
Des médecins, professionnels et experts de la santé lancent un appel au gouvernement du Québec l’enjoignant à rendre le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés ou les lieux publics achalandés afin de limiter les dégâts d’une deuxième vague d’infections de la COVID-19.
« En attendant l’élaboration d’un vaccin, tout doit être mis en oeuvre pour éviter une deuxième vague potentiellement aussi meurtrière pour la population que éprouvante pour le milieu de la santé. Le port du masque généralisé est une mesure peu coûteuse, sans risque et qui peut réduire grandement le risque de contamination lors de contacts contagieux », explique Dre Nimâ Machouf, épidémiologiste à la Clinique médicale urbaine du Quartier latin.
C’est pourquoi près de 30 médecins, professionnels et experts en santé appellent le gouvernement à rendre le port du masque pour les plus de 12 ans dans les lieux publics fermés et dans tout espace public extérieur où la distanciation physique est difficile ou impossible à réaliser. S’ils saluent les efforts du gouvernement pour encourager le port du masque depuis un mois - un exercice qui a indubitablement porté fruit -, ils rappellent néanmoins que celui-ci doit devenir généralisé pour être efficace.
« En effet, en attendant l’élaboration d’un vaccin, le masque est maintenant reconnu comme un outil essentiel pour retrouver un peu de normalité dans nos vies et de renouer avec les gens et les activités qu’on aime », indique Karl Weiss, microbiologiste-infectiologue Hôpital général juif, président Association des microbiologistes infectiologues du Québec.
Le masque : une efficacité démontrée
Après six mois d’observation, l’OMS, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain ainsi qu’un groupe d’experts de Yale ont tous dévoilé de nouvelles études qui prouvent que le le port du masque obligatoire dans les lieux fermés réduit considérablement la propagation de la COVID-19.
Il est temps d’écouter la science. Selon les simulations d’une étude multinationale, 80 % de la population doit porter le masque pour qu’il soit assez efficace pour battre ou contenir la COVID-19 (Source : Universal Masking is Urgent in the COVID-19 Pandemic : SEIR and Agent Based Models, Empirical Validation, Policy Recommendations. 2020).
« Au-delà des chiffres, le port du masque obligatoire, c’est aussi la reconnaissance du travail accompli par le personnel soignant dans des conditions particulièrement difficiles, et une démonstration de solidarité avec ceux qui prennent soin de nous au risque de leur vie, fait valoir la docteur Marie-Michelle Bellon qui est au front avec les infirmières et les préposées depuis le plusieurs semaines. Il n’est pas confortable certes, comparaison avec l’inconfort et l’épreuve du personnel de la santé ? »
Les signataires de l’appel :
- Tony Assouline, chef de département adjoint de l’urgence, Hôpital de LaSalle
- Marie-Michelle bellon, interniste et médecin à l’unité Covid de l’Hôpital Notre-Dame
- Vincent Bouchard-Dechêne, chef adjoint du département de médecine spécialisée et chef des soins intensifs de l’Hôpital Notre-Dame
- Leslie K. Breitner, directrice académique, International Masters for Health Leadership
- Michel Camus, épidémiologiste et analyste de risques sanitaires
- François de Champlain, chef de traumatologie au CUSM
- Nancy Delagrave, physicienne
- Morency Duchastel, médecin omnipraticien, Sherbrooke
- Rick Fleet, urgentologue, Chaire recherche médecine d’urgence Université Laval
- Anne Gatignol, Professeure-chercheure en Virologie, Université McGill
- Alexandra Hamel, médecin de famille à l’oeuvre unité Covid des Laurentides
- Amir Khadir, microbiologiste-infectiologue Hôpital Pierre-Legardeur
- Saideh Khadir, médecin de famille, Montréal
- Bernard Lessard, médecin de famille, clinique du Quartier Latin, Montréal
- Jean-Simon Létourneau, urgentologue, CISSS de Chaudière-Appalaches
- Nima Machouf, épidémiologiste de la santé
- Bernard Mathieu, président de l’Association des médecins d’urgence du Québec, HMR
- Caroline Quach Thanh, microbiologiste-infectiologue, Hôpital Ste-Justine
- Jean Papacotsia, urgentologue, Hôpital Sacré-Coeur
- Danielle Perreault, médecin de famille, volontaire Croix-Rouge et MSF
- Caroline Thibault, médecin à l’urgence, Hôpital de LaSalle
- Nadine Lahoud, interniste, Montréal
- David Lussier, interniste gériatre, Institut universitaire de gériatrie de Montréal
- Alain Vadeboncoeur, chef urgentologue, Institut de Cardiologie de Montréal
- Stanley Volant, chirurgien Hôpital Notre Dame de Montréal et Conseiller médical de la cellule stratégique Covid-19 des communautés innues
- Dre Joanne Liu, pédiatre urgentiste, CHU Ste Justine
- Karl Weiss, microbiologiste-infectiologue Hôpital général juif, président Association des microbiologistes infectiologues du Québec