Pour Sandy Boutin, développer la carrière d’un artiste demande beaucoup de persévérance
Lorsque Sandy Boutin a créé sa maison de disques, Simone Records, il était déjà gérant de Karkwa depuis plusieurs années. Les années d’or de l’industrie de la musique étaient déjà chose du passé et le téléchargement faisait rage. Or, son entreprise se trouvait centrée sur l’enregistrement sonore. « Globalement, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu, je me suis dirigé vers l’industrie du spectacle », confie-t-il en entrevue.
Il s’avère important de développer d’abord et avant tout le marché domestique, estime le fondateur de Simone Records. Toutefois, il ne faut pas négliger l’international et, dans son cas, les grands pays de la francophonie que sont la France, la Belgique et la Suisse. « Le marché domestique reste primordial bien que tous les artistes aspirent à se rendre à l’international, précise-t-il. Il n’existe pas de recette, le taux de succès se situe d’un ou deux artistes qui se démarquent sur dix. » En fait, il suffit d’un succès pour voir les résultats explosés. Mais, si un ou deux artistes réussissent, c’est déjà un bon succès.
Dans cette ère où le numérique a bouleversé l’écoute traditionnelle de la musique, les producteurs doivent s’adapter. Par contre, les technologies ont l’intérêt qu’elles représentent moins d’investissement, aucun besoin d’imprimer 20 000 CD ou 1 000 vinyles dans l’univers dématérialisé. « Les façons d’acheter et de consommer ont changé, mais celles de produire et de distribuer aussi, souligne Sandy Boutin. L’offre est tellement grande et les médias gardent leur importance, il servent de référence, même si les gens n’achètent pas un disque après avoir lu une critique positive. » Une étude réalisée pour le compte de l’ADISQ a démontré que les radios sont encore le vecteur le plus important de découverte.
Développer la carrière d’un artiste demande beaucoup de persévérance, rappelle le fondateur de Simone Records. L’industrie de la musique est une industrie culturelle, toutefois Sandy Boutin veut que ses artistes vivent de leur art. « Dans mon cas, beaucoup de mes artistes ne passent pas à la radio, je développe donc leur carrière par les spectacles. Dans le cas de Karkwa, chaque nouveau disque s’est vendu davantage que le précédent. Si nous nous étions arrêtés au premier, nous n’en serions pas là. » Il faut travailler au cas par cas, estime-t-il, et mettre les énergies aux bons endroits.