[PODCAST] Yamoussa Bangoura fait rayonner la culture africaine par le cirque
Arrivé en 2002 à Montréal pour travailler avec le Cirque Eloize, Yamoussa Bangoura a tourné pendant sept ans avec la compagnie à travers le monde. L’acrobate d’origine guinéenne se spécialise dans les sangles. En 2007, il fonde à Montréal les Productions Kalabanté. « Kalabanté veut dire enfant fonceur, ambitieux, doté d’un courage exceptionnel en soussou, ma langue d’origine », nous explique l’artiste en entrevue.
En s’établissant au Québec, Yamoussa Bangoura voulait faire rayonner la culture africaine à travers le cirque moderne, la musique et la danse. « C’était un rêve et je continue à y travailler », dit-il. La troupe se compose d’artistes de minorités culturelles installés à Montréal : la plupart des acrobates viennent de Guinée, et du côté des musiciens, on compte un Haïtien, un Ivoirien, un Cubain et un Algérien. Par contre, son équipe technique est composée de Québécois d’origine, que ce soit à la conception des costumes, à la direction artistique ou encore aux éclairages et aux maquillages.
Du 13 au 24 avril, les Productions Kalabanté présentent « Afrique en cirque » à la TOHU, un spectacle qui raconte la vie en Afrique, précise le directeur artistique. « Que ce soit [avec] la chasse, la pêche, la musique, la danse, la nourriture, les marchés, nous voulons faire vivre la vie africaine, son esprit et son âme à travers le cirque moderne, précise-t-il. On y voit des acrobaties, des pyramides humaines, de la musique, de la danse, du tambour. » Quelque dix personnes se retrouvent sur scène dans ce spectacle qui a déjà tourné aux États-Unis (Lake Placid, Oswego), en Colombie-Britannique et en Alberta, ainsi qu’en Hongrie. D’autres tournées sont prévues au Mexique, en Martinique et en Algérie. La troupe se retrouvera bientôt en Algérie, mais pour le moment, à cause du conflit en Ukraine, aucun spectacle n’est prévu en Europe.
Le spectacle « Afrique en cirque » a bénéficié du soutien du Festival international Nuits d’Afrique, où il fut présenté pour la première fois. La compagnie a aussi obtenu du financement du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts de Montréal.
« Le cirque est un langage universel, raconte Yamoussa Bangoura. C’est pour ça que je l’aime autant, comme la musique et la danse. Les artistes peuvent y trouver leur place, les plus forts au milieu de la pyramide et les plus petits en haut. Et, comme dans la danse, nul besoin de parler une langue, les gens vous suivront. Partout où nous allons, les gens sont prêts à comprendre ce que nous disons, ils s’engagent immédiatement et ils n’ont pas besoin d’explication. Il permet aussi de raconter nos histoires, d’où l’on vient et qui on est. »
Dans ses créations, Yamoussa Bangoura veut transmettre la chaleur de l’Afrique, son énergie, à travers la musique, la danse et les arts du cirque.