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    [PODCAST] Julie Vincent et le réel poétique de « La chair de Julia » Julie Vincent. Photo: Olivier Hardy

    [PODCAST] Julie Vincent et le réel poétique de « La chair de Julia »

    13 mai 2022, 00h20
         |      Article rédigé par Marie-Hélène Brousseau     

    Dans « La chair de Julia », Julie Vincent propose, en compagnie d’une équipe de création tissée serrée, un récit autobiographique d’une grande poésie où s’entremêlent les scènes de cabaret, de théâtre d’ombres et de marionnettes. Prêtant sa voix pour se jouer elle-même, mais aussi à l’interprétation de tous les autres personnages, l’autrice et comédienne est accompagnée sur scène de la marionnettiste Paola Huitrón. Entrevue avec celle qui, en se racontant, porte la voix de bien des femmes artistes et qui par cette histoire nous indique le chemin qu’elle a pris vers le réenchantement.

    Le thème de « La chair de Julia » a surgi par ricochet. Julie Vincent avait d’abord très envie de travailler avec l’auteur et metteur en scène Philippe Soldevila, directeur de la compagnie Sortie de secours. Aussi, depuis 2014, la co-fondatrice de la compagnie Singulier pluriel s’appliquait à écrire des chroniques sur sa page Facebook. « J’ai eu le bonheur d’avoir un lectorat – entre 50 et 200 personnes par chronique – et ça m’a aidée à nourrir l’acte d’écrire. [Philippe] m’a dit : "pourquoi tu ne ferais pas une courte-pointe avec ces textes-là ?" J’ai tenté de le faire mais ça ne fonctionnait pas parce que c’était trop littéraire. Par ailleurs, le projet était semé, et je l’ai repris d’une autre façon, et c’est comme ça que j’ai entrepris de raconter la route d’une femme. Après, il m’est apparu que ma route était celle d’une femme qui se construit. (…). Je me suis dit que la femme artiste, elle est toujours une errante. Elle n’est pas vouée à être sur l’autoroute principale. Je voulais raconter comment une femme artiste – moi – s’est bâtie à travers les obstacles du patriarcat. »

    Après avoir surmonté plusieurs de ces obstacles, arrivant à l’étape bilan de la cinquantaine vers 2005, Julie Vincent se demandait si elle avait fait le tour côté carrière au Québec et cherchait comment renouveler son engagement envers la création. Elle enviait les musiciens d’orchestre de pouvoir voyager, interprètes d’un langage qui ne connait pas de frontière. C’est à cette époque qu’elle rencontre dans un café montréalais Francisco Antolino, un architecte vagabond uruguayen, porteur d’une « autre histoire des Amériques. » Mue par cette rencontre, Julie Vincent est partie sur les traces de cet homme et à la découverte du théâtre latino-américain. Une passion s’est regénérée. Singulier Pluriel est née, compagnie qu’elle co-dirige avec Ximena Ferrer et dont le travail de recherche et création s’inscrit dans l’axe Nord-Sud des Amériques. Si l’oeuvre, présentée ce mois de mai au Théâtre de l’Esquisse rue Marie-Anne à Montréal, co-produite par Singulier Pluriel et par Sortie de Secours, ne contient qu’une partie des aventures vécues par Julie Vincent de l’Argentine à l’Uruguay, en passant par d’autres pays du sud, la comédienne se promet de faire une deuxième partie tant la matière est abondante. Un plan qu’elle partage notamment avec son compositeur Michel Smith et son scénographe Rodolphe St-Arnaud, deux compagnons de tournées de ces dernières années.

    Jouer « La Chair de Julia » présente un défi de taille, ne serait-ce que sur le plan de la mémoire. « Ç’a été très exigent pour moi. À un moment donné, je suis devenue un ordinateur. (...) Puis à force d’enchaîner, avec l’écriture musicale, tout à coup cet ensemble polyphonique que j’assume seule contient un certain enchantement. S’il n’y avait pas l’enchantement, ce serait injouable. Il n’y aurait pas de possibilité de passer au travers... Il y a un travail psychique. Et il y a quelque chose d’irrévérencieux à révéler l’imaginaire d’une femme collé à la réalité de son vécu. »

    Si Julie Vincent voit chez Anaïs Nin, qui s’est intimement livrée dans son Journal, une inspiration certaine, l’autrice est aussi allée puiser du soutien créatif dans le Journal de travail de Bertolt Brecht et surtout dans l’univers de Fellini, un cinéaste qui ne « venait pas panser les blessures, mais les faire chanter ». Les éléments scénographiques de « La chair de Julia » – les personnages dessinés sur des cartons par exemple – rappellent d’ailleurs sans contredit l’univers de certains films du réalisateur italien, qui ne marquait pas de frontière entre la réalité et le rêve. Pour l’actrice, qui forme une réelle famille avec cette équipe de création et de production, le théâtre permet de nourrir de poésie une vie qui porte son lot de cruauté. « Même si, pour citer Henri Miller, c’est un printemps noir... En ce moment, il y a l’Ukraine. Où aller chercher la poésie dans un théâtre qui explose à Marioupol. J’y ai pensé souvent. J’ai pensé que j’avais peut-être des collègues comédiennes qui devaient marcher jusqu’en Pologne, qui ne pouvaient plus jouer et qui devaient traverser peut-être des champs de cadavres. J’ai pensé au privilège que j’avais et j’ai éprouvé de la fraternité pour les comédiennes et comédiens d’Ukraine. Sans pouvoir le dire, il y a une poésie à le ressentir dans son coeur. Je crois à ça. »

    « La Chair de Julia » est présenté jusqu’au 30 mai dans l’intimité du Théâtre de l’Esquisse à Montréal.

    « La Chair de Julia »

    • Du 7 au 30 mai 2022, à 19 h 30
    • Représentations tous les samedis, dimanches et lundis.
    • Au Théâtre de l’Esquisse -1650 Marie-Anne E., Mtl.
    • Billets : lepointdevente
    • Texte et interprétation : Julie Vincent
    • Traduction des extraits en espagnol : Blanca Herrera
    • Mise en scène : Julie Vincent et Philippe Soldevila
    • Assistance et régie : Camila Forteza
    • Scénographie, éclairage et accessoires : Rodolphe St-Arneau
    • Conception et manipulation des marionnettes : Paola Huitron
    • Dessins : Julie Vincent
    • Conception sonore, piano : Michel Smith
    • Costumes : Erica Schmitz
    • Conseiller dramaturgique : Paul Lefebvre (CEAD)
    • Sur-titrage et direction administrative : Philippe Chevalier
    • Direction de production : Catherine Le Gall – Marchand
    • Communications : Olga Claing
    • Production : Singulier Pluriel et Sortie de Secours

    Enracinée à Montréal, Singulier Pluriel s’est donnée pour mandat de créer des oeuvres contemporaines inspirées du nouvel univers global dans lequel nous vivons, et de faire de sa pratique un véritable laboratoire de recherche interculturelle. Le travail de Singulier Pluriel s’inscrit géographiquement et culturellement dans l’axe Nord-Sud. Si notre lieu identitaire est Montréal, dans notre travail cette ville en cache toujours une autre : Buenos Aires, São Paolo, Montevideo, Matanza, Córdoba...

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