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    Renzel Dashington présente son spectacle solo au Ausgang Plaza Renzel Dashington. Photo: Courtoisie

    Renzel Dashington présente son spectacle solo au Ausgang Plaza

    19 mai 2022, 07h30
         |      Article rédigé par Lyota Bonyeme     

    Renzel Washington est de retour à Montréal et nous présente son premier one-man show « Yo, Les Bailles sont F*cked Up » au Ausgang Plaza. Après une tournée de 14 jours et 27 shows à Paris, l’humoriste et l’un des créateurs des Bad Boys du Rire revient prêt à se lancer sur la scène montréalaise de l’humour.

    On rencontre l’humoriste au café le 47e Parallèle dans le Vieux-Montréal pour un café et un beigne. « Je sais pas si c’est la nostalgie qui parle, mais les meilleurs donuts étaient ceux de Dunkin Donuts dans le temps, » confie l’humoriste d’origine haïtienne, tout en s’asseyant pour déguster un beigne au bacon et à l’érable.

    Il revient de Paris, où il a donné des représentations dans les grands clubs d’humour de la Ville lumière. On s’entretient quelques jours après sa première représentation à Montréal, au Ausgang Plaza, où il y prépare une résidence mensuelle.

    Avec « Yo, Les Bailles sont F*cked Up », Renzel Dashington s’affiche enfin comme humoriste chevronné. Après 20 ans de carrière dans l’industrie du spectacle en tant que gérant d’artiste et producteur, il se lance dans l’humour en 2018 après avoir appris que son ex se rendait à New York pour faire du stand up.

    Même si le producteur avait toujours eu un faible pour l’humour, il n’avait pourtant jamais osé se lancer avant ce moment. « Honnêtement, j’étais à court de raisons pour ne pas le faire », explique-t-il. L’humoriste monte sur scène pour la première fois en 2018, à un mois de ses 40 ans. Il fait ses premiers pas en humour avec un set de cinq minutes à l’ouverture d’un show de Claudel Fils-Aimé, un set qu’il considère aujourd’hui l’un de ses pires, même s’il se rappelle s’être senti « comme un Dieu ».

    « C’était toujours mon premier métier je pense, déclare Renzel Dashington. Je suis quelqu’un qui s’est souvent mis dans le trouble dans la vie parce que je disais des choses inappropriées tout simplement parce que c’était drôle. » S’affirmant comme « nerd de l’humour », Renzel Dashington s’éloigne de la musique, puis après un détour en télévision, l’humoriste décide enfin de faire le passage de l’arrière à l’avant-scène.

    Comment décrirais-tu ton humour ?

    Je n’aime pas définir mon humour. J’aime laisser les gens le définir. Par contre, je peux me définir comme humoriste et j’aurais envie de dire que je suis au service du rire. Je suis une pute du rire. Je veux aller les chercher tous. À 8 ou 9 ans, je regardais Comic View quand j’allais chez ma famille à New York. Un gars de 8 ou 9 ans qui regarde ça la nuit, passionné, excité par cette idée que les gens disent choses, des gens écoutent, réagissent. Les gens ont l’air heureux. Moi, je ris, mais je suis choqué. Je suis jeune quand même et j’entends des choses et je me dis “oh my god, on peut dire des choses comme ça ?” Mais tout ce que je me souviens de ces gars-là, c’est qu’ils étaient au service du rire. L’exercice du self-deprecation, pas tous les humoristes le font. Moi, je suis au service du rire. Si la blague est là, je vais aller la chercher. Si ton rire est là, je vais aller le chercher.

    Tes textes sont quand même assez « crus »... On est d’accord que tu te laisses aller quand même. Est-ce que c’est parce que tu cherches à provoquer ?

    Mais, c’est ce qui est intéressant – puis, je suis content que tu le dise comme ça. C’était cru pour toi. Mais moi, je ne suis pas dans ta peau. Pour moi, quand je parle de certaines choses, je parle de ce que je vois à travers mes yeux. C’est pas cru. J’essaie juste de mettre en mots et en images puis de faire rire autour de mes expériences et à travers mes yeux. Le fait que ça soit cru pour toi, c’est comme... cool. J’espère juste que c’était digeste. J’espère juste que c’était drôle. "Art is supposed to make you feel something". C’est ce que je veux faire avec mon art. Dans ma lecture de mon travail, un show c’est comme un traîneau à chiens. L’humoriste, quand il est devant, mène la cadence et le public le suit, mais il faut travailler ensemble. Ce n’est pas toujours clair qui a le pouvoir ; l’humoriste a les reines, mais le pouvoir reste quand même dans les mains du public. C’est un exercice difficile. J’essaie d’amener tout le monde au même endroit en même temps, pour arriver au rire en même temps. Pour certains, mon humour est choquant, alors que pour d’autres, c’est juste hilarant. La limite de chacun est différente, mais je souhaite qu’on ne dirait jamais de moi "ah, c’était bien" Ha ! Ha ! Ha !

