Art Souterrain présentera pour sa 13e année consécutive, le Festival Art souterrain du 20 février au 14 mars 2021. C’est au coeur de Montréal que pas moins de 36 artistes et interprètes présenteront, pendant 24 jours, des oeuvres et performances d’art contemporain autour du thème de la Chronométrie.
Les oeuvres sélectionnées par les 2 commissaires, Nathalie Bachand (Canada) et Dulce Pinzon (Mexique) seront accessibles dans les espaces publics sécuritaires de la ville souterraine de Montréal en tout temps et gratuitement et ce même si la ville venait à être en zone rouge.
L’art comme un remède à la pandémie
Tous ont été, d’une manière ou d’une autre, touchés par la pandémie. Art Souterrain souhaite transformer cette période en opportunité pour réinventer l’expérience du Festival Art Souterrain. En plus des oeuvres traditionnellement installées dans les espaces publics, une signalétique adaptée permettra de respecter la distanciation sociale ainsi que les normes sanitaires en tout temps, garantissant ainsi la tenue du festival même si la ville de Montréal venait à être en zone rouge. En parallèle, cette 13e édition du Festival Art Souterrain prendra un tournant numérique qui renforcera sa mission de démocratisation de l’art en venant à la rencontre des québécois, leur permettant de vivre le festival au coeur de leur foyer.
Une édition sous le thème de la chronométrie
Produire, réinventer, communiquer, rire et aimer dans un balancement de plus en plus rapide, tel est le mantra d’une modernité qui n’a de cesse de rétrécir notre temps. Aussi, tout va de plus en plus vite et chaque unité de temps concentre toujours plus d’actions, de sensations et d’événements. Il nous est né de cette fuite en avant de nouveaux réflexes comportementaux ayant pour conséquence des relations éphémères et des habitudes d’immédiateté. Notre époque s’est-elle empêtrée dans les fils de sa propre vitesse ? La chronométrie est-elle une voie sans issue ou constitue-t-elle une reconfiguration des relations humaines qu’il nous faut étreindre ? Dans un cas comme dans l’autre ne serions-nous pas au seuil d’une nouvelle ère ?
Cette dualité entre l’équilibre de l’homme dans son écosystème et la pression de notre consommation de temps est un enjeu auquel les artistes de la 13e édition du festival art souterrain essaient de répondre.
Une identité visuelle qui interroge
Cette année encore, Art Souterrain collabore avec le studio de design Paprika pour ses communications visuelles. Avec la volonté de capturer et synthétiser la trace du temps qui passe, sur un fruit au premier abord commun et accessible, l’affiche questionne notre rapport au temps et à l’urgence de consommer avant péremption. Parfois qui passe vite ; parfois bien long ; parfois perdu... Le temps comme notion s’attache aussi aux moments que nous vivons. La banane illustre alors un moyen de mesurer le temps de façon très aléatoire, alors que le fond argenté, clinique et scientifique de l’affiche fait échos aux instruments de mesure de précision, et finalement à la chronométrie. Notre société basée sur celle-ci, impose une productivité dont la mesure du temps est toujours plus rapide, quitte à dévaster tout un écosystème. En s’infiltrant dans des gestes aussi banals que de manger une banane, la chronométrie interroge notre façon de vivre. Après tout le temps n’est-il pas ce qui nous unit de la naissance au trépas ?
Les commissaires de la 13e édition
Nathalie Bachand est autrice et commissaire indépendante. Elle s’intéresse aux problématiques du numérique et à ses conditions d’émergence dans l’art contemporain. Parmi ses commissariats on retrouve le projet de 32 expositions, regroupant 50 artistes, « Un million d’horizons » du réseau Accès culture pour le 375e de Montréal qui avait lieu à l’été 2017 ; et l’oeuvre interactive « Seuils » de l’artiste montréalais Michel de Broin dans l’espace Âjagemô du Conseil des arts du Canada à l’hiver 2019. Plus récemment, son exposition « The Dead Web – La fin », initialement présentée à Eastern Bloc à Montréal, a été coproduite par Molior en Europe : au Mirage Festival à Lyon, au Mapping Festival à Genève, et au Ludwig Museum à Budapest, en co-commissariat avec Béla Tamás Kónya. Elle est également co-commissaire de la triennale EIM et chargée de projet pour Sporobole, centre en art actuel.
Dulce Pinzón est née à Mexico en 1974. Elle a étudié en communications à l’Université de Las Américas Puebla et la photographie à l’Université d’Indiana en Pennsylvanie. Elle a déménagé à New-York en 1995 et a étudié au Centre International de la Photographie. Elle vit et travaille à Puebla, Mexico et à New-York.
Son travail est influencé par des sentiments de nostalgie, des questions d’identité, et des frustrations politiques et culturelles. Le but qu’elle poursuit à travers son activisme artistique est la consommation culturelle, la personnalisation, et l’intervention. Parmi ces projets nous retrouvons : « Viviendo En El Gabacho », « Loteria », « Multiracial » et « Real Stories of Superheroes ». Son travail a été publié et exposé au Mexique, aux États-Unis, en Australie, en Argentine et en Europe.