La poète de spoken word, artiste visuelle et traductrice littéraire Hoda Adra présente « A » au MAI (Montréal, arts interculturels) du 25 au 28 mai. A comme algorithme, anecdote, ou arriver, annihiler. A comme abeilles, abdos, ou comme après. Une histoire racontée à travers une investigation poétique et scientifique du passé, des dessins et un récit de voyage.
« A » ressuscite une trentaine de carnets de bord écrits à la main durant un long enfermement. Cette performance imaginée et portée par la poète de spoken word Hoda Adra, la fait monter sur scène après son départ d’une fictive Brumanie - où des boules roses dans les gorges étouffent les voix des femmes. S’inaugure alors une première parole, vacillant entre timidité, autocensure, séduction, humour, maladresse, honte, urgence, satire... comme si elle apprenait à marcher. Et tout à coup, l’apparition d’une forme rose fluo : le fantôme rose libéré d’un corps qui remplit des carnets de théories existentielles indéfiniment. L’écriture vécue comme pouvoir de rapatriement de soi, partagée comme acte de résistance.
Poète de spoken word, artiste visuelle et traductrice littéraire, Hoda Adra est née au Liban et a grandi en Arabie Saoudite jusqu’à l’âge de 17 ans, avant d’être adoptée par Montréal en 2002. Ce triangle territorial inspire son premier album de spoken word, « La liberté des sens » (2017), récit rythmique d’un corps arabe et féminin propulsé d’un monde à l’autre. Utilisant la performance comme gage contre l’effacement, Hoda examine les tensions entre la planétarité et l’autocensure, à travers le récit de soi, l’interrogation somatique et la voix. Ses écrits explorent l’apartheid du genre, l’histoire orale avortée et les politiques de marginalisation en lien avec la motricité féminine.
Hoda a été artiste en résidence au MAI et à Main Film (2020), et au Spoken Word Program du Centre des arts de Banff (2018). Son travail est soutenu par le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts et des Lettres du Québec. Parmi ses apparitions : le Festival canadien de spoken word, la Nuit blanche, le FQD, la Place-des-Arts, et en 2017 elle représente Montréal au Grand Slam du Québec et remporte la médaille d’argent. En 2020, elle co-écrit une pièce de théâtre, « Habibi’s Angels : Commission Impossible », présentée virtuellement à La Chapelle. En 2021, elle se voit décerner le prix PEN Translates pour son travail de traduction d’histoire orale dans le livre « Voices of the Nakba ».
Crédits
- Texte, mise en scène, interprétation, dessins : Hoda Adra
- Conception d’éclairage, scénographie, accessoires : Catherine FP
- Mentorat : Clea Minaker
- Accompagnement dramaturgique : Marc Béland
- Direction technique, régie : Catherine FP
- Regards additionnels : Fanny Tousignant, Charly Mullot, Pier Porcheron
- Accompagnement somatique : Meryem Alaoui
- Ami·e du fantôme rose : Lolo Sirois
- Soutien : Christelle Franca
- Entraînement au mouvement : Audrey L.
- Photo : Dan Popa
En bref
- Quoi ?
- « A » de Hoda Adra
- Quand ?
- 25 mai - 19h30
- 26 mai - 19h30
- 27 mai - 19h30*
- 28 mai - 19h30
- *discussion d’après-spectacle avec l’artiste (en français) animée par Mireille Tawfiq
- Où ?
- MAI (Montréal, arts interculturels)
- 3680, rue Jeanne-Mance à Montréal
- Billetterie ?
- www.m-a-i.qc.ca/billetterie
- 514 982-3386