![[VIDÉO] Pierre Des Marais, de Danse Danse, se joint au festival de danse de rue JOAT](IMG/logo/arton89137.jpg?1726199893)
[VIDÉO] Pierre Des Marais, de Danse Danse, se joint au festival de danse de rue JOAT
JOAT (Jack of all Trades), festival international de « battles » dédié à la danse de rue, se déroulera du 31 août au 6 septembre 2022. L’événement se déploie principalement autour de la Place des festivals au centre-ville de Montréal, en coprésentation avec Danse Danse. En entrevue, Pierre Des Marais, directeur artistique et général de Danse Danse, discute de cette collaboration et des aléas occasionnés par la pandémie à Danse Danse depuis mars 2020.
Le festival Jack of All Trades véhicule l’idée d’être touche-à-tout, d’exceller peu importe la discipline, de façon éclectique. Il s’agit d’une manifestation culturelle qui réunit la diversité de la street dance avec le hip hop, le popping et le breaking. Auparavant, le festival JOAT avait déjà eu lieu au Bain Saint-Mathieu ainsi qu’en d’autres endroits. Par tradition, il se déroulait au mois de mai, mais avec la rentrée culturelle, le retour en classe, le dernier long week-end de l’été – la fin de semaine de la fête du travail –, et l’appui de la Place des Arts (l’Esplanade), la participation du Club Soda et les démonstrations dans les vitrines du 2-22, les instigateurs et partenaires ont choisi ce nouveau moment du calendrier. Et le festival est voué à prendre de l’ampleur à partir de cette année. « On va le bâtir », avance avec enthousiasme Pierre Des Marais.
Le directeur artistique raconte dans un entretien vidéo qu’il fréquente l’événement depuis 4 ou 5 ans, où il allait voir les battles à différents endroits. « Et je trouve que c’est un univers ! La danse contemporaine, ce n’est pas juste être assis dans un siège, en face du théâtre. C’est vraiment de créer un événement, et c’est exactement ce qu’un battle fait, il crée un événement. C’est hallucinant de voir les gens réagir ! L’idée première, c’est de voir cette compétition, qui en est une d’improvisation, de battlers si on peut dire. Et évidemment, il y a un gagnant et c’est ça qui le rend excitant, et on peut voir comment les gens participent. » Les encouragements et les surprises y allaient d’ailleurs bon train durant la démonstration à l’édifice 2-22, angle Sainte-Catherine et boulevard Saint-Laurent lors de notre passage à la conférence de dévoilement il y a quelques semaines. Sans contredit, une ambiance prometteuse et enlevante pour le JOAT à venir.
À part plusieurs battles (d’accès gratuit d’ailleurs), le festival élargi comprendra plusieurs autres volets, dont une exposition de street art, présentée à la galerie de la Place des Arts, des classes de maîtres ainsi que des ateliers (aussi gratuits) pour les plus jeunes. Le but de l’équipe de Pierre Des Marais : « démocratiser » la danse et pouvoir la répandre davantage. Parallèlement aux concours de danse professionnels et internationaux, des classes de maîtres d’experts du monde entier présenteront en outre aux danseurs d’expérience des ateliers spécialisés de danses dites urbaines. Pour la première fois de son existence dans la métropole, JOAT proposera de plus cette année des battles de beat making. Même concept de compétition, mais cette fois avec des DJs. Ils mettront leurs talents à l’épreuve avec le défi de créer en direct les meilleures instrumentales (les beats dans la culture hip hop).
Les derniers mois, depuis le début de la pandémie, l’équipe de Danse Danse a malheureusement dû composer avec plusieurs annulations de spectacles, à commencer par le Netherlands Dans Theatre au Théâtre Maisonneuve. « Ils ont joué le mardi, le mercredi, et le jeudi à midi, on fermait le théâtre ! raconte Pierre Des Marais. C’est sûr qu’il y a certains projets qu’on avait concoctés qui s’en venaient, comme celui avec l’English National Ballet. Ils arrivaient à 100 personnes sur la route, et on avait 61 musiciens de l’Orchestre Métropolitain, pour faire un "Gisèle" contemporain... Et on a manqué ça. C’est presque impossible à faire revenir parce qu’on avait déjà des commanditaires qui étaient pour aider dans les transports, etc. » déplore-t-il. Danse Danse croit que la troupe pourrait toutefois revenir au Québec avec une autre proposition dans l’avenir.
« Nous chez Danse Danse, on essaie chaque année d’avoir un ou deux projets hors normes. On l’a l’année prochaine avec les deux [spectacles de la troupe] Pina Bausch. On ouvre [également la saison 2022-2023] avec L’École des sables, une compagnie sénégalaise. C’est la première fois qu’il existe un "Sacre du printemps" qui est fait en dehors de Pina Bausch, qu’ils acceptent que ce soit fait, puis ensuite on fait "Palermo Palermo" avec la compagnie Pina Bausch », annonce le directeur artistique et général. Particulièrement en période de pandémie, l’homme souligne qu’il faut « être agile » dans le genre d’entreprise qu’il dirige. Par infolettres, Danse Danse a notamment gardé contact avec son public de fidèles abonnés. Évidemment, plusieurs pièces n’ont jamais été présentées, « c’est le grand malheur », regrette profondément Pierre Des Marais.
Gardant son optimisme cependant, autant professionnel que personnel, le leader de Danse Danse vise maintenant sa 25e édition pour l’automne 2022 et l’hiver 2023 : « Je suis comme un Jack of all trades, la danse contemporaine n’est pas limitée à ceci ou à cela, c’est très vaste ».