Festival d'opéra de Québec.
Photo: Courtoisie
Depuis son entrée en poste, Jean-François Lapointe s’est donné comme mission de faire rayonner l’opéra français avec le Festival d’opéra de Québec. Pour ce faire, il rassemble des équipes aux talents créatifs rafraîchissants afin de présenter des productions à la beauté et la qualité incontestables. Ainsi, le 12e Festival d’opéra de Québec est une réussite, tant par la qualité de sa programmation que par la reconnaissance du public et de la critique.
Le public a été surpris par la qualité de la distribution et de la direction musicale pour lesquelles on peut souligner l’expertise de Jean-François Lapointe qui sait bâtir des équipes de haut niveau. Après le prologue interprété à merveille par le Choeur de l’opéra de Québec, Loïc Félix (Tybalt) est le premier à faire son entrée en scène et place la barre très haut pour le reste des interprètes. Le public vade surprise en émerveillement lorsque Christophe Gay (un Mercutio aussi agile vocalement que physiquement), Thomas Bettinger (Roméo) ou Marie-Andrée Mathieu (Stephano) font leur apparition et exécutent leur partition avec finesse, puissance et émotion. Ils sont dirigés, tout comme l’Orchestre symphonique de Québec, des mains expertes de Laurent Campellone.
Des activités gratuites qui attirent un nouveau public
Le Festival s’est ouvert avec les activités extérieures gratuites le dimanche 23 juillet sur les plaines, près du kiosque Edwin-Bélanger, qui accueillaient ce jour-là la Brigade opéra et la Brigade opérette de même qu’une station du Circuit opéra. Cette nouvelle station du circuit a été très populaire et a été visitée par 1 574 spectateurs au cours des 11 jours du Festival (relâche le 30 juillet).
Jean-François Lapointe est très fier de ce volet de sa programmation. Comme il le répète depuis qu’il est à la tête de l’Opéra de Québec, « l’opéra c’est pour tout le monde ». Ainsi, en présentant deux oeuvres complètes en un acte avec mises en scène et costumes dans le cadre des Brigades, il rend accessible cet art qui porte encore malheureusement une étiquette élitiste et inaccessible. Par sa volonté de toucher le plus grand nombre et de partager sa passion pour l’opéra, il n’a pas lésiné sur la qualité et il a mis autant de soin à choisir les artistes qui ont travaillé sur ses productions que pour les productions en salle.
Avec ses 7 stations, le Circuit opéra anime le centre-ville de Québec et offre des oasis musicales hors du commun pour les passants autant que pour les adeptes. Ce sont plus de 8 000 spectateurs qui ont parcouru les différentes stations du circuit auxquels s’ajoutent les 3 921 personnes qui ont assisté à l’une ou l’autre des oeuvres complètes présentées dans le cadre des Brigades opéra et opérette. Le Festival d’opéra de Québec a pu compter sur une météo clémente qui aura permis la tenue de l’ensemble des activités extérieures à l’exception d’une seule annulation de la Brigade opérette à 17 h le 28 juillet à la Maison O’Neill. Ainsi, les activités extérieures gratuites ont attiré 3 530 personnes de plus que l’an passé.
Une première mondiale intensément bouleversante
La création d’un nouvel opéra comporte de nombreux risques. On peut dire que le Festival d’opéra de Québec a eu du flair en s’associant au compositeur Christian Thomas pour présenter « Messe solennelle pour une pleine lune d’été » d’après la pièce de Michel Tremblay. Sa musique, bien que contemporaine, demeure imagée et accessible. Elle épouse la théâtralité de l’oeuvre pour en faire un tout cohérent et intense. Les trois représentations ont attiré 1 621 spectateurs, autant amateurs d’opéra que de l’oeuvre de Michel Tremblay. Dans tous les cas, le public a salué l’opéra avec des ovations triomphales. Nombreux espèrent que cette production aura des suites.
Un tremplin inestimable pour la relève
L’association du Festival d’opéra de Québec avec JM Canada est indispensable pour que ce dernier puisse réussir sa mission de soutenir la carrière de jeunes musiciens. La metteuse en scène d’expérience Nathalie Deschamps, avec l’aide des jeunes scénographes Vivienne Angélique et Émily Wahlman, a brillé d’ingéniosité avec son adaptation circo-graphique de « La Fille du régiment » de Donizetti devenue « La Fille sans régiment ». La production est originale, drôle et divertissante. Les artistes démontrent une aisance et un talent naturels sur scène et offrent une prestation rafraîchissante.
Bon an mal an, les productions présentées à La Bordée attirent un public enviable et sont aussi l’occasion pour plus d’un de se familiariser avec l’art opératique. L’oeuvre créée grâce à l’appui du Festival d’opéra de Québec pourra maintenant partir en tournée à travers le Canada sous la tutelle de JM Canada.
