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    Véronique Pascal traduit et interprète « Couper » de Duncan J. Graham au Prospero Couper. Photo: Fanny Migneault-Lecavalier

    Véronique Pascal traduit et interprète « Couper » de Duncan J. Graham au Prospero

    24 mars 2023, 07h30
         |      Article rédigé par Constance Biron     

    Une agente de bord est poursuivie sans relâche par un homme mystérieux. Enfin, elle décide de lui faire face, peu importe les conséquences. Entrelacé d’anecdotes, de moments comiques, mis en scène par Marc-André Thibault, interprété et traduit du texte original de Duncan J. Graham par Véronique Pascal, « Couper » joue avec l’horreur et le suspense en moins d’une heure. Véronique Pascal en raconte davantage en entrevue avec Qui fait Quoi/Lien MULTIMÉDIA.

    L’idée de monter « Couper » vient de Patrick Rozon du Zoofest, qui l’avait vue à Édinbourg lors du Edinburgh Festival. Ce moment a coïncidé avec une pièce montée par « Les compagnons baroques », compagnie de théâtre dont fait partie Véronique Pascal. Il lui parle donc de « Cut » de Duncan J. Graham, en lui suggérant d’en faire quelque chose. Le temps passe, Véronique Pascal travaille à Juste pour rire, le projet est mis sur la glace longtemps. Puis, le Théâtre Prospero lui réouvre la porte.

    La pièce est courte. Comptant environ trente pages dans sa langue originale, le texte est extrêmement efficace, explique Véronique Pascal. « Ce sont des mini phrases. Et en français, ça peut être difficile d’avoir cette même efficacité. Il a fallu retrouver le souffle. Puis après le niveau de langue, qui n’est pas un niveau purement langue parlée dans du réalisme, il y a quelque chose qui se trouve dans l’ordre du parler quotidien, mais un peu plus soutenu. Comme si le personnage choisissait des mots précis. Par moments, il fallait soulever un peu la langue. J’ai eu besoin d’un accompagnement pour respecter le rythme et amener cette langue ailleurs qu’au simple niveau de langue parlée. J’ai pour cela travaillé avec Mathieu Leroux, qui signe la dramaturgie de la pièce, sur les dernières versions. »

    Il faut savoir que Véronique Pascal a produit plusieurs versions de « Couper ». « J’ai lu le texte en 2016 environ, et dès que je l’ai eu, j’ai commencé à écrire des versions. Je suis un peu zélée, je pense que j’en suis à ma 10e version. Ça a dormi entre-temps, pendant 4-5 mois. Je la ressors, j’en discute, j’ai fait un atelier où on a réfléchi sur la traduction. Ça a été plusieurs petits rushs jusqu’à aujourd’hui. Comme le texte original est très court, on dirait que tu peux encore plus t’attarder aux microdétails. Ça peut devenir obsessif. Si c’était plus long, je crois que j’aurais lâché prise. »

    Le texte d’origine provient de l’auteur Duncan J. Graham, qui, avec l’actrice Shannon Rush, se spécialise dans l’écriture de plateau. « Cut » est certes signé par Duncan J. Graham, mais sans être une écriture masculine sur une interprétation féminine puisqu’ils ont cherché ensemble. L’univers intérieur du personnage est grandement amené par l’actrice. L’auteur est très sensible, raconte Véronique Pascale. Étant anthropologue de formation, il est sensible par rapport au travail des comédiens, à la recherche.

    Marc-André Thibault signe la mise en scène de cette adaptation et dès le départ, Véronique Pascale raconte avoir pensé à lui. « La pièce est tellement dense, j’avais besoin d’un metteur en scène pour me grounder sur des accises concrètes. J’avais un instinct pour le personnage : je voulais que personne ne puisse se dire qu’elle fait peur, qu’elle est folle. Elle n’est pas folle, elle traverse cette étape, il y a beaucoup de bienveillance en elle. J’avais besoin de quelqu’un qui me ramène à des trucs très concrets, constamment, vu que la pièce ouvre plusieurs portes. »

    Marc-André Thibault travaille beaucoup sur le réalisme, explique Véronique Pascal. Avec « Couper », il a pu prendre cette opportunité pour s’ouvrir dans des espaces instinctifs qu’un créateur peut avoir. « Il a été un super chef d’orchestre. C’est pas évident de prendre des décisions qui ont l’air d’avoir pas de bon sang, mais qui finalement avec du travail peuvent être accomplies ; créer telle image, telle ambiance. C’était aussi intéressant les discussions qu’on a eues, on a vraiment fait une démarche de rencontre dans le projet, à essayer de trouver les meilleures façons de passer des messages. Donc au-delà de l’aventure, finalement, j’ai l’impression qu’on a grandi. »

    Bien qu’étant un suspense, la pièce n’est pas sombre tout le temps. C’est une représentation fidèle de la vie. Quand quelqu’un vit des émotions difficiles, il y aura un moment dans la journée qui va faire rire. C’est rarement un seul long flux. En général, ça varie, au lieu d’être un long continuum de tensions.

    « Il y a quelque chose de très énigmatique dans le texte, explique Véronique Pascal. C’est ce qui m’attirait. Chaque fois que je le relis, j’en tire un sens nouveau. Je trouve que c’est une qualité quand on continue de trouver d’autres épaisseurs possibles. Selon les soirs aussi c’est différent ! Parfois il y a un "swing" de drôleries qui ne sont pas là d’autres soirs. J’ai l’impression que ça nous fait du bien à travers cette traversée. Dès qu’il y a un petit quelque chose dans l’oeil qui change pour l’interprète, tout d’un coup, ça fait comme une petite pause de cette tension. C’est agréable aussi de changer de registre, pas juste rester dans le tendu. Elle-même [la protagoniste], à travers son chemin, ça se peut qu’elle trouve ça absurde ! À l’intérieur d’une journée, moi je sais que même si je suis stressée, je vais être capable de prendre du recul et me dire que c’est ridicule avant de revenir dans mon stress. Je trouve ça intéressant que les gens attrapent ces petites cordes. Ça fait du bien. Comme spectatrice aussi c’est agréable, moi je rirais aussi. »

    Bien qu’il est écrit que « Couper » est un solo, Véronique Pascal insiste sur le fait que le sentiment n’est pas celui-là, en raison de tout le travail réalisé par l’équipe. Cependant, chaque projet a ses défis, rappelle-t-elle. Le sien était l’espace. Longtemps, ses répétitions se déroulaient dans un espace vide, sans spectateurs, sans structure. Elle enchaînait, mais c’était le vide. L’idée du metteur en scène était de créer quelque chose de très englobant pour les spectateurs, pour elle et pour les machinistes. Pendant la période de répétitions, elle avançait, et ils allaient voir.

    « Mais à partir du moment où on a eu une résidence, où on a pu travailler dans la structure, il a fallu que j’intègre ça dans mon travail. Quand je travaillais dans une pièce vide, c’était un effort d’imaginaire et tu sens comme interprète une responsabilité de remplir ce qui n’existe pas. Donc, avoir tout autour de moi j’avais juste besoin d’être vraiment précise. Sans être sans effort, c’était plus ciselé. Je laisse la machine se déployer. Alors qu’au début, je ne savais pas ce que ça allait être, donc c’était dur de jauger ce que ça allait me demander comme énergie », conclut Véronique Pascal.

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