Et si la Nature n’existait plus ? Amputées de cet indispensable, les performeuses Amélie Rajotte et Marie-Philippe Santerre s’attachent à maintenir en vie le souvenir d’un environnement disparu dans « La disparition des choses » présenté à L’Agora de la danse les 30, 31 mars, 1 avril 2022 à 19 h ainsi que le 2 avril 2022 - 16 h.
Soutenues dans leur quête par deux musiciens et les projections-paysages de Nelly-Ève Rajotte, elles effleurent, arrachent, brassent, creusent des matières, surfaces et reliefs invisibles. Les mains flairant le vide, les corps se redirigeant sans cesse. Aux sons des synthétiseurs modulaires d’Olivier Landry-Gagnon et des instruments « trafiqués » de Stéphanie Castonguay, par un solide travail de présence, le geste, pour pallier à l’absence, tente de réactiver des sensations évanouies, de provoquer une connexion étrange avec ce qui n’est plus.
Amélie Rajotte a une approche interdisciplinaire marquée par des préoccupations philosophiques et par sa fascination pour les comportements humains. Elle s’intéresse aux archives corporelles et au potentiel plastique du corps en interrelation avec son environnement. Fine observatrice du quotidien, elle élabore ses oeuvres autour d’un répertoire de gestes ou d’actions spécifiques qu’elle sort de leur cadre habituel pour les décortiquer et les métaboliser en utilisant la répétition, la multiplication, l’accumulation et la distorsion. Menée par son désir de sublimer le geste le plus banal pour en révéler sa puissance poétique, elle conduit les spectateur·rices dans des univers décalés, dans une forme performative ou plus conventionnelle, qu’ils et elles peuvent investir de leur propre récit.
Amélie Rajotte oeuvre en danse contemporaine depuis 2006. Elle a signé entre autres les pièces « Tenir debout » (2009), « The Squirrel and the Mirror » (2011), « Carnaval » (2014) et « La possibilité d’une tragédie » (2019). En parallèle de sa démarche chorégraphique, à titre d’interprète, Amélie Rajotte a participé à diverses recherches, performances et créations dont celles de Karine Denault, Sylvain Émard, Lynda Gaudreau, Hélène Langevin, Karina Iraola, Lara Kramer, Brice Noeser, Pierre-Paul Savoie et Jessica Serli. Diplômée du Conservatoire National de Grenoble, elle détient également un Diplôme d’État de professeur en danse contemporaine obtenu au Cefedem de Normandie ainsi qu’une maîtrise en danse complétée à l’Université du Québec à Montréal. Amélie Rajotte est membre co-fondatrice de Lorganisme.
« La disparition des choses »
- Compagnie : Lorganisme
- Chorégraphie : Amélie Rajotte
- Danseuses : Amélie Rajotte, Marie-Philippe Santerre
- Performeurs sonores : Stéphanie Castonguay, Olivier Landry-Gagnon
- Conceptrice vidéo : Nelly-Ève Rajotte
- Conseillère à la dramaturgie : Sophie Michaud
- Conseillère artistique : Jessica Serli
- Éclairages : Stéphane Ménigot
- Direction technique et régie son : Samuel Thériault
- Costumes : Léonie Blanchet
- Vidéo promotionnelle : Nelly-Ève Rajotte (images, montage et co-réalisation), Thomas Bourgeois (captation des images de danse et co-réalisation), David Kristian (conception sonore)
- Direction de production : Maurice-Gaston Du Berger
- Production déléguée : Lorganisme
- Coproduction : Agora de la danse
- Résidences de création : Fabrik Potsdam, Centre des Arts Diane-Dufresne, Circuit-Est Centre chorégraphique, Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, Recto Verso (Québec), Agora de la danse