L’artiste mexicaine Sonia Bustos dansera « Je ne vais pas inonder la mer » au MAI

« Ma mère est partie accompagnée par la première pleine lune de l’automne. Ma grand-mère est partie accompagnée des dernières fleurs de jacaranda du printemps. »

« Je ne vais pas inonder la mer » est une élégie dansée qui aborde le rapport aux mères et la part d’héritage en jeu dans la construction de la féminité. Pour composer ce solo, la chorégraphe et interprète mexicaine Sonia Bustos a puisé matière dans son histoire personnelle et dans sa quête identitaire marquées par le poids du deuil de sa mère et de sa grand-mère. Au confluent des questions sur la condition féminine, la filiation et la mémoire, l’artiste explore dans sa danse théâtrale les phénomènes de réminiscence en mobilisant les cinq sens. Nourriture, musique, évocation des mœurs, des croyances et des rites viennent nourrir cette création viscérale.

Le titre fait référence aux mots thérapeutiques qui ont été transmis à Sonia Bustos pendant le processus de deuil de sa mère, décédée lorsque Sonia avait vingt ans : « Tu ne vas pas inonder la mer de tes larmes ». En d’autres termes, il n’y a pas de honte à pleurer. C’est une partie inévitable, voire nécessaire, du deuil.

Sonia Bustos explore dans cette performance solo un mélange complexe de douleur, de tristesse et de célébrations joyeuses de la vie de deux femmes formidables, dans le cadre de son propre processus de deuil profondément personnel. En même temps, il touchera le cœur - et les cinq sens - de quiconque a déjà souffert, ou craint de souffrir de la perte d’êtres chers.

En se plongeant dans les souvenirs de ses ancêtres maternels, l’héritage mexicain de Sonia Bustos apparaît comme une présence vitale. « La nature de ma relation avec ma mère et ma grand-mère a naturellement fait surgir de nombreux codes mexicains : la musique, la nourriture et les rituels » explique Sonia.

De manière inhabituelle pour un spectacle de danse, Sonia a travaillé avec une conseillère olfactive, la parfumeuse et artiste interdisciplinaire Dana El Marsi, dans sa volonté de créer une expérience entièrement sensorielle.

« Je voulais créer un projet qui fasse vraiment appel à nos cinq sens », explique Sonia, « car nos sens sont intimement liés à la façon dont nous créons des souvenirs ».

Parmi ces cinq sens, nos organes de la vue et de l’ouïe seront inondés par les mouvements vifs et émotionnellement viscéraux de Sonia, et par la musique traditionnelle, souvent festive, jouée en direct par les quatre musicien·nes (Eloisa Reséndiz, Valeria De Marre, Charles Cantin, Víctor Zamudio) sur scène.

« J’évoque deux types de musique traditionnelle dans le projet : Canto Cardenche et Son Jarocho », explique Sonia. « Le Son Jarocho est originaire du sud-est du Mexique et c’est une musique qui rassemble les gens. Dans les villages, ce type de musique est très présent lors des festivités, qu’il s’agisse d’une fête ou d’un enterrement. Cette musique fait partie du tissu social des communautés de cette région. Pour moi, cela raconte l’histoire de la façon dont nous nous accompagnons les uns les autres, dont nous vivons les choses ensemble, dont nous nous soutenons les uns les autres. » (Deux des musiciennes, Eloisa Reséndiz et Valeria De Marre, proposeront un atelier sur le Son Jarocho le 8 mai).

Quant à nos sens du toucher, de l’odorat et du goût, Sonia et Dana nous entraînent dans leur monde grâce à des éléments tels que l’odeur de la nourriture, des fleurs et du café de olla, un café mexicain aux épices que Sonia sert au public lors d’un rituel de commémoration et d’union. « L’odorat est l’un des sens que j’associe le plus à ma mère et à ma grand-mère. Il était très important pour moi de l’inclure dans la pièce. Cela crée une ambiance de souvenir et c’est un fil conducteur tout au long de la pièce. »

Aussi personnel que soit le spectacle de Sonia Bustos, « Je ne vais pas inonder la mer comporte également des éléments de l’engagement politique et social qui a été une constante dans son travail. Dans sa dernière œuvre, Sonia rend hommage à la ténacité et à la détermination avec lesquelles sa mère et sa grand-mère ont lutté pour leur liberté, leur bonheur et leur place dans les attitudes hautement patriarcales qui régnaient dans la ville de Mexico.

