Zoe Sanders a confié la réalisation de son premier opus aux talentueux Alexis Aubin-Marchand et Thomas B. Champagne, alias lefutur, qui cosignent également la musique et les arrangements. En parfaite symbiose, le trio a créé en studio huit pièces groovy qui abordent des thèmes universels d’une perspective toute personnelle.
De sa voix joliment éraillée, Zoe Sanders scrute les habitudes et les travers de sa génération à l’ère des réseaux sociaux, où le paraître prime souvent sur l’être. « Plump your lips / Arch your back / Stack your likes / Social lights / Girl you’re trying hard / Who are you trying for ? », chante-t-elle avec lucidité sur la pièce-titre, « Viral Education ». Dans la même veine, la ballade « Superficialies » invite à être nous-mêmes et à montrer tel que nous sommes, et non à travers des photos ou des publications complaisantes.
Qu’elle renonce à l’amour à sens unique (« Foolish »), qu’elle se penche sur l’importance de cultiver ses relations (« Stay ») ou qu’elle soit prête à tout faire pour ceux et celles qu’elle aime (« Dig a Hole »), Zoe Sanders fait preuve d’une même justesse de ton, tour à tour touchante, incisive et vibrante. Et elle est tout aussi convaincante lorsqu’elle monte le tempo d’un cran sur « Silver Boy », un brillant hymne au célibat composé avec Soran, qui en signe la réalisation, et sur la bondissante « Dance Floor », une invitation à lâcher son fou et à profiter du moment présent.
La recherche d’une connexion véritable revient à l’avant-plan sur la dernière chanson de l’EP, « Open Waters », une pièce dépouillée où elle dépose sa voix sur des accords de piano, révélant du même souffle une grande vulnérabilité.