«Messe solennelle pour une pleine lune d'été».
Photo: Courtoisie
Le Festival d’opéra de Québec offrira « Messe solennelle pour une pleine lune d’été »
La lune était pleine ce lundi pour les répétitions de l’opéra de Christian Thomas, « Messe solennelle pour une pleine lune d’été », débutant le 4 juillet. Il s’agit des derniers efforts après plusieurs années de travail qui permettront au public de (re)découvrir la pièce de Michel Tremblay tout en assistant à la naissance d’un nouvel opéra.
La pièce de Tremblay, bien que moins connue que « Les belles-soeurs » ou « Albertine en cinq temps », est probablement l’une de ses oeuvres les plus universelles. Que l’on soit vieux ou jeune, hétéro ou homo, triste ou joyeux, on ne peut qu’être happé par la vérité des mots de Tremblay, encore une fois politiquement incorrects, révélant les choses de l’amour qui ne se disent pas.
L’opéra de Christian Thomas reprend la structure et les différentes parties d’une messe, comme dans la pièce de Tremblay. Ce qui la rend particulièrement intéressante pour l’art opératique, selon Jean-François Lapointe, directeur général et artistique de l’Opéra de Québec. De ce fait, il n’y avait pour ce dernier qu’une salle qui pouvait accueillir la création de l’opéra. Il s’agit bien entendu de la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm dans laquelle se trouve un magnifique orgue Casavant, instrument que l’on associe immédiatement à la cérémonie liturgique.
Comme l’explique Michel Tremblay dans le programme de la pièce présentée pour la première fois en 1996 au Théâtre Jean Duceppe : « Toutes les histoires d’amour sont la même histoire d’amour. Malheureusement, les deux partenaires d’un couple traversent rarement les différentes phases de l’amour en même temps, sauf au début où le désir les consume et les galvanise. J’ai donc fragmenté le récit des périodes d’une relation en six couples dont les deux protagonistes n’en sont pas nécessairement à la même étape et se voient parfois jumelés à la moitié d’un autre ». Dans l’opéra, ce sont Magali Simard-Galdès et Jean-Michel Richer (Isabelle et Yannick), Jessica Latouche et Ariane Girard (Louise et Jeannine), Priscilla-Ann Tremblay et Patrice Côté (Rose et Mathieu), Alain Coulombe et Chantal Parent (Gaston et Mireille), Dominic Lorange et Dominique Côté (Yvon et Gérard) ainsi que Lyne Fortin (La Veuve) qui leur donneront vie.
Compte tenu de la présence de personnages qui sont à peu près d’égale importance, Christian Thomas a composé plusieurs arias qu’il qualifie de profondément mélodiques. Aussi, « la musique doit faire corps avec le texte. Je veux toucher les gens, sinon, ce n’est pas la peine d’écrire de la musique », explique-t-il. Ce sont Les Violons du Roy qui, grâce à leur généreuse participation, porteront la musique du compositeur sous la direction du jeune chef Thomas Le Duc-Moreau. Ce dernier a reçu en juin 2022 le tout premier Prix Joseph-Rouleau remis par la Fondation du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec pour souligner les débuts prometteurs de sa carrière. Du côté de la mise en scène réalisée par Alain Zouvi, on peut s’attendre à ce qu’il mise sur les émotions des personnages – dans un décor qui évoquera le Plateau Mont-Royal – et la présence de la lune qui les pousse à la frénésie.
« Messe solennelle pour une pleine lune d’été »
29 juillet à 14 h, 31 juillet et 2 août à 19 h 30 au Palais Montcalm
- Direction musicale : Thomas Leduc-Moreau
- Mise en scène : Alain Zouvi
- Assistance à la mise en scène : Carol Clément
- Scénographie : Jean Bard
- Costumes : Émily Wahlman
- Chorégraphie : Maud Saint-Germain
- Éclairages : Lucie Bazzo
