Un verre de styromousse dans le porte-gobelet, la guitare couchée sur le siège du passager et son fidèle Flybin Band bien tassé sur la banquette arrière, Michel Rivard reprend la route. Dans le coffre à gants : les chansons nouvelles de son premier album en sept ans, « Roi de rien », grâce auquel l’auteur-compositeur reprenait, l’automne dernier, le dialogue entrepris avec son public il y a plus de 40 ans.
Dans le coffre arrière : un des répertoires de chansons les plus chers au cœur des mélomanes québécois, dans lequel Rivard pigera au gré des circonstances et de l’inspiration.
Après quelques années d’escapade en solitaire, Rivard renoue avec ce joyau de groupe qu’est le Flybin Band, rutilant bolide au moteur bien huilé (et plutôt bien entretenu à part de ça !) qui propulse depuis plus de 35 ans les refrains du chantre de la « montréalité ».
On ne saurait trop répéter comment ce Flybin Band, en plus de revendiquer une longévité inédite au Québec, incarne une manière unique, à la fois enracinée et aérienne, de faire sonner le folk-rock en français. Formé de Rick Haworth (guitares), de Mario Légaré (basse) et de Sylvain Clavette (batterie), le trio peut conduire Michel Rivard vers n’importe quelle destination, autant à « Shangrila », mythique ville paradisiaque, que « Dans l’bois », pour citer deux des plus belles pièces de « Roi de rien ».
« Je voulais depuis le début du projet que cet album soit le reflet-miroir de la sonorité de mes spectacles », déclarait le principal intéressé au moment de la sortie de ce 13e disque. Il n’y a qu’un pas à franchir pour conclure que son retour dans la prestigieuse enceinte du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 20 février prochain à l’occasion de MONTRÉAL EN LUMIÈRE, constitue quelque chose comme un aboutissement, grisante boucle à boucler sur une année de guitares grattées et d’amitiés (re)nouées dans l’intimité du studio ou du local de répétition.
Quant aux recrues de l’équipe, Lana Carbonneau et Audrey-Michèle Simard, leurs harmonies vocales font briller les refrains nouveaux de Rivard comme la lune éclaire les déambulations urbaines de ses personnages. Leurs voix mêlées à celle de l’auteur-compositeur convoquent aussi forcément, et pour notre plus grand plaisir, le doux souvenir d’un certain groupe dont Michel a été membre (indice : ce n’est pas Harmonium). Saluons aussi le précieux travail de Jean-François Couture à la conception d’éclairage et de Martin « Plumo » Lessard à la sonorisation.
Le quotidien a besoin de magie, chantait Michel Rivard il y a déjà quelques années, et ça tombe bien, c’est ce qu’il fait, de la magie, lorsqu’il monte sur scène.
Pour plus d’information : http://michelrivard.ca/.