Ying Gao à la BIAN avec un duo de vêtements polymorphes robotisés
La professeure de l’École supérieure de mode de l’ESG UQAM et de l’École de design Ying Gao expose son plus récent projet à la Biennale internationale d’art numérique, où 27 artistes provenant de quatre continents abordent le processus de mutation. Les deux pièces polymorphes robotisées de Ying Gao simulent le virtuel devenu omniprésent dans nos vies à travers leurs ondulations, leurs jeux de volume et de transparence.
Le chiffre « 2526 », titre de l’oeuvre, réfère au nombre d’heures investies dans la création des deux vêtements, de l’idéation à la finition, du premier trait de dessin au dernier point de couture. Inspirées de la mode numérique, les deux tenues sont pourtant bien réelles, fabriquées à partir de composants électroniques, de matières tissées, sérigraphiées à la main et d’un tout nouveau matériau souple mêlant verre, métaux précieux et silicone.
« Si le rôle du designer de mode est d’induire une forme et une fonction à des matières destinées à habiller le corps, on peut s’interroger sur la question du vêtement immatériel et du corps virtuel dépourvus de substance, et de leur niveau de réalité, alors que le numérique est devenu une véritable "seconde nature". Nos incursions dans le métavers étant de plus en plus fréquentes et de moins en moins étonnantes, la digital fashion est une évidence qui se déploie en une infinité de possibles et d’incertitudes », écrit Ying Gao dans la présentation de son projet.
La professeure, qui a été responsable de la filière Design Mode, Accessoires & Bijou à la HEAD–Genève, s’est distinguée par la réalisation de nombreux projets de création présentés dans le cadre d’une centaine d’expositions à travers le monde. Son travail de création multiple a été relayé par une couverture médiatique internationale et ses créations se retrouvent dans de nombreuses collections privées et publiques, dont celles de Dakis Joannou, un important collectionneur d’art contemporain, et du Musée des beaux-arts de Montréal.
À Montréal, la Biennale internationale d’art numérique se poursuit à l’Arsenal art contemporain jusqu’au 5 février prochain.