    Je suis contente de t’entendre dire ça, parce que c’est vrai que pour qu’une blague fonctionne, faut que tout le public soit sur la même page, d’où l’importance du référentiel. Dans ton set, lorsque tu expliques à la salle ce qu’est un hot chicken par exemple – dans mon cas, je ne savais même pas ce que c’était !

    Ha ! Ha ! Ha ! mais tu sais quoi ? Ça fait un bout de temps que je joue dans des clubs québécois puis d’habitude les gens comprennent le punch de la blague, mais cette soirée-là, je voyais dans la salle comme si les gens ne comprenaient pas. Tu étais là au Ausgang Plaza, le public était plus noir. Mon public est plus noir, mais comme j’expliquais, ailleurs en entrevue, imagines que tu vivais au Québec et pour une raison ou pour une autre tu aimes l’humour, tu consommes l’humour américain, l’humour français, puis tout d’un coup, alors que tu n’as jamais vu de l’humour québécois, tu tombes sur Louis-José Houde. Bien, pour la plupart des gens qui me voient pour la première fois, c’est à peu près ça leur expérience. Je ne pense pas que mon humour choque l’imaginaire des Québécois, mais en même temps, c’est comme "je ne savais pas que je pouvais vivre ça".

    Mais d’une manière générale, comment est-ce que tu dirais que tu te démarques sur la scène humoristique québécoise ?

    L’humour québécois, de manière générale, a une approche très différente. Nous, au Bad Boys du Rire, on a une approche très américaine, très « brooklynienne » à l’humour. C’est une formation différente qui n’est pas celle de l’école de l’humour. On a consulté Donnell Rawlings, un des créateurs avec Dave Chappelle du Chappelle Show, qui, aujourd’hui, est une star à son égard, puis on lui a demandé des conseils. Il nous a dit qu’il faut chercher à avoir quatre rires la minute. Ça, c’est le benchmark. On a instauré ça chez les Bad Boys et ça fait maintenant partie de notre culture. Donc, quand tu viens chez nous, tu as cet objectif qui est difficile, mais plaisant à atteindre, et ça donne une cadence très intéressante. Différente de l’humour québécois, qui n’est pas bâti comme ça. Dans un show québécois, l’humour n’est pas structuré de la même manière et je suis à l’aise de le dire. C’est pas que un est meilleur ou l’autre est moins bon ; l’humour québécois est un humour de conteurs : ça t’amène quelque part. Alors que, quand moi je te dis que je suis au service de l’humour, c’est que je regarde mon texte et je me dis : il me manque des rires. Je vais le réajuster pour arriver à calibrer à quatre rires la minute, minimum.

    Est-ce que ça veut dire que tu adaptes ton texte à chaque spectacle ?

    Bien, je veux dire, il est vivant le show. Cette fois-ci, il est arrivé des moments où les rires étaient tellement longs que... il y a des moments que tu ne peux pas recréer. Prends Chef Paul Toussaint du restaurant Kamúy à la Place des Festivals. On lui demandait par rapport à la bouffe haïtienne et il dit "pour moi, la bouffe haïtienne est particulière parce qu’elle n’a pas vraiment de recettes. Les gens qui la cuisinent la cuisinent au goût. Toute ma vie, j’essaie de recréer le même goût parce que les aliments changent, les goûts évoluent. Avoir une recette sur papier ne veut pas dire qu’on va arriver au même résultat". Mon approche à l’humour est la même. J’ai un référent, mais à chaque fois que je suis devant un public, c’est au goût.

    Est-ce que tu penses que ton expérience en tant que producteur influence ton approche de l’humour ?

    Oui, j’ai une approche de « prod » un peu, des fois. Là où certains artistes vont dire "je vais faire mon heure, je parle de moi, c’est très égocentrique, c’est très centré sur moi et j’espère que les gens vont rire", moi je sais que les gens vont rire parce que, à certains égards, c’est de l’art hein, mais parce que j’étais dans la prod avant, pour moi, c’est mon plus grand honneur comme performeur, as an entertainer, que les gens aient travaillé toute la semaine et qu’ils dépensent leur argent chez nous. Comme, quand je les ai là, c’est un grand honneur. I want to service them in the highest way possible. Je le comprends de cette manière-là.