« Je ne vais pas inonder la mer »

• Chorégraphe et interprète : Sonia Bustos
• Musicien·ne·s : Eloisa Reséndiz, Valeria De Marre, Charles Cantin, Víctor Zamudio
• Conseillère artistique : Angélique Willkie
• Répétiteur : Neil Sochasky
• Dramaturge : Ilya Krouglikov
• Conception sonore : Aurélien Tomasi
• Compositeurs : Maxime Ethier, Aurélien Tomasi
• Conseillère olfactive : Dana El Marsi
• Conception d’éclairages et direction technique : Catherine FP
• Coordination de projet : Constance Aubry
• Depuis les premières étapes de création, ce projet a reçu le soutien de : Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts de Montréal, MAI (Montréal, arts interculturels)
• Le projet a également bénéficié des résidences à : Centre de Création O Vertigo, Studio 303, Circuit-Est/Nyata-Nyata, Département de Danse de l’UQÀM, Maisons de la culture Plateau-Mont-Royal, Notre-Dame-des-Grâces, Janine Sutto
• Performances : 15–18 mai, 19h30. Performance (avec service de garde d’enfants) : 18 mai, 14h
• Lieu de présentation : MAI (Montréal, arts interculturels) - 3680, rue Jeanne-Mance, Montréal
• Billets : Régulier : 28 $ ; Réduit : 22 $ ; Voisins-es : 22 $ ; Juniors et Groupes : 16 $. Samedi petit-prix : 20 $ ; Accompagnateurs-trices : 0 $ ; Passeport 4/4 : 68 $
• Info : www.m-a-i.qc.ca/billetterie - 514 982-3386

Activités parallèles :

Oreillers Vibrotactiles

• Des oreillers vibrotactiles seront mis à la disposition des membres du public pour leur permettre d’accéder à la production sonore sous forme de vibrations directes. Chaque oreiller est équipé d’un transducteur qui produit à la fois le son et la vibration qui l’accompagne. Un transducteur est un dispositif électronique qui convertit l’énergie d’une forme à une autre. Ces oreillers convertissent donc l’énergie du son en une expérience vibratoire améliorée. Les oreillers sont souples et peuvent être portés dans les bras, placés dans le dos, sous les pieds ou à l’endroit le plus confortable pour la personne qui l’utilise. Les oreillers sont disponibles en quantité limitée, priorité aux personnes sourdes et malentendantes. Disponible à chaque représentation.

Samedi 18 mai à 14h : Service de garde d’enfants offert pendant la représentation. Destiné aux enfants de 3 à 8 ans

• Offert gratuitement aux détenteurs·trices de billets pour la représentation du 18 mai à 14h
  Inscription requise via le formulaire : forms.gle/GWnR3TE5fB8yHMG97
• Lors de la garde d’enfants, un atelier de musique sera offert par l’artiste Sergio Barrenechea. Percussionniste de métier, Sergio Barrenechea propose aux enfants un atelier participatif où il leur fait découvrir des rythmes, des pays et de nouveaux instruments qui résonnent avec la performance de Sonia Bustos.

Mercredi 8 mai à 19h : Atelier d’initiation à la danse traditionnelle du sud-est du Mexique

• Le prix de l’atelier inclut un billet pour le spectacle Je ne vais pas inonder la mer de l’artiste mexicaine Sonia Bustos pour la date de votre choix (15, 16, 17, 18 mai à 19h30 et 18 mai à 14h).
• Atelier d’initiation à la danse traditionnelle du sud-est du Mexique (podorythmie) offert par les artistes Eloisa Reséndiz et Valeria De Marre. Cet atelier a pour objectif de développer les rythmes de base du Son Jarocho. Venez découvrir cette danse percussive qui fait partie de la fête communautaire nommée Fandango !
• Âge : 16 ans et +
• Durée : 1h30
• Langues : français et espagnol
• Pré-requis : Aucun !
• Apportez des souliers de podorythmie (claquettes, flamenco, zapateado, etc.) si vous en avez !
• Prix : 22 $ (atelier + spectacle)
• Inscription : m-a-i.tuxedobillet.com/main/initiation-danse-traditionnelle