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    Antoine Normand dénonce l’exploitation sexuelle des enfants en ligne par l’intermédiaire du deepfake Antoine Normand (BlueBear). Photo: Oriane Morriet

    Antoine Normand dénonce l’exploitation sexuelle des enfants en ligne par l’intermédiaire du deepfake

    7 décembre 2019, 06h04
         |      Article rédigé par Oriane Morriet     

    Intitulée « Reconnaissance visuelle de contenus, images et vidéos : tendances actuelles », l’intervention d’Antoine Normand à l’occasion de la Journée Techno sur la Désinformation à l’ère de l’intelligence artificielle au CRIM portait sur un sujet pour le moins sensible : l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Suite à une mise au point lexicale, puis à un historique de l’exploitation sexuelle des enfants sur le Web, le conférencier s’est livré à une explication détaillée des tendances actuelles en matière de deepfake à caractère pornographique. Compte rendu de l’intervention d’Antoine Normand, PDG de BlueBear, pour en apprendre plus sur l’exploitation sexuelle des enfants en ligne par l’intermédiaire du deepfake.

    Entreprise de développement de logiciels basée au Canada, BlueBear fournit au corps policier un outil informatique permettant d’analyser des contenus visuels — images et vidéos — à caractère illégal, violent ou sexuel afin de répliquer les décisions judiciaires prises par le passé pour le même type de contenus. Le but d’un tel outil ? Permettre aux agents de traiter en un temps record de grandes quantités de matériel. « Cela permet d’une part de réduire l’exposition des êtres humains face à des contenus difficiles à voir et d’autre part d’économiser des ressources humaines par rapport à la masse de contenus à traiter », commente Antoine Normand.

    La collaboration de BlueBear avec la police en matière de contenus vidéo pornographiques rend Antoine Normand particulièrement apte à parler de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. En introduction de son intervention, le conférencier souhaite ainsi faire une mise au point lexicale. Si en 2004, le Code criminel canadien qualifie les contenus sexuels impliquant des enfants de pornographie juvénile, Antoine Normand rappelle que depuis 2010, les experts en la matière s’accordent pour dire que cette nomenclature n’est pas adaptée. « Il ne s’agit pas de pornographie juvénile, mais bien de matériel d’exploitation sexuelle d’enfants », affirme-t-il.

    En guise d’historique de l’exploitation sexuelle d’enfants, Antoine Normand donne quelques chiffres officiels. Au début des années 2010, on dénombre que 5 à 10% des hommes témoignent d’un intérêt sexuel pour les moins de 18 ans. « Seule une faible proportion de ces hommes passe toutefois à l’acte en téléchargeant du matériel pornographique impliquant des enfants », précise-t-il toutefois. Avec la diminution du coût de stockage de données, se multiplient toutefois les quantités d’images à caractère pornographique saisis chez les individus appréhendés par la police. Les chiffres sont parlants : avant 2015, c’est 25 à 50 000 images saisies par individu arrêté ; actuellement, c’est 1,5 million.

    Antoine Normand fait remarquer que les enfants victimes d’abus sexuels sont de plus en plus jeunes. « On rapporte actuellement que des bébés se font abuser sexuellement », déplore-t-il. Certains contenus sont aussi auto-générés par des adolescents pour le shaming, une pratique reposant sur le partage d’images afin de porter atteinte à la réputation d’un individu. « Depuis l’arrivée d’Internet, on assiste aussi à un nouveau phénomène : l’abus d’enfants en direct. Les gens payent un service de connexion à distance via une plateforme de diffusion afin d’assister en direct à un abus d’enfant », explique le PDG de BlueBear. Non enregistrée, la vidéo ne laisse aucune trace, ce qui avantage les criminels.

    Selon Antoine Normand, le deepfake amène la criminalité pornographique à se structurer. Le nombre de groupes organisés criminels augmente. « Le problème, c’est que pour entrer dans ces groupes, l’individu doit fournir du matériel inédit. Pour ce faire, il peut autoproduire, il peut sous-contracter ou il peut modifier des images existantes », explique-t-il. Ce dernier cas de figure est ce qu’on appelle le deepfake. À partir des années 2015, apparait un certain nombre de sites dédiés à l’aspiration de photos représentant des enfants, celles que les parents postent innocemment sur les réseaux sociaux, par exemple. Les visages des enfants sont alors prélevés des photos et appliqués sur de nouvelles images à caractère pornographique.

    Antoine Normand relève également un certain nombre de programmes détournés dans le but de créer des images ou vidéos à caractère pornographique : FaceApp qui vieillit ou rajeunit le visage, DeepNude qui enlève les vêtements, Zao AI qui colle sur une vidéo un visage provenant d’une photo. « Ce qui est en explosion actuellement, c’est les GIF ou les PNG animés. Il y a aussi l’utilisation de réseaux encryptés à caractère commercial — Zoom ou Discord, par exemple — ainsi que la production de vidéo à partir de poupées créées sur mesure », ajoute le PDG de BlueBear. « Sur les vidéos, il est souvent difficile de déterminer s’il s’agit d’une poupée ou d’une personne réelle », conclut Antoine Normand.

    Afin de déterminer s’il s’agit d’images modifiées, il est toutefois possible d’utiliser le site public www.fotoforensics.com, qui analyse le bruit d’une image pour déterminer où les modifications ont été réalisées.

    Cet article figurera dans le Guide de l’industrie: : INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, un ouvrage de référence unique pour comprendre les rouages de l’industrie québécoise de l’intelligence artificielle : ses entreprises, ses personnalités, les grands centres de recherche, les processus, les marchés, les considérations économiques, éthiques, ses forces et les défis qui l’animent.

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