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    Jacques Priol pose un regard intéressant sur la ville intelligente Jacques Priol. Photo: Courtoisie

    Jacques Priol pose un regard intéressant sur la ville intelligente

    17 octobre 2022, 10h24
         |      Article rédigé par Sophie Bernard     

    Président et fondateur du cabinet CIVITEO, de l’Observatoire Data Publica et expert auprès de diverses institutions françaises ou internationales, Jacques Priol a développé, au fil des années, une réflexion fort intéressante sur la ville intelligente. Alors qu’il participera cette semaine à un panel sur la thématique « Résilience & Futur de la ville » et animer un atelier intitulé « Existe-t-il une méthode pour devenir une ville intelligente ? », dans le cadre de MTL connecte, il a discuté des enjeux de la ville du futur avec Le Lien MULTIMÉDIA.

    C’est la troisième fois que Jacques Priol participe à MTL connecte, mais sa connaissance du Québec et du Canada ne s’arrête pas là. En 2021, il a co-écrit et coordonné la production du rapport officiel « De la smart city à la réalité des territoires connectés », un document qui dresse un panorama inédit des usages de la donnée dans les territoires et pour lequel CIVITEO s’est penché sur le cas de Montréal comme ville intelligente, mais aussi Toronto, comme "contre-modèle", après le fiasco du projet Sidewalk Labs de Google. Pour ce rapport, le conseiller a travaillé avec l’équipe de Nord Ouvert, un partenaire de longue date. D’ailleurs, sur le cas de Sidewalk, Jacques Priol a signé l’ouvrage « Ne laissez pas Google gérer nos villes ! », un plaidoyer pour tirer des enseignements du projet.

    « En Europe, nous avons de la chance, nous avons le règlement général sur la protection des données (RGPD), qui a des similitudes avec la nouvelle Loi 25 au Québec, explique-t-il. J’ai beaucoup travaillé sur les conséquences du RGPD sur les villes intelligentes. Quand on a des règles très strictes, certains y voient un frein au développement des villes intelligentes et d’autres, comme moi, trouvent que cela est une chance, parce que cela permet l’acceptabilité sociale. » Et lorsqu’on lui demande ce qu’il entend personnellement par ville intelligente, Jacques Priol s’amuse. Le terme fait polémique dans tous les colloques, les tables rondes et les entrevues, les gens commençant souvent par dire « Moi, je ne suis pas d’accord... » Et c’est particulièrement vrai lorsqu’on utilise le terme anglais « smart city », le mot « smart » pouvant se traduire par malin ou futé. « Pour le rapport, nous avons choisi le plus petit dénominateur commun, à savoir le fait d’utiliser des outils numériques et particulièrement des données pour augmenter l’action publique et pas uniquement pour faire des économies, mais qu’il y ait un impact maximal », note-t-il.

    Beaucoup de territoires ont déployé ces outils technologiques sans en parler aux citoyens, ajoute le président de l’Observatoire Data Publica, donnant en exemple la 5G. Mais ils peuvent aussi informer les citoyens ou les impliquer dans les usages. « Je dis que la ville intelligente, c’est tout un écosystème et Montréal a poussé la réflexion plus loin en donnant des pouvoirs et des budgets à des organismes qui oeuvrent au développement de la ville intelligente, précise-t-il. Cela ne se fait pas trop en France. On voit des projets superbes qui n’impliquent pas nécessairement toutes les parties prenantes. Certains disent que la ville intelligente est transversale, qu’elle casse les silos, par exemple entre la gestion de l’énergie et celle des déchets. Peut-être, mais dans la pratique, les territoires les plus développés ont commencé par un silo, puis un autre, puis un autre. » Concrètement, au quotidien, une municipalité qui amorce ce type de projet va commencer par l’éclairage intelligent.

    Lors de l’atelier qu’il animera à MTL connecte, Jacques Priol veut faire passer un message sur la méthode pour devenir une ville intelligente. Pour l’étude de 2021, 200 collectivités de petites, moyennes et grandes envergures ont été approchées et la méthode qui est majoritairement utilisée par celles-ci est exactement l’inverse de ce que prônent les experts, à savoir, commencer un projet à la fois. « Les industriels disent qu’il faut un projet global, une transversalité. En fait, ce sont les communes qui décident d’investir dans un secteur et pas dans l’autre, souligne le spécialiste. La réalité est beaucoup plus pragmatique. Il existe aussi une tension entre les industriels qui offrent des solutions qui sont assez matures et les élus qui décident. Nous l’avons observé dans des études de Data Publica, ce n’est pas parce que la technologie existe qu’elle doit se mettre en oeuvre. Les politiques publiques dépendent de tout un tas d’autres choses. »

    Pour Jacques Priol, les technologies ne forment pas un projet de société pour faire une ville intelligente. Il donne en exemple l’échec de Toronto. S’il aurait aimé voir le projet se réaliser, il n’aurait pas eu envie d’y habiter, le projet manquant d’âme. « En Europe, nous avons une manière de définir l’intérêt général, le bien commun, et la France y est très attachée, contrairement à la vision algorithmique de ville intelligente telle qu’avancée par Google à Toronto, affirme-t-il. Je ne suis pas du tout contre la ville intelligente, mais je suis très critique quand on se trompe de cible et qu’on ne teste pas les impacts. Je suis certain que si dans toutes les villes du monde on enlevait les ampoules incandescentes, on ferait des économies substantielles. Et si on modulait l’éclairage, on ferait des économies significatives. On va le faire parce qu’il y a la guerre en Ukraine, au lieu de le faire pour réussir la transition écologique. Mais, d’une manière ou d’une autre, peu importe, il faut juste le faire. »

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