    À 40 ans, maintenant 44 ans avec ton premier one-man show, tu commences plus tard que la plupart des humoristes au Québec. Penses-tu que l’âge a aussi eu une influence sur ton approche de l’humour ?

    Peut-être. La plupart des gens quand ils commencent l’humour, ils trouvent ça difficile. Il faut que tu apprennes la théorie, la technique et tout. À 25 ans, il faut tu arrives à puiser de toi, trouver ton essence et le faire coller à la théorie. Moi, à 40 ans, je commence et je sais déjà qui je suis. Il ne me reste plus qu’à apprendre comment l’outil fonctionne. Je n’ai pas à me découvrir. Pour revenir à ce que tu disais avant, sur si j’ai un humour cru, je suppose que les filtres s’installent quand les gens sont gênés. Mais moi, je sais qui je suis. Je m’assume là-dedans. En même temps, j’ai fait des shows à Paris. 27 shows sur 14 jours. C’est excitant mais c’est fatiguant à 44 ans !

    Pourquoi c’était important pour toi de créer un espace comme les Bad Boys du Rire ?

    Les Bad Boys du Rire est un espace qui a été conçu pour que le jour où quelqu’un comme moi, ou même si j’ai des enfants dans 15 ou 20 ans, qui a le désir de faire de l’humour, qu’il y ait déjà un travail de normalisation des humoristes de couleur. Avant les Bad Boys du Rire, il y en avait moins de dix de manière identifiable. Aujourd’hui, plus de 150 humoristes de couleur ont joué chez nous. La normalisation des humoristes de couleur a déjà évolué en 5 ans. Mon voyage en France était d’ailleurs plus pour les Bad Boys du Rire. On a des plans de faire Bad Boys du Rire France, Algérie, Maroc, Haïti, Guadeloupe, Martinique, d’avoir des partenaires collaborateurs qui portent le brand des Bad Boys du Rire pour qu’il y ait un réseau. Pour que si quelqu’un comme moi, dans cinq ans, choisit de faire une tournée dans la francophonie, il y ait des comedy clubs centrés autour de la grande africanité pour parler au public. Les Bad Boys du Rire, c’est aussi un espace qui permet aux humoristes de couleur de bâtir de la confiance en eux-même. On a besoin d’un espace où les gens nous connaissent, nous comprennent, où on se sent compris et qu’il existe un truc entre nous comme ça, et où on peut être nous-même. Ça n’existait pas avant, ça. Ça c’est à un premier niveau, mais c’est aussi pour faire rayonner un public qui la plupart du temps ne se sent pas “adressé” dans les médias.

    Est-ce que, quelque part, tu n’aurais pas eu envie de créer le club pour te sécuriser une place dans le monde de l’humour montréalais ?

    C’est sûr que c’est aussi né de quelque chose de plus égoïste. J’ai 44 ans. I’m in a rush. I need things to happen and in the manner that I need it to happen. Donc je vais bâtir la machine. Mais ça va aussi au-delà de ça. C’est question de s’assurer de créer de l’espace pour plus d’humoristes de couleur.

    Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui, comme toi il y a cinq ans, aimerait se lancer dans l’humour ?

    Aujourd’hui, surtout si tu es une personne de couleur, avec les Bad Boys du Rire et l’open mic, par exemple, c’est que la volonté qui te manque. Viens. Tu n’es pas obligé de monter sur scène. Juste viens, puis ça va te botter le cul. Donnell Rawlings a dit « tout ce que tu as à apprendre sur le métier d’humoriste, tu vas l’apprendre sur scène ». La scène, c’est là où tu apprends qui tu es. Moi, j’ai tellement d’appréciation pour cet art. J’apprécie que la vie m’ait amené sur ce chemin-là. Aujourd’hui, je peux gagner ma vie en faisant rire les gens. Si j’étais capable de m’adresser à moi plus jeune... Non, j’aurais pas nécessairement envie de commencer plus tôt, mais je me dirais que tout va bien aller.

    Qu’est ce qu’on peut attendre de toi dans les prochains mois ?

    La priorité des Bad Boys du Rire en ce moment c’est de lancer les Bad Girls du Rire. On n’est pas encore prêt à l’annoncer officiellement, mais il y a des choses qui se placent. It’s time. It’s been time pour les femmes noires. Par contre, ma priorité à moi, c’est moi. J’ai passé une vie entière à donner à d’autres, même dans les Bad Boys du Rire. Je me permets de surfer sur moi pour l’instant.

    Renzel Dashington sera de nouveau au Ausgang Plaza le 26 mai pour balancer son humour acerbe et grinçant.

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