Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) dévoile sa programmation automnale qui sera hautement québécoise. Dès le 8 octobre, les visiteurs sont invités à découvrir ce qui se mijote dans les ateliers des artistes locaux en entrant dans « La machine qui enseignait des airs aux oiseaux », une exposition présentant le travail de 34 artistes d’ici, la plupart établis à Montréal et ses environs, et qui n’ont jamais (ou très peu) exposé au MAC.
À partir du 25 novembre, le public pourra venir à la rencontre des nouvelles acquisitions de la collection du Musée, avec des expositions présentant les oeuvres des artistes québécois acquises cette année dans le cadre des efforts du MAC pour soutenir l’écosystème artistique local durant la pandémie (détails disponibles d’ici peu).
Deux autres moments forts à signaler : le Musée a le grand plaisir de présenter fin octobre « Vertigo Sea » (2015), l’oeuvre vidéo d’une beauté dévastatrice et déchirante de l’artiste britannique de renommée mondiale John Akomfrah. Suivra en novembre l’artiste canadien Jeremy Shaw avec une nouvelle installation immersive à sept écrans, « Phase Shifting Index » (2020), qui explore la neuroscience, ainsi que l’expérience méditative et transcendantale.
Enfin en septembre, le public pourra visiter les chorégraphes Alexandra ’Spicey’ Landé et Andrea Peña qui seront en résidence au MAC, une collaboration avec Danse Danse.
« La machine qui enseignait des airs aux oiseaux »
- Dès le 8 octobre
Moridja Kitenge Banza, Christ Pantocrator no 3, 2017 Acrylique et feuille d’or sur bois 40 x 30 cm (15,75” x 11,75”) Collection Hamelys, Montréal. Photo : Morijda Kitenge Banza ; avec l’aimable permission de la Galerie Hugues Charbonneau
« La machine qui enseignait des airs aux oiseaux » est le fruit d’une réflexion entamée il y a deux ans. Elle a comme point de départ un intérêt des commissaires pour le langage et une réflexion sur comment il s’inscrit dans les corps, les gestes et la matière. Plus de 80 visites d’ateliers d’artistes locaux et de nombreuses rencontres avec une multitude d’intervenants ont mené à l’évolution de l’exposition. Le résultat est une présentation originale, construite de façon organique, qui trouve une nouvelle résonnance dans la période tumultueuse que nous vivons actuellement.
Cet automne, les visiteurs sont invités à respirer un vent de fraîcheur en découvrant l’art contemporain local le plus actuel qui soit, produit par 34 artistes aux pratiques engageantes, pertinentes et diversifiées.
Artistes :
Vikky Alexander, Trevor Baird, Thomas Bégin, Simon Belleau, Scott Benesiinaabandan, Sandeep Bhagwati, Jacques Bilodeau, Rosika Desnoyers, Mara Eagle, Surabhi Ghosh, Carla Hemlock, Kristan Horton, Sheena Hoszko, Isuma, Kelly Jazvac, Suzanne Kite, Moridja Kitenge Banza, Karen Kraven, Marlon Kroll, Nicolas Lachance, Yen-Chao Lin, Anne Low, Luanne Martineau, Manuel Mathieu, N.E. Thing Co, Jérôme Nadeau, Isabelle Pauwels, Guillaume Adjutor Provost, Walter Scott, Erin Shirreff, Eve Tagny, Samuel Walker, Nico Williams, Thea Yabut
Avec un programme de films intitulé « choeur, parle à travers la vie », organisé par le commissaire invité, Ronald Rose-Antoinette.
L’exposition sera accompagnée d’une publication regroupant un essai de Krista Lynes, de courts textes signés par Nicole Brossard, Marie-Andrée Gill, Rawi Hage, Symon Henry, Joana Joachim, Michael Nardone, Madeleine Thien, Maude Veilleux, Jacob Wren, et un recueil colligé par Raymond Boisjoly comprenant des extraits de textes de Maya Deren, Jeanne Favret-Saada, Branden Hookway, Alfred Jarry, Catherine Malabou, Ferdinand de Saussure et Michel Serres.
