« Il y a des hommes, mon enfant, qui sèment les ruines et la peine sans même un frisson de gêne. Leur ombre s’est posée sur notre petite ville. » Ainsi s’adresse une grand-mère à une fillette pour lui raconter la tragédie dans laquelle elles ont péri, le 6 juillet 2013 à Mégantic.
L’essayiste Anne-Marie Saint-Cerny a choisi ces deux personnages pour raconter ce conte capitaliste des temps modernes illustré avec soin par Christian Quesnel. Qui sont les vrais coupables de cette tragédie qui a fauché 47 vies ? Comment un train de 72 citernes transportant du pétrole hautement inflammable pouvait-il être opéré par un seul homme ?
Pour trouver les fautifs, il faut se rendre chez les investisseurs de Wall Street et les conglomérats du pétrole, dans les champs de producteurs cowboys d’or noir au Dakota et au sein d’une classe politique complaisante. Le drame a frappé une population qui s’est ensuite trouvée à la merci de promoteurs locaux et d’intérêts financiers loin d’être toujours bien intentionnés.
Le train est parti du Dakota du Nord aux États-Unis. « Mais c’est si loin de chez nous… » s’étonne la petite-fille. « L’haleine perverse du pétrole affecte la planète entière mon enfant », lui répond la grand-mère…
Dépassant largement le fait divers, cette tragédie est un troublant exemple de stratégie du choc. Inspirée de l’essai « Mégantic ». Une tragédie annoncée, la bande dessinée « Mégantic, un train dans la nuit » met en image les terribles événements et la quête des fautifs.
« Mégantic, un train dans la nuit » (978-2-89719-728-5)
- Éditions Écosociété – Collection Ricochets
- 96 pages – couleurs
- En librairie le 25 août 2021
- ecosociete.org