Oper’actuel met en scène Opéra_lité de Simon-Pierre Gourd
Présenté deux soirs seulement, Oper’actuel est une initiative de Chants Libres. Grâce à la participation de cinq différents compositeurs, la soirée met en scène des extraits d’opéra qui devraient voir le jour au cours de l’année qui vient. C’est ainsi que l’on a pu voir les premiers extraits d’Opéra_lité, un opéra électronique et interactif qui se joue autour du texte Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. Quelques moments qui ont pu nous donner un avant-goût de l’oeuvre.
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Bien sûr, le temps sur scène était limité. Bien sûr, le projet est toujours en construction. Dernière malchance, l’interprète Pauline Vaillancourt s’est trouvée grippée juste avant la représentation, laissant ainsi sa place à Dorothéa Ventura qui l’a remplacé au dernier moment. Malgré tous ces déboires, les extraits présentés laissaient présager une oeuvre intéressante, mais qui demande encore beaucoup de travail.
L’oeuvre était dévoilée au public en trois temps augmentant l’interactivité à chaque moment. Le départ laissait toute la place aux interprètes. Affublés de porte-voix qui leur enserraient la tête, la chanteuse Dorothéa Ventura et le conteur Jerry Alexandre étaient seuls sur scène. N’ayant que leurs voix et quelques effets électroniques comme supports, ils ont su dominer la scène par leur présence. Par contre, à ce stade, il était tout à fait impossible de saisir le propos de l’opéra.
La seconde partie était assurément la moins prête. La chanteuse Dorothéa Ventura se trouvait au centre d’un rail sur lequel elle faisait rouler une boule de fer contenant un dispositif. Celui-ci était lié à la voix de Danny Laferrière qui, selon que la balle se déplace par en avant, recule ou bascule sur les côtés, lisait le texte de Césaire en conséquence. Malheureusement, un large pan de l’interaction s’est fait dans le noir, ce qui rendait impossible l’appréciation de son utilisation. Aussi, le texte lu par la voix chaude de l’auteur haïtien était tout simplement impossible à saisir tant il était cacophonique.
C’est à la troisième et dernière partie d’Opéra_lité que l’on pouvait enfin saisir son plein potentiel. Le conteur parlait franchement et le texte coulait de source. Le conteur et la chanteuse invitant le public à participer à l’événement, les balles de fer ont été distribuées au public. Il fallait voir les gens secouer les sphères et les tourner sur elles-mêmes. Une belle réussite en ce que le quatrième mur, celui qui se dresse toujours entre le public et les interprètes, est tombé rapidement par l’utilisation de ce jouet, comme s’il n’avait jamais existé.
