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    Manuel Mathieu expose « Survivance » au Musée des beaux-arts de Montréal «Le jardinier / Mané», 2019. Photo: Manuel Mathieu

    Manuel Mathieu expose « Survivance » au Musée des beaux-arts de Montréal

    18 septembre 2020, 00h00
         |     

    La peinture du Montréalais d’origine haïtienne Manuel Mathieu happe le spectateur, le projetant dans un univers de contrastes, de dissonances, de tensions et de poésie. Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) accueille ce créateur engagé dans le cadre de son premier solo au sein d’une institution muséale en Amérique.

    « Survivance » réunit une vingtaine de tableaux jamais présentés au Canada en plus d’une installation conçue spécialement pour le MBAM – où les racines et la mémoire de l’artiste se dévoilent peu à peu, ponctuant les compositions vives et saisissantes.

    Artiste multidisciplinaire prolifique comptant parmi les lauréats du prix Sobey 2020, Manuel Mathieu est alimenté par son existence. Certaines de ses oeuvres portent la marque de réflexions amorcées pendant des périodes de convalescence, à la suite de deux graves accidents subis à Londres et à Montréal. Ralentissement et confinement lui auront permis de grandir, d’être plus à l’écoute de ses émotions et, ainsi, de mieux comprendre sa place dans le monde et l’importance de préserver l’imaginaire de sa terre natale.

    Ces révélations l’ont poussé à s’intéresser aux conséquences des dictatures génocidaires des Duvalier père et fils (1957 à 1986) sur son pays, Haïti. S’appuyant sur un héritage familial complexe et le contexte géopolitique haïtien, il aborde son identité sous différents angles : son grand-père maternel a été colonel durant les premières années du règne de Jean-Claude Duvalier, tandis que plusieurs membres de sa famille paternelle ont disparu pendant le régime. Manuel Mathieu, qui perçoit l’ère Duvalier comme un dommage collatéral de la guerre froide, ne se voit pas dans ce monde comme une île.

    Le public découvrira dans « Survivance » une peinture fluide et expressive, quasi expressionniste, parfois abstraite, qui révèle des repères vaguement figuratifs. On y détecte une posture conceptuelle où les idées et les enjeux sont codés à travers différents signes, la composition des tableaux et une palette vive et contrastée – une invitation à pénétrer dans un univers vibrant de couleurs, de textures et de formes intrigantes.

    « Dans ses derniers travaux, "The Redemption", "Frontiers" et "Ouroboros", Manuel Mathieu s’est aventuré sur des chemins encore inexplorés, tant sur le plan formel que conceptuel. Il "creuse le vers", comme l’aurait dit Mallarmé. Et c’est ce qui rend sa démarche si fascinante et percutante, puisque rien n’est concédé d’avance », souligne Sylvie Lacerte, conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain, MBAM, et commissaire de « Survivance ».

    Le titre de l’exposition est inspiré de l’ouvrage « La survivance des lucioles » (2009) de Georges Didi-Huberman, une lecture marquante pour Manuel Mathieu. La survivance et la résilience des lucioles, desquelles émane la lumière, sont représentées par l’auteur comme les clés de la vérité et de la liberté. Pour l’artiste, la « survivance » évoque l’âme de ceux qui disparaissent ou ce qu’il reste de cette dernière.

    La trace de ce qui a vécu et perdure imprègne la quête identitaire de Mathieu. « Je viens d’un pays à l’imaginaire complexe et riche. Entre catastrophes naturelles et instabilité politique, j’ai souvent le sentiment que ma mémoire est en voie de disparition. Les lieux de mon enfance sont à jamais altérés. Cette situation me force à cultiver et à enrichir mon propre imaginaire, car c’est ce qui devient ma réalité. J’aspire à une paix intérieure puisque la réalité est souvent insoutenable », révèle-t-il. Le fil de ses pensées échafaude l’essence de ses oeuvres.

    « Survivance » est une exposition brûlante d’actualité en cette période d’incertitudes où les questions éthiques sur les libertés individuelles se posent avec une implacable acuité.

    Publication

    En novembre 2020, un ouvrage de 170 pages accompagnera l’exposition, publié en français et en anglais par The Power Plant Contemporary Art Gallery, Toronto, en collaboration avec le MBAM, sous la direction d’Amin Alsaden et avec la participation de Sylvie Lacerte. Il sera en vente à la Boutique-Librairie du Musée.

    Fonds Marie-Solange Apollon

    Manuel Mathieu est aussi l’instigateur de la création d’un fonds voué à l’acquisition d’oeuvres d’artistes québécois et canadiens émergents non ou sous représentés dans la collection du MBAM. C’est grâce à son don et à l’apport d’autres donateurs qui partagent sa vision que le fonds Marie-Solange Apollon a pu voir le jour. Il est dédié à une femme qui a occupé une place fondamentale dans la vie de l’artiste : sa grand-mère, décédée d’un cancer en 2016. Cette initiative, hommage à une aïeule bien-aimée, rappelle aussi à tous les artistes qui créent dans l’ombre que leurs histoires comptent.

    Crédits et commissariat

    Une exposition organisée par le Musée des beaux-arts de Montréal. Le commissariat est assuré par Sylvie Lacerte, conservatrice de l’art québécois et canadien contemporain, MBAM.

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