Les Journées communautaires de Fierté Montréal rassemblent la communauté, estime Me Marie-Michelle Grenier
Avocate de formation, Marie-Michelle Grenier a commencé sa carrière comme substitut du procureur général au bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales. Après 10 ans à ce poste, elle fait de la défense dans le nord du Québec. Depuis 2022, elle occupe le poste d’avocate en protection de la jeunesse au CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue. « J’adore ça. J’ai l’impression que je fais du bien, puis j’aide des enfants. Il y a pire que ça dans la vie », confie-t-elle à Qui fait Quoi / Le Lien MULTIMÉDIA en marge du lancement de la programmation du Festival Fierté Montréal.
Elle entreprend son parcours transitoire en 2018. Il ne s’agit pas d’une lubie, explique-t-elle. « Ça remonte à mon adolescence, confie-t-elle. Mais, dans les années 1980, on parlait plutôt de problème de santé mentale. À cette époque, je faisais beaucoup de sports. J’ai joué dans les juniors majeurs, mais j’aurais mieux aimé faire du patinage artistique. »
Vivre sa transition en région a été plus facile qu’elle ne le croyait. Au départ, elle pensait quitter le secteur du Nord, alors qu’elle travaillait dans les communautés autochtones et qu’elle défendait des personnes criminalisées. Elle est allée voir le procureur de la couronne pour lui en parler et il lui a dit : « Bien, si un procureur n’accepte pas votre transition, on va le changer de circuit ». Et lorsqu’elle parlait à ses clients, ils lui demandaient « Es-tu heureuse ? Oui, mais, Marie-Michelle, à quelle heure je vais sortir de prison ? ». « J’ai l’impression qu’en région, c’est plus facile, dit-elle. J’ai été très très bien accueillie dans le milieu juridique, puis dans ma communauté, puis je suis dans le nord, puis je ne bouge pas de Rouyn-Noranda… sauf pour Fierté Montréal, dont elle est secrétaire du C.A. depuis le 8 décembre 2023. Em outre, elle assume bénévolement la présidence du C.A. de l’Aide aux trans du Québec (ATQ) depuis le mois d’août 2021 et est membre du comité Comité consultatif LGBT au Barreau du Québec.
Lors du dévoilement de la programmation du festival, elle a expliqué l’impact des Journées communautaires, qui se dérouleront cette année les 9 et 10 août sur la rue Sainte-Catherine Est, dans le Village. Cette année, les organisateurs attendent près de 200 organismes communautaires 2SLGBTQIA+, institutions publiques nationales et internationales, associations syndicales et entreprises, un record.
« Les Journées communautaires ont beaucoup d’importance, encore plus cette année, car nous souhaitons nous réunir. Vous en avez sûrement entendu parler, il existe quelques petits soucis au sein de la communauté. Nous, ce que nous voulons, c’est aider les gens. »
Me Marie-Michelle Grenier fait référence aux activistes propalestiniens qui ont manifesté cette année lors d’autres défilés de la fierté au Canada, accusant les organisateurs de ceux-ci d’accepter du financement d’entreprises faisant affaire avec Israël.
« Se promener pendant les Journées communautaires s’avère très sécuritaire et tous les organismes LGBT sont présents. Les gens viennent se promener pendant ces deux journées et se sentir à l’aise. C’est un endroit rassembleur. Personnellement, après mes premières Journées communautaires, j’ai pu rassurer mon entourage en leur montrant combien les gens étaient heureux. »