Commissaires : Mark Lanctôt et François LeTourneux
John Akomfrah, « Vertigo Sea »
- Dès le 31 octobre
John Akomfrah, « Vertigo Sea », 2015, vue de l’installation Installation vidéo numérique HD à trois canaux, format audio 7.1, 48 minutes 30 secondes (AKOM150001) Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa © Smoking Dogs Films ; avec l’autorisation de Smoking Dogs Films et de la Lisson Gallery
L’installation vidéo à trois écrans « Vertigo Sea » (2015) est à la fois complexe, envoûtante et particulièrement opportune. Composée d’extraits de films et de programmes télévisés tirés principalement des archives de l’Unité d’histoire naturelle de la BBC, ainsi que de mises en scènes tournées par Akomfrah, l’oeuvre mêle plusieurs récits écologiques et politiques dépeignant l’océan comme un lieu de terreur et de beauté où le spectateur est clairement et délibérément sollicité. Notamment présentée à la Biennale de Venise en 2015, l’œuvre fait partie de la collection du Musée des beaux-arts du Canada.
Né à Accra, au Ghana, en 1957, l’artiste et cinéaste John Akomfrah vit et travaille à Londres. Ses œuvres portent essentiellement sur la mémoire, le postcolonialisme, la temporalité et l’esthétique, et explorent surtout les expériences des diasporas de migrants dans le monde.
Commissariat :
- Organisée par le Musée des beaux-arts du Canada.
- La présentation au MAC est commissariée par Lesley Johnstone, conservatrice et chef des expositions et de l’éducation.
Jeremy Shaw, « Phase Shifting Index »
- Dès le 12 novembre
- Dès le 31 octobre
Jeremy Shaw, « Phase Shifting Index », 2020 Installation vidéographique à sept canaux, couleur, avec son. Vue de l’installation au Centre Pompidou, Paris. Avec l’aimable permission de l’artiste et König Galerie Berlin, Londres, et Tokyo. Photo : Timo Ohler
Vaste installation vidéo immersive à sept canaux, « Phase Shifting Index » est une nouvelle oeuvre majeure de l’artiste originaire de Vancouver et établi à Berlin, Jeremy Shaw, et le point culminant de sa pratique des dernières années.
Sur sept écrans affichant ce qui semble être des documentaires d’archives de groupes de thérapie par le mouvement des années 60 aux années 90, une narration commente de manière rétrospective l’émergence de nouvelles réalités déconcertantes. Combinant parfaitement chorégraphie, évocation de pratiques spirituelles, idées tirées des neurosciences, révélations psychédéliques induites par la drogue, effets visuels et musique, les écrans conspirent dans un récit fascinant qui se transforme en un chaos palpitant. L’oeuvre culmine par une surprenante extase collective synchronisée, « transtemporelle » et inévitable, où tous les sujets exécutent miraculeusement les mêmes mouvements.
Le MAC sera le seul arrêt au Canada de la tournée de l’exposition, qui a été lancée à Paris en juillet dernier, où l’œuvre a été présentée pour la première fois au Centre Pompidou.
Commissaire : John Zeppetelli
Deux résidences de Danse Danse au MAC
- 9 au 20 septembre 2020 : Alexandra ’Spicey’ Landé
- 23 au 27 septembre 2020 : Andrea Peña
Les chorégraphes Alexandra ’Spicey’ Landé et Andrea Peña seront en résidence à la salle Beverly Webster Rolph du MAC, leur offrant l’occasion d’approfondir plusieurs aspects de leur travail de création. Une initiative de Danse Danse en collaboration avec le MAC qui permettra aux visiteurs d’entrer dans les coulisses de la création.
Désirant faire rayonner la création et les artistes du street dance sur les scènes contemporaines, Alexandra ’Spicey’ Landé fonde en 2015 la compagnie de danse Ebnflōh. Élaborant des passerelles avec d’autres disciplines artistiques, elle y développe un langage chorégraphique qui trouve sa source des origines aux évolutions actuelles du hip-hop.
Andrea Peña est une artiste multidisciplinaire dont la pratique créative traverse les champs de l’installation, la chorégraphie et le design. Son approche se distingue par ses chorégraphies riches en vulnérabilité, complexité, et physicalité somatique, qui s’étendent au-delà du simple mouvement, grâce à ses recherches conceptuelles.
COVID-19 : un guide des visiteurs
Le MAC respecte toutes les mesures sanitaires recommandées par le gouvernement du Québec. Les visiteurs sont invités à acheter leur billet en ligne en amont de leur visite et à consulter le guide du visiteur disponible sur le site du Musée.