victimes telles que l’automutilation ou même le suicide. Les jeunes sont pris pour cible à un rythme alarmant, sans égard aux dommages qui leur sont causés. Il nous incombe à tous de protéger les jeunes en réduisant la stigmatisation et en les encourageant à en parler s’ils ou elles ou leurs camarades sont la cible de sextorsion.
Être en mesure de reconnaître la sextorsion est la première étape.
La sextorsion est une forme de chantage en ligne. Souvent, les sextorqueurs se font passer pour des filles du même âge que leurs éventuelles victimes et utilisent des comptes qui semblent légitimes pour les tromper et les amener à envoyer des photos ou des vidéos intimes. Ils les menacent ensuite de partager ces images si les victimes ne leur envoient pas d’argent ou d’autres images, ou les deux. Ces criminels sont très habiles et utilisent diverses techniques telles que des menaces émotionnelles et un comportement agressif. Mais il importe de se rappeler que de l’aide est disponible et qu’il est possible de retrouver une vie normale après les images.
Même si la sextorsion se produit en ligne, elle peut avoir des répercussions graves dans la vie réelle. À la suite de menaces et d’agressions, les victimes peuvent se sentir seules, honteuses, apeurées et parfois désespérées. D’innombrables enfants et adultes au Canada et ailleurs dans le monde ont été la cible de sextorqueurs. Toutefois, il existe des ressources pour vous aider. Vous n’êtes pas sans recours.
Conseils pour les jeunes victimes de sextorsion :
- Cessez toute communication avec le sextorqueur ou la personne qui, selon vous, est à l’origine de la sextorsion.
- Parlez à un adulte de confiance ou à un tuteur, et signalez l’incident à cyberaide.ca ou au service de police local. Vous n’aurez pas d’ennuis avec la police et vous n’êtes pas à blâmer dans cette situation. En signalant le crime dont vous êtes victime, vous pouvez contribuer à y mettre fin.
- Ne cédez pas aux menaces ; n’envoyez pas d’argent ni d’autres images.
- Désactivez votre compte de médias sociaux, sans toutefois le supprimer ni effacer vos images.
- Enregistrez une copie de toute image que vous avez envoyée et faites des saisies d’écran des messages et du profil de la personne, y compris son nom d’utilisateur.
- Signalez l’incident à cyberaide.ca. Vous pouvez fournir votre nom et vos coordonnées ou remplir le formulaire de façon anonyme.
- Suivez votre instinct et usez de prudence lorsque vous communiquez en ligne.
- Il est possible de retrouver une vie normale après les images : le sextorqueur pourrait tenter de vous convaincre que votre vie est anéantie ou vous ne voyez peut-être pas d’issue, mais sachez que vous n’êtes pas sans recours et que la vie peut continuer et continuera après ces menaces. Ces criminels sont bien organisés, mais les services de police travaillent ensemble pour lutter contre ces crimes.
Si vous avez besoin d’aide, des ressources sont à votre disposition :
- Jeunesse, J’écoute peut fournir un soutien urgent sur le plan émotionnel.
- Les Canadiens et les Canadiennes partout au pays peuvent désormais composer ou texter le 9‑8‑8 pour obtenir de l’aide immédiate et gratuite en cas de crise de santé mentale et une intervention en prévention du suicide.
- AidezMoiSVP.ca fournit de l’information sur le soutien émotionnel, les démarches pour faire un signalement et l’aide à fournir à un ami, ainsi que des réponses aux questions les plus fréquentes.
- Cyberaide.ca fournit de l’information sur la sécurité en ligne et sur la manière de faire un signalement et peut aider les victimes à supprimer leurs images intimes du Web.
- Sécurité publique Canada offre des ressources d’information aux jeunes, aux parents et aux tuteurs sur les dangers en ligne, y compris la sextorsion.
- Le Répertoire des services aux victimes de Justice Canada permet de connaître les ressources qui s’offrent dans votre communauté à l’intention des enfants victimes d’exploitation sexuelle en ligne.
« La sextorsion est un crime grave qu’il est possible de prévenir par la sensibilisation et une meilleure information, a indiqué Mike Duheme, commissaire, Gendarmerie royale du Canada. Si vous en êtes victime, ne souffrez pas en silence et n’ayez pas honte. Parlez à un adulte de confiance, demandez de l’aide à la police locale et signalez ce crime. Sachez que vous avez le pouvoir de passer à l’action et que les choses vont s’améliorer.
« La GRC et ses partenaires au Canada et à l’étranger travaillent ensemble pour informer les jeunes et les aider à prendre la situation en charge en cas de sextorsion, a ajouté Gord Sage, surintendant principal, Services d’enquêtes spécialisées et de nature délicate, Gendarmerie royale du Canada. Si vous pensez que cela vous arrive, sachez que vous n’êtes pas sans recours : il y a de nombreuses ressources et personnes qui peuvent vous aider. C’est une escroquerie de plus en plus répandue, mais ensemble, nous pouvons y mettre fin. »
« Notre personnel travaille aux premières lignes pour lutter contre cette crise de sécurité publique ; nous recevons dix signalements d’enfants canadiens victimes de sextorsion chaque jour, a souligné Lianna McDonald, directrice exécutive, Centre canadien de protection de l’enfance. La dévastation des enfants ne peut plus continuer. Les jeunes et leurs familles doivent savoir que nous sommes là pour les aider et qu’ils peuvent joindre notre équipe de soutien par l’intermédiaire d’AidezMoiSVP.ca. Vous n’êtes pas sans recours face à cette situation extrêmement difficile. »
Faits en bref
- La GRC collabore avec ses partenaires au pays et à l’étranger pour enquêter sur les cas de sextorsion et élabore des campagnes de prévention et de sensibilisation du public afin d’éliminer la stigmatisation associée à ce crime en ligne et de soutenir les victimes, en insistant sur le fait qu’elles peuvent retrouver une vie normale après les images.
- Cyberaide.ca a constaté une hausse de 88 % des signalements de sextorsion entre 2022 et 2023 (1er janvier - 31 décembre).
- Cyberaide.ca a reçu 2 500 signalements de sextorsion entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023, et en reçoit dix par jour en moyenne à l’heure actuelle.
- Selon une analyse menée par le Centre canadien de protection de l’enfance à partir de 6 500 récits d’expériences vécues publiés sur un forum populaire d’aide aux victimes, le fait de se plier aux exigences d’un extorqueur l’amène souvent à formuler d’autres demandes par la suite.