Kimberly Glanny allie pratique sportive et jeu vidéo avec sa plateforme Sportyplay
Passionnée par la pratique de l’athlétisme et des sports en général depuis son plus jeune âge, Kimberly Glanny s’est donnée pour mission de transmettre cet amour au grand public via les nouvelles technologies. Alors qu’elle étudiait à l’École de management du Sport (AMOS) à Paris, l’entrepreneure martiniquaise s’est rendue compte qu’elle avait perdu la motivation de pratiquer l’activité physique, un trouble qu’elle cherche aujourd’hui à prévenir via sa plateforme, Sportyplay. Le Lien MULTIMÉDIA l’a rencontrée au dernier événement MTL connecte, où elle faisait partie de la délégation française invitée par le Printemps numérique.
« Pendant ma première année d’études à AMOS, j’ai réalisé que je n’avais ni le temps ni l’envie de faire du sport, alors que j’en faisais depuis le berceau, se souvient Kimberly Glanny. J’ai téléchargé des applications d’entraînement sportif pour compenser, mais elles ne me convenaient pas, parce que je ne pouvais pas savoir si j’exécutais bien les mouvements ou non. Finalement, dans un de mes cours d’entrepreneuriat en 2020, on devait “brainstormer” sur des idées d’entreprise et, au fur et à mesure, j’ai développé un projet qui deviendrait Sportiplay. »
La jeune femme d’affaires a donc conçu son entreprise dans l’optique de raviver cette passion qu’elle avait perdue, submergée par la charge mentale suscitée par le mode de vie académique. Consciente du potentiel et de la portée des nouvelles technologies, Kimberly Glanny a décidé d’y intégrer également une autre de ses passions : le jeu vidéo. « Sportiplay est une plateforme qui crée des expériences mélangeant jeu vidéo et sport, de façon à ce que les deux médiums puissent se réunir et motiver l’utilisateur à faire de l’activité physique régulièrement. »
Active depuis un peu plus d’un an, la société de Kimberly Glanny a été établie grâce à l’apport de plusieurs partenaires, dont entre autres la branche martiniquaise de La French Tech Tremplin, l’incubateur Le Village by CA ainsi que l’AMOS. Leur soutien a permis à l’entrepreneure et à ses collègues de lancer le développement d’un jeu mobile, « Kim’s Odyssey » (KIM pour Keep in Movement), exploitant l’intelligence artificielle pour encourager la performance physique de ses utilisateurs.
« Le jeu va utiliser un capteur de mouvements alimenté par l’IA, directement intégré à la caméra du téléphone, précise Kimberly Glanny. Celle-ci va donc détecter nos mouvements, déterminer si on les reproduit bien ou pas, nous donner des points en conséquence et nous positionner dans un classement multijoueur. » En plus de permettre à chaque joueur individuel de s’entraîner comme bon lui semble, Sportyplay organise aussi des activités de groupe, où tous les participants sont conviés à pratiquer une série de mouvements projetés sur un écran interactif.
« Le sport est une activité physique et non pas que virtuelle, maintient la fondatrice. Alors, pour rendre la chose plus réelle, on a créé un système d’animation et d’événements dans des écoles, des mairies et des entreprises. Nous utilisons une technologie d’écran interactif qu’on peut déplacer et installer n’importe-où, sur lequel on peut projeter et animer des jeux pour faire bouger tout un groupe. »
Kimberly Glanny reconnaît que les jeux vidéo encourageant la pratique sportive sont monnaie courante, mais elle défend aussi que l’intérêt de Sportyplay repose sur son accessibilité accrue. « Aujourd’hui, tout le monde a un téléphone et notre service n’impose pas au client de dépenser 300 $ ou plus pour une console, assure-t-elle. On veut vraiment rendre le sport et l’activité physique accessible à tous, sans contraintes de budget ou d’achat au niveau géographique. »
Enfin, d’ici à ce que « Kim’s Odyssey » soit prêt, à la fin de 2025, Kimberly Glanny travaille à la construction de sa communauté, pour que le lancement soit réussi. « On va se déployer dans un premier temps en Martinique au niveau événementiel, puis on essaiera de développer nos activités partout dans les Caraïbes. En outre, on a aussi pour objectif le succès mondial de notre jeu “digital”, rien de moins ! »
Entrevue menée par Marie-Hélène Brousseau